Dans la forêt de Hokkaido d’Eric Pessan

Présentation de l’éditeur :

Lorsque Julie plonge dans le sommeil, son monde bascule. L’adolescente se retrouve dans la forêt de l’île japonaise d’Hokkaido, reliée physiquement à un petit garçon de sept ans. Abandonné par ses parents, il erre seul, terrifié, et risque de mourir de froid, de soif et de faim. Quel est le lien entre Julie et l’enfant perdu ?

Note : il est précisé « à partir de 14 ans ». Mouais. A 14 ans, certains de mes élèves lisent Au revoir là haut, Si c’est un homme ou le journal d’Anne Franck, donc je ne crois pas que ce livre soit plus inaccessible.

Mon avis :

Je vous ai présenté ce livre avec sa couverture et sa quatrième de couverture. Cependant, je l’ai eu en juin, dans le cadre du comité de lecture auquel je participe, donc sans couverture et sans résumé. Comme je devais le lire pour juin 2018 (non, je ne me trompe pas d’année), je ne le lis que maintenant. Bien sûr, j’ai tout de suite compris à quoi faisait allusion ce titre : nous ne le découvrons pas tout de suite dans le récit.
Julie est une adolescente des plus ordinaires, elle a des amis, un grand frère, des parents aimants, unis, investis dans les causes auxquelles ils tiennent. Bref, tout va bien pour Julie, si ce n’est qu’elle rêve d’un jeune garçon japonais perdu en forêt, et que sa santé se dégrade au fur et à mesure qu’il doit trouver comment survivre dans cette forêt immense.
Pourquoi communique-t-elle avec cet enfant, qui existe bel et bien ? Surtout, comment communique-t-elle ? Nous n’aurons pas véritablement de réponses, nous saurons simplement qu’elle n’est pas la seule à être concernée par ces curieuses manières de communiquer. Ce sujet est d’ailleurs secondaire dans ce livre, le premier thème concerne plutôt les liens parents/enfants, les erreurs que les parents peuvent commettre, parce qu’ils sont jeunes, fatigués, dépassés, parce qu’ils ne comprennent pas nécessairement les signaux que leur envoie leur enfant. Il est toujours facile alors, de l’extérieur, de juger après coup ces parents, qui se trouvent démunis devant ce qui n’aura pris que quelques secondes et aura des conséquences beaucoup plus longues et plus lourdes. Tout comme Clémentine Beauvais, Eric Pessan, par la voix de son héroïne évoque tous ceux qui se défoulent sur les réseaux sociaux en toute impunité : Des gens qui me répugnent parce qu’ils ont un avis sur tout, une vérité agressive à imposer au monde enter. Des gens qui n’ont rien de mieux à faire que de déverser leur haine anonyme sur Internet.Message personnel : ne jamais choisir la facilité, la vie est pleine de défis à relever, et se défouler ainsi n’est pas, mais alors vraiment pas un défi.
Je n’ai garde d’oublier la troisième intrigue – par ordre chronologique : l’accueil des migrants, mot contre lequel s’insurge avec justesse Julie, tant il ne décrit pas la réalité. Je citerai là aussi simplement le texte : Ce qui est épuisant, c’est que les gens parlent sans savoir. Ils voient un étranger, ils pensent à un terroriste. Ils ne comprennent pas que certains migrants ont fui les mêmes terroristes qui nous menacent. Les gens se rassurent en mettant tout le monde dans le même sac.
Dans la forêt d’Hokkaido, un roman qui nous emmène bien au-delà du thème initial.

21 réflexions sur “Dans la forêt de Hokkaido d’Eric Pessan

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