Archive | 16 avril 2017

Pars vite et reviens tard de Fred Vargas

Présentation de l’éditeur :

Qui glisse des annonces incompréhensibles dans la boîte à messages du Crieur de la place Edgar- Quinet ? Est-ce l’oeuvre d’un fou ? D’un maniaque ? Ou encore d’un pervers impuissant qui cherche à établir son pouvoir en enfonçant l’homme de la rue dans son inculture crasse ? Un retraité lettré, “conseiller en choses de la vie”, et le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg trouvent ces messages souterrains, putrides et dangereux. Et pour cause. Ce sont des annonces de mort, de destruction générale, de catastrophe : elles annoncent la peste. Lorsque d’étranges signes tracés à la peinture noire font leur apparition sur des portes d’appartements, le dispositif est en place. Le cauchemar peut commencer. Personnages sortis de nulle part, intrigue passionnante, dialogues jubilatoires… Auteure inspirée, Fred Vargas ne se rattache décidément à aucun courant et détourne avec brio les conventions du genre.

Mon avis :

J’ai relu ce livre, en attendant la sortie du prochain opus de Fred Vargas, début mai. Je l’ai relu moins comme une fan de romans policiers que comme une professeur de français, non que je me sois mise en mode « prof » mais je me suis étonnée de ne pas ressentir le même plaisir que d’habitude en lisant ce roman. Peut-être le fait que je l’ai relu dans une édition « scolaire » y est pour quelque chose.
Premier constat : l’intrigue est très longue à se mettre en place. Très. Je ne me souviens pas avoir trouvé que c’était si long la première fois.
Deuxième constat : nous trouvons bien Adamsberg et Danglard, qui emménagent dans leurs nouveaux locaux. Adamsberg ne se sent pas vraiment flic, et les autres (mis à part Danglard) ont du mal à le percevoir comme leur chef – il ne va pourtant pas manquer d’asseoir son autorité au cours de cette enquête hors norme.
Troisième constat : la peste est omniprésente (je ne vous apprends rien, je le sens) et surtout tout le savoir autour de la peste, ce qu’elle a provoquée, toutes les fausses informations à son sujet également. Une érudition pas toujours facile à accueillir, et que je mets en parallèle avec celle de Josse et sa connaissance approfondie des naufrages. Note : je proposerai bien ce livre à mes élèves mais je me dis que le vocabulaire particulièrement soigné pourrait les déstabiliser. A de très rares exceptions, je n’ai jamais réussi  à leur faire lire un roman de Fred Vargas.
Et l’enquête ? Je dirai qu’eu égard au riche matériel déployé, elle est presque secondaire. Cela ne veut pas dire qu’elle ne sera pas menée de bout en bout et que nous ne saurons pas tout sur les coupables et leur motivation. Cela veut simplement dire qu’elle n’aurait pu être menée sans la ténacité et la curiosité des personnages secondaires que nous avons rencontré auparavant – et sans la personnalité si particulière des deux enquêteurs de Fred Vargas. J’ai apprécié également de retrouver les Evangélistes en enquêteurs invités.
Je pourrai en dire plus, bien sûr. Je pourrai vous parler de la responsabilité des pères, ou plutôt de leur négligence. Je pourrai aussi parler des puissants qui se croient tout permis ou presque. Je pourrai aussi vous parler de la vengeance qui ne remplacera jamais la justice même si,parfois, certains ne voient que cette solution pour se (re)construire. Je pourrai vous en parler, mais je pourrai aussi vous dire de découvrir l’univers du commissaire Adamsberg par vous-même.