Présentation de l’éditeur :
Il paraît qu’en Occident, on ne refuse pas d’aider une amie qui a des ennuis. Alors, lorsque son copain décide d’héberger sous son toit Akiyo, qui n’a ni maison ni travail, la pauvre, Julie se dit que, ah, si c’est comme ça qu’on fait en Occident, alors, oui, elle va faire un effort.
Mon avis :
Je crois que Risa Watay est un cas unique pour moi : la seule auteure dont je suis l’oeuvre pas à pas, de parution en parution. Pauvre chose est son quatrième roman et, à mes yeux, le plus abouti.
Nous ne retrouvons pas les mêmes personnages d’un roman à l’autre et pourtant, les personnages grandissent d’une oeuvre à l’autre, de lycéenne à jeune femme pleinement engagée dans le monde du travail, à la vie amoureuse équilibrée. En apparence. Elle a beau être celle à qui toutes les autres employées demandent conseils, elle a beau aimer son métier, travailler d’arrache-pied, y compris le dimanche, sans y trouver à redire, elle peine dans sa vie sentimentale.
Pour quelle raison ? Elle a 28 ans, et elle aime le garçon qui est son copain, pas de marieuse pour les présenter, pas de parents pour la caser. Seulement, il n’est que son copain, ils ne vivent pas ensemble. Même, il ne veut plus qu’elle vienne chez lui depuis que son ex vit avec lui parce qu’elle n’a plus les moyens de se loger, étant au chômage. Qui pourrait accepter une telle situation ? Et bien Julie, l’héroïne de ce roman.
La clef de cette acceptation ? Le manque de confiance en elle apparaît en filigrane. Elle porte des vêtements, des chaussures, des sacs de marque, elle a une coiffure impeccable, elle est LA parfaite vendeuse – mais qui est-elle réellement derrière cette façade ? A chaque critique, même indirecte de son amoureux, elle modifie ce qui le dérangeait, jusqu’à ne plus même utiliser son dialecte natal.Quelles sommes de complexe abrite l’esprit de Julie, pour que la moindre menace de séparation, pour que la moindre référence à une autre culture que la sienne l’empêche de révéler non seulement ce qu’elle a sur le coeur, mais ce qu’elle est vraiment ? Risa Wataya se garde bien de critiquer noir sur blanc la société japonaise, elle a suffisamment de finesse pour le faire par le biais de cette histoire d’amour.
Qui dit société dit aussi membres de cette société, et c’est un choc des cultures involontaire que vivent Julie et Ryûdai. Choc pour le jeune homme, qui a vécu, travaillé aux Etats-Unis, et qui ne se fait pas à la rigidité des entreprises japonaises. Choc pour Julie, qui compare sans cesse et finalement, ne trouve pas la société japonaise si mal que cela – en tout cas, elle y est heureuse, même si elle apprend l’anglais pour plaire à Ryûdai. Sa conversation avec ses professeurs d’anglais, à qui elle a demandé conseil sur sa vie amoureuse, est à cet égard particulièrement réjouissante. Julie ne maîtrise pas la langue anglaise, et ses conclusions sont pour le moi hilarantes.
Un roman pour tous les fans de Risa Wataye – et pour tous ceux qui veulent un autre regard sur le Japon contemporain.
Des découvertes toujours originales chez toi même si je sais que je les lirais peut-être dans 10 ans et encore !!! 😆 Mais vas savoir…
Merci Asphodèle !
Si je n’étais pas allée à Paris, je crois que j’ignorerai encore qu’un nouveau roman de Risa Wataya était traduit en français.
Je n’ai pas encore lu cette auteure mais ce roman me tente bien…je note 😉
Merci Céline ! Il vient tout juste de paraître (le 20 octobre).
Je ne connais pas cette auteure, mais tes chroniques de ses romans me donnent très envie !
Merci Meyllen.
Je trouve que cette jeune auteur (elle a 31 ans) a une vision très intéressante de la société japonaise en général et de la condition féminine en particulier.
Je n’avais pas vraiment aimé « Trembler te va si bien », celui-là m’a bien plus convaincu.
« Trembler te va si bien « est celui que j’ai le moins aimé des quatre romans de cette auteur.
Vous n’avez pas vu que c’est de la mentalité occidentale qu’elle se moque, surtout ?
Bonjour
J’aime beaucoup quand les personnes qui viennent sur mon blog pour la première fois commencent par un commentaire négatif à mon égard. C’est très sympathique.
Et bien non, je ne l’ai pas vu – et ne le vois toujours pas.
Je vous présente mes excuses, c’est vrai que j’aurais dû enlever mes chaussures avant d’entrer. En lisant votre note et les fils des commentaires à la suite, je me suis laissé aller à prendre part à cette conversation comme si c’était naturel. Ça ne l’était pas. Pardon.