Flatey, petite île isolée à l’ouest de l’Islande, dans les années 60. La découverte d’un corps quasiment à l’état de squelette sur un ilôt désert perturbe la vie paisible de la communauté de pêcheurs, à peine une quarantaine, qui peuplent l’île. Comment a-t-il pu arriver là? Personne ne l’a vu sur le bateau postal qui passe une fois par semaine. Kjartan, juriste dépêché du continent par le procureur, se retrouve à enquêter malgré lui.
Mon avis :
Ce livre est à recommander hautement à tous les fans de la littérature islandaise, et pas seulement aux amateurs de romans policiers. En effet, il nous fait vraiment découvrir la vie quotidienne, dans une toute petite île, peuplée de courageux éleveurs et des pêcheurs non moins courageux. L’ecclésiastique du lieu apprécie beaucoup ses ouailles, son épouse, qui a grandi dans la capitale, nettement moins : ces braves gens ne jugent pas utile de se laver au cours de la journée, préférant un décrassage complet le soir, quand toutes les taches éprouvantes et salissantes auront été accomplies. On peut les comprendre.
Et c’est sur une petite île qu’une famille de pêcheur – le grand-père, qui perd la tête, le fils et le petit-fils – trouve un cadavre en état de décomposition. Comment est-il arrivé là ? Qui est-il ? Aucun élément ne permet de le déterminer. Et le jeune enquêteur dépêché sur les lieux ne progresse guère, jusqu’à ce que l’on découvre son illustre identité, et son intérêt pour le légendaire livre de Flatey et ses énigmes, qui ponctuent chaque fin de chapitre.
Ce n’est pas parce que Flatey est une petite île qu’elle est coupée du reste de l’Islande. Certains de ses habitants ont même un très riche passé, comme Johanna, la doctoresse et son père. Un autre habitant, bien au contraire, n’a pas quitté l’île depuis cinquante ans et n’en vit pas plus mal, lui qui est passé maître dans l’interprétation des rêves (des siens et ceux des autres).
Alors oui, l’enquête progresse très lentement, au rythme des interrogatoires de chacun, des vérifications pas toujours faciles. Un journaliste, même, vient jouer les troubles-fêtes, flairant le scoop, à la fois sur la mort de Gaston Lund et sur le livre de Flatey. Il réussit l’exploit d’être le seul personnage réellement antipathique de ce roman , provoquant gêne et hostilité partout où il passe. Néanmoins, l’enquête finit par aboutir, et l’auteur ne tombe pas dans la facilité, que j’avais pourtant vu poindre cinquante pages avant la fin du livre. Jouer avec les attentes du lecteur et prendre le risque de le décevoir en proposant un dénouement loin des schémas classiques était osé, et je dois dire que c’est réussi. Il est rare d’éprouver un sentiment d’apaisement lors du dénouement, et pourtant, c’est ce que j’ai ressenti. Être un bon auteur de romans policiers signifie aussi construire un univers sans chercher à générer la terreur à tout prix.
Noté ! je note l’auteur et je vais voir ce qu’il a écrit.
Merci Syl !
J’aime bien les polars islandais mais je me dis qu’avec un ration de 1 meurtre pour 100 000 habitants ce qui donne entre 3 et 4 par an, il faut aux écrivains une sacrée imagination. Je note celui-là. Merci
Il n’en manque pas ! Surtout, ce roman policier est vraiment un portrait de l’Islande des années 60.
Merci à toi.
Mais tu vas t’arrêter, oui ??? 😆 Ou alors, achète-moi un nouveau carnet de note… 😛
M’arrêter, peut-être ;). Sinon, pour le carnet, pas de souci, envoie-moi ton adresse et je t’en envoie un ! 😉
Un très épais, hein !! Parce que le sous-main en papier qui se trouve sous mon PC est rempli de gribouillis avec des titres de livres !! 😀
Là aussi, c’est possible, je connais de très bons modèles ! 😉
Merci !!
Bonjour Sharon, j’ai écrit tout le bien que je pensais de ce roman. J’espère que l’écrivain va en écrire un autre. http://dasola.canalblog.com/archives/2013/02/24/26489060.html Bonne journée.
Bonsoir, et merci, Sharon, de votre très sympathique commentaire ! Vous avez eu autant de plaisir à lire ce livre que j’en ai eu à le traduire.
Très cordialement
Patrick Guelpa
Bonjour
Merci à vous pour votre visite – et pour vos traductions.
Bien cordialement
Sharon.