La Grèce en 2011 : la crise économique s’aggrave. Les riches vivent bien et ne payent pas leurs impôts, les pauvres, eux, sont partagés entre révolte ou désespoir. Un inconnu ne choisit ni l’un ni l’autre : il agit … en franc tireur. Plusieurs fraudeurs fiscaux reçoivent un courrier signé « Le percepteur national » les enjoignant de payer les sommes dues au fisc, faute de quoi ils seront exécutés. Trois fraudeurs qui n’ont pas obtempéré sont retrouvés morts sur un site archéologique.
Mon avis :
Vous savez ce qu’est le désespoir, mais avez-vous connu la désespérance ?
C’est ce que vivent les grecs, ou plutôt c’est ainsi qu’ils choisissent de mourir. Face à la crise – pas de travail, pas même de chômage, plus de retraite, plus de biens à vendre puisque personne ne peut acheter ou même louer – certains choisissent de partir dans la dignité, puisqu’ils ne peuvent plus ni aider, ni être aidé. La tragédie grecque contemporaine touche tous les âges.
A l’exact opposé de ces êtres dont la mort appelle la compassion, des hommes, qui avaient su pleinement tirer partie de toutes les failles du système (pour ne pas les nommer tout simplement des niches fiscales) pour mener une vie des plus aisées et des plus protégées, grâce à des appuis très influents. Les contrôles fiscales ne sont pas pour eux, l’administration est, de toute façon, débordée.
Ce roman nous interroge sur la notion même de genre policier. Nous avons bien des crimes, un meurtrier, un mobile, et des enquêteurs auxquels ont fait miroiter un avancement, mais quels sont les véritables crimes ? Laisser mourir les forces vives de la nation, ne pas savoir utiliser les compétences, pourtant nombreuses, dont dispose le pays, laisser pourrir les services indispensables (médecine, police, éducation) à la survie du pays et ne pas avoir su tirer les leçons du passé. En cela, le personnage de Zissis, ami de Charitos, est emblématique, puisqu’il incarne la véritable résistance du pays, et sa mémoire.
Nettoyer la corruption qui mine le pays, régler les dettes – toutes les dettes – renouer avec ce que le passé pouvait avoir de mieux, empêcher les jeunes désespérés de quitter le pays sont les véritables défis à relever.
Ce second volume de la trilogie de la dette est à lire pour tous ceux qui veulent mieux connaitre la Grèce moderne.
Bonsoir Sharon, la trilogie est hautement recommandable. J’ai une préférence pour le premier: Liquidations à la grecque http://dasola.canalblog.com/archives/2013/10/27/28217134.html Bonne soirée.
Bonsoir Dasola.
J’ai espoir de lire le premier tome bientôt, j’attends qu’il soit rendu à la bibli.
Merci, bonne soirée à toi aussi.
Ho mais c’est intéressant cette trilogie ! J’aime beaucoup ton introduction avec le désespoir et la désespérance…c’est tout à fait ça ! Je note ! (je commence à avoir le carnet plein^^) ! 😉
Oui, il n’y a que le premier tome que je n’ai pas lu, mais il est indisponible à la bibli !
C’est exactement ce que j’ai ressenti en le lisant, j’ai donc gardé cette phrase.
Je passe … pour l’instant… j’attendrai d’entrer dans une période policier pour me re-pencher sur ce livre.
Je suis dans une période policier depuis trente ans (avec Le club des cinq), il n’y a pas de raisons que cela s’arrête maintenant.
Je dois déjà lire le premier… 😉
Pour ma part, ce ne sera pas pour tout de suite.
Moi non plus, j’en ai tellement !
Je suis dans le même cas !
Mais que va t’on faire ??
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