Mon résumé :
Hap Collins ne va pas bien, mais alors pas bien du tout. Il squatte lamentablement chez son ami Leonard, se laisse aller, laisse traîner ses affaires sales un peu partout. Il est grand temps de se ressaisir, sauf à vouloir être expulsé à grands coups de pied quelque part ! Il est amoureux d’une charmante jeune femme, Brett, et c’est d’elle que viendra le salut. En effet, Tillie, sa fille, exerce le plus vieux métier du monde et court le risque de ne plus l’exercer longtemps…
Mon avis :
J’ai une tendresse particulière pour ces deux héros totalement déjantés – même si Hap a un gros coup de mou. Il ne durera pas, il n’a déjà que trop duré avant que le roman ne commence. Et Léonard est là pour lui administrer, si nécessaire, pour lui rappeler qu’il vit chez lui, et qu’il est prié de mettre un peu d’ordres dans tout le bordel qu’il a foutu un peu partout dans la maison.
Heureusement, il y a Brett, aussi, la presque femme de la vie de Hap. Il est méfiant, notre ami : il faut dire que Brett a eu une manière très personnelle de régler son problème de violence conjugale. Aujourd’hui, elle a besoin de lui, afin de retrouver sa fille Tillie.
Si vous vous attendez à une gentille quête bien traditionnelle, avec des obstacles, des opposants, des… Avez-vous déjà lu des romans de Joe R. Lansdale ? Sinon, vous sauriez que tous les chemins pris sont de traverses, que les adversaires sont hautement improbables, que le politiquement correct a foutu le camp depuis trèèèèèès longtemps. La rédemption, le rachat ? Il a lieu en espèce sonnante et trébuchante. Gare à ceux qui joueraient sur plusieurs tableaux, les bénéfices sont rarement à compter en argent, plutôt en plomb. Hap et Léonard, eux, ont une ligne de conduite très simple. Pour Hap, aider Brett, pour Léonard, aider Hap – même s’il ne se fait aucune illusion sur la fille de Brett.
Du Texas au Mexique en passant par l’Oklahoma, nos deux héros vivront des aventures extraordinairement inoubliables, qui laisseront des traces et poseront bien des problèmes moraux à Hap. Non, de telles aventures ne laissent pas intacts, sauf dans les mauvais romans. Elles permettent aussi des rencontres inouies – ce n’est pas le « fils » adoptif de Léonard qui dira le contraire.
Encore un excellent opus signé Joe R. Lansdale.