Ikebukuro West Gate Park, tome 2 d’Ira Ishida


Mon résumé :

Nous retrouvons, au cours de quatre enquêtes, Makoto, le solutionneur d’embrouilles officiel du quartier d’Ikebukuro. Toujours ami avec Le Singe, proche des yakusas, toujours vendeurs de fruits et légumes pour des salarymens, il écrit des chroniques dans un journal, mais surtout, il est toujours volontaires pour aider ce qui le lui demande – et même ceux dont il a croisé la route par hasard.

logo-challenge-c3a9crivains-japonaisMon avis :

Comme dans le premier volume, nous retrouvons Makoto au coeur de quatre récit. Si je devais trouver un point commun entre eux, ce serait l’impression de solitude qui s’en dégage – j’excepte peut-être « Un dieu vert pomme », récit qui m’a le moins touché en dépit de ses projets altruistes. Seul, le môme-compteur, différent des autres, incapable de rentrer dans le moule scolaire, avec un père yakusa, une mère présentatrice vedette, et un grand frère plus que velléitaire. Mis à part sa mère, puis Makoto, qui s’intéresse suffisamment à lui sans le faire souffrir ? Même solitude pour Kao, onze ans, maigre à faire peur, qui adore les livres mais est livrée à elle-même pendant que sa mère, si immature que je me suis demandée si elle n’était pas handicapée mentale, gagne leur vie en tant qu’objet de consommation comme un autre dans un bar. « Prostitution », oui, disons le mot, dans un quartier où la concurrence des étrangères et surtout de leur protecteur est rude. Quant à la nouvelle « Casseur d’os », tout est dans le titre. Je pourrai, en rédigeant cet avis, jouer sur la corde sensible en montrant à quel point les victimes – des sans domiciles fixes – sont vulnérables. Dans un pays où une centaine d’entre eux meurent tous les hivers (le chiffre m’a abasourdi), ils font tous preuve d’une rare dignité. Même quand certains jeunes, désoeuvrés, alcoolisés, les tabassent pour s’amuser le soir. Il serait faux de dire que la police est indifférente, c’est simplement qu’elle ne parvient pas à résoudre certains passages à tabac inexpliqués. C’est là que Makoto intervient.

Il intervient parce que, à moins qu’on ne lui ait demandé expressément (c’est bien d’être ami avec le chef des G-Boys), il est touché par le destin de chacun, et veut qu’il puisse le poursuivre sereinement, pas qu’il soit interrompu parce qu’un lâche ou un illuminé en a décidé autrement. Il n’est pas le seul à être capable d’altruisme, je vous rassure tout de suite, et il peut compter sur une alliée de choix, capable de faire plier par sa logique, son assurance et son sens de l’organisation les plus aguerris des gardes du corps. Je veux bien sûr parler de sa mère.  Les chiens ne font pas des chats.

Ce second recueil se termine sur la quête de plaisir et de musique qui réunit les jeunes. Il annonce le tome 3 : Rave d’une nuit d’été.

 

9 réflexions sur “Ikebukuro West Gate Park, tome 2 d’Ira Ishida

  1. C’est très contemporain, j’aime cette série à travers tes billets… On ne voit toujours que les « bons » côtés d’un pays, ce qui fait sa force et sa légende… C’est bien aussi d’avoir la littérature pour remettre les pendules à l’heure…

      • Le Japon « moderne » , celui que j’ai étudié à la toute fin des années 70 et même « lu » pendant les années 80 avait conservé une structure ancrée dans les valeurs du Moyen-âge, de l’âge d’or du moins, avec des samouraïs modernes et des femmes qui respectaient les codes ancestraux tout en yant une vie « moderne ». Il semble que ces vingt dernières années (j’ai beaucoup moins lu dessus), certaines choses aient fondamentalement évolué.

  2. Cette série sur le Japon contemporain – avec ses travers – me fait bien envie. Merci de nous la faire découvrir tome après tome par tes billets!

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.