édition Picquier – 292 pages.
Présentation de l’éditeur :
Une vie imaginaire peut-elle s’achever dans le sang ? Un homme est retrouvé lardé de vingt-quatre coups de couteau sur un chantier de construction dans la banlieue de Tôkyô. Rapidement, les inspecteurs du DPM, le département de la police métropolitaine de la capitale, découvrent que cet homme, en apparence bon père de famille, menait secrètement plusieurs vies, dont l’une se déroulait sur Internet, où il s’était
créé une seconde famille virtuelle. Celle que les Américains ont surnommée la « reine japonaise du crime » nous égare à plaisir dans un labyrinthe de faux-semblants, à cette frontière incertaine où les jeux de rôles rencontrent la dure réalité de la haine et du meurtre. Et si l’ingéniosité de l’intrigue nous tient en haleine jusqu’à la fin, l’émotion nous serre aussi le coeur, ce coeur mis à mal par les effets dévastateurs de la trahison.
Mon avis :
Mon première avis, spontanément, est qu’un tel polar est impossible en France. Je ne crois pas que quelqu’un oserait écrire une telle intrigue ! Elle est formidablement construite, très bien maîtrisée, mais elle ne passerait pas auprès d’un public français comme roman policier français.
Déjà, la vie personnelle des enquêteurs est réduite à sa portion congrue. Il ne faut pas s’attendre à ce que l’un d’entre eux nous parle de ses problèmes de couple, des tourments que lui cause sa progéniture. Nous ne saurons que le minimum sur eux, car les enquêteurs séparent très bien leur vie privée de leur vie professionnelle, même quand on leur dit que leur connaissance « privée » leur ont permis de résoudre une partie de cette enquête – je vous rassure, cela ne tient que sur quelques lignes en presque trois cents pages.
Ensuite, le dispositif mis en place pour identifier le coupable choquerait, j’en suis certaine. Aucun enquêteur ne recevrait les moyens nécessaires. Même, ce dispositif serait qualifié d’hypocrite et gênerait note morale judéo-chrétienne. Enfin, il serait difficile de trouver des enquêteurs suffisamment virtuoses pour exécuter ce dispositif.
Revenons maintenant au meurtre : l’une des victimes avait crée une famille virtuelle, qu’il comblait de soin. Il avait même prénommée sa fille virtuelle de la même manière que sa fille réelle. Je vous laisse imaginer le choc ressenti par celle-ci, quand la police lui a appris l’existence de cette cyber fille, et les interrogations soulevés par cette double vie, originale et contemporaine. Comment glisse-t-on du réel au virtuel ? Que se passe-t-il quand le réel s’invite à nouveau dans cette création ? Qu’est-ce qui peut pousser une personne en apparence comblée à chercher un tel échappatoire ? Les réponses ne seront pas toujours au rendez-vous, mais elles pourront être cruelles.
Du sang sur la toile est un roman éminemment contemporain, au dénouement époustouflant.
Je note Sharon ! Cet auteur est dans la liste d’Adalana pour juillet.
Tu dis « dénouement époustouflant » ça m’intrigue drôlement !
Peut-être que certaines n’aimeront pas ce dénouement ! Pour ma part, j’ai été épatée par la maîtrise de l’auteur.
Je note aussi (je me suis inscrite aussi chez Adalana pour le challenge japonais 😉
Bonne journée Sharon 😉
Merci Valentyne !
Moi aussi je suis inscrite chez Adalana et tu attises ma curiosité avec ce que tu écris de ce roman.
Tant mieux, tant mieux !
J’ai mis MIYABE Miyuki dans les auteurs du challenge parce que je n’ai lu aucun de ses romans et que j’ai très envie de les découvrir ! Et ton billet me conforte dans ce sens ! 🙂
C’est le deuxième roman que je lis d’elle (après La librairie Tanabe) et j’ai toujours autant. Je pense lire Crossfire pour le challenge.
Je ne suis pas encore inscrite au challenge d’Adalana mais comme il en faut pour « t’époustoufler », je ne dis pas non… Je note !
Merci Asphodèle !
Vraiment, un très bon roman !
Intrigant ! Je vais le noter ! Bonne soirée.
Merci beaucoup ! Bonne soirée à toi aussi !
Jean-Charles, un autre participant du Dragon 2012, vient de le lire aussi !
Il faudra que j’aille lire son billet.
Comme tout le monde (pour faire original), très curieuse aussi, je note ! 🙂
Original et intéressant !
Merci Liliba !
Brrr ! Fait froid dans le dos ton roman ! Merci pour ce billet intéressant. Même si j’aurais aimé en connaître un peu plus sur les moyens mis en place par la police dont tu parles et qui pourrait nous choquer.
Tout dépend de la sensibilité de chacun. Je connais des personnes qui seraient outrées/scandalisées/choquées par les méthodes employées – et pourtant, il ne s’agit pas de tortures ! Je suis à peu près certaine qu’en France, ce serait impossible. Cela réserve en tout cas un sérieux coup de théâtre final.
Tout dépend de la sensibilité de chacun. Je connais des personnes qui seraient outrées/scandalisées/choquées par les méthodes employées – et pourtant, il ne s’agit pas de tortures ! Je suis à peu près certaine qu’en France, ce serait impossible. Cela réserve en tout cas un sérieux coup de théâtre final.
C’était aussi ma première lecture faite pour le même challenge et je dois dire que je suis resté sur les fesses et que j’attendais de lire la suite, bien m’en a pris.