Le roi Mathias Ier de Janusz Korczak

Présentation de l’éditeur : 

Le petit Mathias, devenu roi à la mort de son père, est confronté aux manipulations politiques et à la guerre. Avec courage et volonté, il fait face aux adultes pour tenter de réformer son royaume et rendre tous ses sujets heureux. Curieux du monde, il va vivre de multiples aventures, dont la rencontre avec un roi cannibale. Mais cette amitié africaine va déplaire aux rois blancs qui sèmeront des obstacles sur la route de Mathias vers l’égalité et la démocratie.

Merci à Babelio et aux éditions du Rocher pour ce partenariat.

Mon avis : 

Janusz Korczak est un précurseur du droit de l’enfant. Ce pédagogue polonais a d’ailleurs écrit ce livre en le lisant, chapitre après chapitre, aux orphelins dont il prenait soin, modifiant ce qu’il écrivait en fonction de leur ressenti.
J’ai lu ce livre avec mes yeux d’adulte, tout en pensant aux enfants qui ont découvert ce livre le premier, et à ceux qui le liraient aujourd’hui. Je me dis que cette lecture devrait leur sembler ardue, peut-être aussi parce que peu d’enfants, d’adolescents se préoccupent de la démocratie, de la royauté, et des rivalités qui entraînent des guerres. Je ne dis pas qu’ils ont raison, je dis qu’il est difficile de les amener à s’interroger sur le sujet, eux qui n’ont vécu aucun conflit sur le sol français, eux qui prennent tout pour acquis.
Mais revenons au roman. Ce n’est pas un livre qui se lit d’une traite, il faut au contraire prendre le temps de le lire, de voir l’évolution de Mathias, tout jeune roi, orphelin de père et de mère à… ce qui lui arrive à la fin et laisse entrevoir une suite.
Mathias est roi, certes, mais il est prisonnier de l’étiquette et d’un code de l’honneur qui n’est pas aussi honorable qu’il y paraît. Parce qu’il est un enfant, il est laissé dans l’ignorance, isolé : il est roi avant d’avoir le droit d’être un enfant, et ne peut avoir d’ami de son âge – d’ami tout court. Il expérimente – un peu – la tyrannie, avant de tenter quelque chose de plus difficile : être un réformateur. Pas la peine de chercher, même en 2018, réformer est difficile, si ce n’est impossible. Et il est toujours des enfants qui vivent dans le dénuement – pas besoin d’être sujet de Mathias Ier pour cela.
Le roi Mathias Ier est à faire découvrir, en accompagnant sa lecture.