Archive | 2 janvier 2013

Vengeances romaines de Gilda Piersanti

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Quatrième de couverture :

Le matin du nouvel an, une femme disparaît. Une année auparavant, à Rome, une autre femme a disparu, mais sa fille refuse toujours de le déclarer à la police… D’une affaire à l’autre, l’inspecteur Mariella De Luca et sa coéquipière, la belle Silvia Di Santo, démêlent un terrible écheveau, où s’entrelacent règlements de comptes familiaux, problèmes d’argent et intrigues politiques. Où surtout, chaque fois, une voix absente semble chercher à se faire entendre… pour crier vengeance. Après Rouge abattoir, Vert Palatino (prix Polar dans la ville), Bleu catacombes (prix du Polar méditerranéen, prix SNCF du Polar) et Jaune Caravage, Gilda Piersanti ouvre avec Vengeances romaines un nouveau cycle des Saisons meurtrières.

Mon avis :

J’ai à peine terminé Jaune caravage et Vert Palatino (avis à venir) que je me suis précipité à la bibliothèque pour voir si le tome suivant était disponible. Et là, bingo !

C’est avec grand plaisir que j’ai retrouvé les deux enquêtrices Mariella et Sylvia, pour deux enquêtes qui n’ont d’autres liens que la disparition de ces deux femmes, que tout oppose en apparence. Dorina, badante (aide à domicile, quasiment une bonne à tout faire) est dévouée à sa famille, et si elle ne donne plus de nouvelles depuis un an, le motif doit être grave. L’autre est une vieille dame qui est liée à sa fille par un amour fusionnel et explosif :non qu’elle n’aime son fils, mais son amour est plus discret. Ni Adriana ni Nicola ne ménage leur peine pour retrouver leur mère.

Puis… au fur et à mesure que je lisais, j’ai moins aimé. Les problèmes personnels de Mariella prennent le dessus. Pourquoi pas, après tout, seulement j’ai envie de dire que mis à part la révélation finale, sa vie sentimentale tourne autour des mêmes soucis depuis Vert Palatino ! Puis, Jaune Caravage nous promettait des faits nouveaux, notamment sur la dispartion du fils du commissaire, je ne suis pas vraiment sûre que nous les ayons eu.

Plus grave, et alors que l’enquête est bouclée, des faits importants ne nous sont pas racontés, au point que je suis revenue en arrière, en me disant : « tu as dû lire trop vite, tu as dû rater le moment où…. puis celui où…. » et bien non ! D’autres faits sont explicités, mais de manière si abrupte que je ne suis pas sûre non plus que l’explication soit complète. Enfin, certaines ellipses sont tout de même un peu gênantes. Moi-même, en rédigeant ceci, je me rends compte que je ne suis pas très claire – je ne peux l’être sans dévoiler l’intriguer !

D’autres points me gênent. Je ne vous parlerai même pas du fait que les enquêteurs passent totalement à coté des meurtres qui justifient le titre du roman. Non, je parlerai d’une scène, en particulier. Silvia interroge durement un couple de retraité qui, elles en ont l’intuition, n’ont pas tout dit – encore aurait-il fallu poser les bonnes questions et non baffrer leurs macarons. Elles ne se trompent pas, certes, cependant insister pour savoir ce qu’est devenu leur fils, avec un ton non exempt de cruauté, en vociférant presque, m’a dérangée. Pour des fliquettes expérimentées, elles se montrent peu douées : Massimo, fils unique, jeune policier a été assassiné trente ans plus tôt, et Immaculata leur fera comprendre avec beaucoup de dignité.

Bien sûr, les thèmes abordés sont intéressants, comme les relations mère/fille ou mère/fils, les vengeances, la volonté de revanche des plus démunis, cependant l’amoralité d’un personnage en particulier m’a déplu (pour ne pas employer un terme plus fort). Dommage, car le rappel historique des années de plomb était fort intéressant.

Je lirai le tome suivant, pour savoir si toutes ces enquêtes inachevées trouveront leur dénouement.  J’espère cependant que Gilda Piersanti ne retombera pas dans les écueils de Rouge abattoir.

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