Archive | 21 décembre 2021

Terre errante de Liu Cixin

Présentation de l’éditeur

Traduction : Gwennaël Gaffric
Dans un futur proche, le Soleil se transforme progressivement en géante rouge. La Terre se meurt. Pour contrer cette extinction programmée, les Nations se regroupent pour mettre en branle un projet d’une ambition folle : transformer la planète bleue en un vaisseau spatial à part entière…
Novella écrite en 2000, Terre errante manifeste déjà tout le talent et l’imagination de Liu Cixin. L’adaptation cinématographique (2019), disponible sur Netflix, a été l’un des plus gros succès au box-office mondial.

Mon avis :

Ce n’est pas que je n’ai jamais lu de littérature chinoise puisque j’ai lu les ouvrages de onze auteurs chinois. C’est la première fois que je lis une nouvelle chinoise de science-fiction.

Nous sommes dans un futur pas si éloigné que cela, et nous suivons le narrateur, qui vit sur la terre qui se meurt. Pour la sauver, un projet a vu le jour : déplacer la Terre, en en faisant un vaisseau. Pour cela, de nombreux sacrifices sont nécessaires, dans cette Terre déjà dévastée et souffrante. Comment en est-on arrivé là ?

Le narrateur est un tout jeune enfant au début, un adulte dans la force de l’âge à la fin. Il a une vie de famille, des parents, puis une femme, un enfant, ce qui n’est pas donné à tout le monde sur cette terre qui se meurt. J’ai trouvé les choix effectués par l’auteur surprenant, mais peut-être aussi parce que je ne suis pas très familière de la science-fiction. Il n’est pas vraiment possible de s’attacher à un personnage, sans doute aussi parce que l’on demande aux personnages de ne pas s’attacher, de ne pas trop envisager l’avenir, quand une catastrophe peut survenir très rapidement. l’amour ? Oui, il existe malgré tout, il n’est cependant pas assez fort pour faire le poids face à l’embrigadement, la remise en question de ce qui est vécu et qui aurait peut-être pu être vécu autrement. Pas de religion. Pas ou peu de culture, comme si tout ceci n’avait pas, n’avait plus sa place dans ce monde.

Une oeuvre à découvrir.

Envie d’écrire – décembre 2021

Par où commencer ce texte qui parle d’écriture, de mon écriture, sur mon second blog ?

Je le commence par un constat : je ne décris pas, ou les décris peu, mes personnages. Je ne ressens pas le besoin d’arrêter le récit, l’action, les dialogues pour dire : « le principal portant ce jour-là…. des vêtements. » Je ne le fais pas parce que je trouve que cela alourdit l’action, et je n’ai pas besoin de disserter sur la silhouette de rêve/bien conservé/bien entretenu du héros ou de l’héroïne. Si je garde le souvenir d’un roman que j’ai lu pendant mes vacances, c’est non à cause de son intrigue, mais à cause de la description, dans les toutes premières pages, de son héroïne qui, ô surprise, se regarde dans le miroir avant d’ouvrir la porte qui a sonné et nous gratifie ainsi de sa description exhaustive – à croire qu’elle avait oublié à quoi elle ressemblait ou ce qu’elle avait mis le matin.

C’est une anecdote parmi d’autres. Il est des descriptions qui « passent » mieux. , si les robes de Charlotte Pitt sont si souvent décrites, c’est aussi pour montrer la différence entre les tenues (souvent prêtées par sa soeur) qu’elle doit mettre afin de se rendre dans le « beau » monde, celui qui était le sien avant son mariage.Ainsi, dans la récit de romans policiers que je lis, ce sont davantage les expressions des personnages qui sont décrites, leurs réactions face aux questions qui leur sont posées que leur tenue ou leur silhouette.

Oui, je reviens sur la silhouette parce que c’est elle qui intéresse beaucoup les auteurs. Surtout la silhouette des femmes, forcément. Surtout si les femmes ont eu des enfants, ont dépassé la trentaine/la quarantaine – passé le cap des cinquante ans, on se moque éperdument de la silhouette des femmes, comme si elles avaient dépassé la date d’utilisation requise. Oui, pour me faire fuir, en temps que lectrice, décrivez-moi une femme qui « prend soin d’elle » bien qu’elle ait des enfants, avec tous les détails à la clé, qui a su se débarrasser de ses kilos de grossesse, ou, au contraire, qui en a gardé « les stigmates ». Je pourrai terminer en disant que nous, les femmes, avons encore du travail pour que notre corps cesse d’être scruté pour un oui, pour un non, pour que l’on (homme et femme) comprennent que le corps des femmes n’est pas du domaine public et que l’on ne doit rien à personne, aucune justification. Je poursuivrai le raisonnement en me demandant ce qu’apporte le fait que l’héroïne soit bien conservée ou non. Que faut-il en déduire ? Bien conservée, elle a droit à une médaille, à une vie sentimentale bien remplie ? Si jamais un drame surgit dans sa vie, elle l’aura moins « mérité » qu’une femme qui aura un physique moins dans la norme ? Je n’ai pas les réponses, je soulève simplement ces questions.

Je n’ai en effet pas évoqué que physique des personnages masculins, parce que je n’ai jamais vu un personnage masculin se planter devant une glace page 1 et détailler son physique. L’indulgence semble davantage de mise, comme si l’apparence physique « dégradée », chez un homme, ne pouvait avoir que deux causes : un accident dont il se serait remis avec courage, ou l’excès de boisson. L’homme vieillit, la femme ne s’est pas assez bien entretenue.