Archive | 3 décembre 2021

Le crime de Mlle Pouque de Rodolphe Bringer

édition Oxymoron – 62 pages

Présentation de l’éditeur :

Mademoiselle Pouque vient d’assassiner un homme !
Jeune trentenaire, elle chérit la vie au point d’être incapable de tuer une araignée et une mouche. Cette aversion pour la violence et le sang l’a même poussée à rompre ses fiançailles avec celui qu’elle aime à cause de sa profession de substitut du Procureur qui le conduit à envoyer des scélérats à l’échafaud.
Mais, à la suite de sa rupture, Céline Pouque vit seule dans une maison isolée.
Et, malgré toute sa répugnance pour la mort, ce soir-là, Mademoiselle Pouque commet un crime !

Mon avis :

C’est la deuxième oeuvre de Rodolphe Bringer que je lis, la deuxième qui contient le mot « crime » dans le titre. Oui, la douce et tendre Mlle Pouque va commettre un crime, elle qui pourtant ne ferait pas de mal à une mouche, au sens propre du terme.

Oui, le format est court, très court, c’est pour cette raison qu’il faut beaucoup de talent à son auteur pour passer du policier à un roman nettement plus sentimental, comme ici – terme qui n’a rien de péjoratif. Mlle Pouque est orpheline, elle a fait un héritage suffisamment conséquent pour lui permettre de démissionner de son poste d’enseignant de latin et de grec. Elle craint cependant d’attirer les jeunes gens qui n’en voudraient qu’à son héritage, sans pour autant renoncer à se marier. Elle tombe amoureuse d’un jeune homme bien sous tout rapport, mais… et le mais est immense, elle ne peut l’épouser, lui qui est fier – il est substitut du procureur – d’avoir envoyé un homme à l’échafaud. Digression : il paraît que certaines personnes souhaiteraient, en France, le rétablissement de la peine de mort. Je ne sais pas si Rodolphe Bringer était pour ou contre, je sais seulement qu’il souligne que le condamné a été envoyé à l’échafaud grâce aux talents du substituts du procureur plutôt qu’à cause des preuves qu’il y avait contre lui. Alors, elle rompt, elle s’éloigne, elle s’exile. Dans le village où elle a élu domicile, elle se montre sympathique – pas plus, pas moins – avec un voisin, qui interprète mal sa gentillesse. Note : j’ai l’impression là aussi que rien ne change et que beaucoup d’hommes prennent leurs désirs pour des réalités.

C’est là, qu’un soir, dans sa maison, Mlle Pouque, alertée par les aboiements de son chien, sort, voit une silhouette qui escalade le mur de son jardin, tire et… tue un homme. Pour elle, c’est horrible, et elle se met à la torture, cherchant, puis trouvant la seule solution possible pour elle.

Non, je vous rassure, tout ne finira pas dans un bain de sang ! Mlle Pouque est trop innocente, trop honnête, trop soucieuse de protéger la vie pour cela. Le dénouement est d’ailleurs bien ficelé, du moins à mes yeux. Alors oui, il est une personne qui a souffert, mais, franchement…. pour entrer dans une propriété, rien ne vaut de frapper à la porte plutôt que d’escalader un mur !