Archive | 11 décembre 2021

Un homme volatilisé de Rodolphe Bringer

Présentation de l’éditeur :

En fin d’après-midi, Gaston Boudouran, un riche négociant en bois, disparaît, à vélo, sur la route qui mène de Pierrelatte à Saint-Andéol. Le mystère s’épaissit quand la bicyclette de l’homme volatilisé est retrouvée près du cadavre d’une femme inconnue. Le Commissaire ROSIC, chargé de l’enquête, penche très rapidement pour un rapt crapuleux, notamment, après avoir appris que Boudouran venait de retirer cent mille francs au guichet de sa banque et que ce dernier n’a pas été aperçu par le cantonnier travaillant toute la journée sur la fameuse route.

Mon avis :

Tout va bien, Rosic est là, Rosic qui « avait débrouillé des énigmes autrement inextricable que la volatilisation de M. Boudouran ».

Mais revenons au commencement de cette énigme.

Gaston Boudouran est un homme jeune, qui a été très éprouvé par la guerre – comme beaucoup d’hommes de sa génération. Son entreprise est prospère. Il est marié, à une jeune orpheline. Ce mariage a été « arrangé », c’est à dire qu’il a demandé à un proche de lui présenter une jeune fille qui pourrait devenir sa femme, qui accepterait de vivre dans une maison assez isolée, auprès d’un négociant en bois tout aussi solitaire. Ma foi, ce mariage semble sans nuage. Puis, un jour, Gaston Boudouran disparaît, comme cela, sur la route qui le ramenait chez lui. Comme est-ce possible, à une heure où les champs alentours étaient remplis d’ouvriers agricoles en plein travail – sans oublier le cantonnier qui jure ne pas l’avoir vu. Certes, il avait sur lui une belle somme d’argent, mais personne ne pouvait être au courant – belle somme qui était loin d’être la totalité de sa fortune. Le mystère s’épaissit encore plus quand sa bicyclette est retrouvé près du corps d’une femme assassinée. Celle-ci, arrivée depuis peu dans la région, séjournait à l’hôtel et n’a pas laissé derrière elle des indices permettant de l’identifier. Que faisait-elle là ? Pourquoi la tuer ? Rosic n’est pas au bout de ses surprises.

C’est la première fois que je rencontre cet enquêteur, et je dois dire qu’il est vraiment original. D’abord, il a une très bonne réputation – comme beaucoup d’enquêteurs de la littérature populaire. Mais, surtout, il reçoit un coup de pouce, pour ne pas dire un énorme coup de main, de son ennemi juré, Vix. Non, Vix n’est pas un « méchant », il vit de ses rentes, et il n’aime rien tant que donner un coup de main à ses amis. Par exemple, dans cette enquête, il séjourne chez un ami dont il n’a rien moins que sauver la tête, lors d’une précédente enquête. Ici, eh bien, il résout tout simplement le triple mystère (oui, une seconde disparition a lieu) et, grand seigneur, laisse Rosic faire ce qu’il veut avec ses conclusions. A-t-il raison ? Oui. Comme souvent (oui, j’en dévoile tout de même un peu) la solution est à chercher dans le passé des victimes, passé fort tourmenté et tumultueux. J’ai aimé me retrouver plonger dans une époque que je n’ai certes pas connu, mais dont j’ai beaucoup entendu parler par ma grand-mère.

Note : déjà, à cette époque, l’on se plaignait du changement d’heures, et l’on n’était pas décidé à suivre !