Les apprentis samouraïs, tome 1 : Le trésor des Minamoto de Marine Carteron

Présentation de l’éditeur :

Sakura la kendoka, Léon le judoka et Logan le karateka sont invités par le célèbre Maître Saburo à un stage d’arts martiaux dans son dojo. Ils découvrent par hasard, dans une ancienne boîte de laque noire, un mystérieux origami en forme d’étoile, et trois anneaux magiques. Ces derniers ont appartenu à Hiro, Eiko et Ako du clan Minamoto, des guerriers samouraïs chargés de veiller sur un Trésor. En les enfilant, les trois enfants se retrouvent projetés au Japon au 16eme siècle. Ils comprennent vite qu’ils ont une mission : libérer l’esprit des trois samouraïs prisonniers de leurs armes… Mais, sur place, ils doivent affronter un terrible ninja noir prêt à tout pour voler le trésor antique des samouraïs.

Merci aux éditions Bayard et à Babelio pour ce partenariat.

Mon avis :

Le trésor des Minamoto est un livre de littérature jeunesse, le premier d’une série. Il est consacré aux arts martiaux, et il est assez rare de trouver des romans de littérature jeunesse (voire des romans tout court) qui en parle. Les soucis commencent d’ors et déjà pour moi parce que les arts martiaux ont été mélangés. Je m’explique : qu’une kendoka, un judoka et un karatéka fassent un stage ensemble me paraît peu logique, le tout sous la houlette d’une seule et même personne, maître Saburo, qui excellerait ainsi dans toutes les disciplines. Certes, je n’y connais pas grand chose, j’en sais cependant suffisamment pour me dire que ce n’est pas très crédible. D’ailleurs, j’aurai aimé en savoir un peu plus sur les arts martiaux que je ne connaissais pas (kendo et karaté) et je n’ai pas appris grand chose, si ce n’est les qualités pour être un samouraï. J’y reviendrai.

En effet, le début de l’intrigue m’a déçu, à cause des stéréotypes, comme s’il fallait à chaque fois que les personnages respectent des conditions préalables à toute aventure : un grand blond imbu de sa personne (parce qu’il est blond ?), une jeune fille asiatique madame je-sais-tout, victime du sexisme du premier personnage nommé et un noir qui passe la plupart de son temps à manger. Certes, les personnages évoluent, un peu, au cours du roman. Cette évolution durera-t-elle au début du second tome ? Je ne sais pas, mais ce serait bien.

Ce qui serait bien aussi, c’est que l’on arrête de stigmatiser les personnages qui ont toujours faim. Il y a une cause à la faim – surtout quand on est adolescent et que l’on subit des poussées de croissance. Et trouver normal de sauter le petit déjeuner pour accomplir une mission n’est pas bien : c’est se retrouver avec un risque d’hypoglycémie au cours de la matinée. Certains ont tendance à oublier que c’est à l’adolescence que se développe les troubles alimentaires, et j’espérai sincèrement voir un jour la fin des romans dans lequel l’ado qui mange est toujours sujet à moquerie.J’ajoute que le second personnage qui est aussi la cible de moquerie est le personnage qui sait, comme si son savoir était inutile. Sakura sait beaucoup de choses, mais son habitude de transmettre son savoir est jugée « agaçante ». Logan pense même « autant qu’elle se taise » parce que pour lui (et je l’espère, pour personne d’autres) « étaler sa science » est inutile. (p. 122).

De même, le roman est rempli de termes liés à la culture asiatique. C’est très bien, mais c’est peut-être trop d’informations à intégrer pour les jeunes lecteurs, surtout que le lexique se trouve regroupé à la fin du livre – et je connais beaucoup de lecteurs, jeunes ou moins jeunes, qui apprécient peu cette gymnastique, préférant les notes de bas de pages. Puis, ce trop plein d’informations donne aussi l’impression que l’on survole le sujet. Si la construction du roman est intéressante, avec ses trois parties clairement délimitées qui respectent la même structure narrative, j’aurai aimé passer plus de temps dans chacun de ses univers, mieux comprendre le rituel du temple shinto, apprécier davantage le théâtre. A contrario, puisqu’il est un des personnages les plus importants de cette intrigue (j’ai déjà dit que j’appréciai beaucoup les méchants), j’aurai aimé en savoir davantage sur les ninjas, parce que l’on n’apprend pas grand chose sur eux, pas même dans le glossaire final. Oui, c’est dommage, vraiment, de même que la distinction entre les samouraïs et les rônins, qui était aussi au coeur de l’intrigue.

J’ajoute aussi, même pour quelqu’un comme moi qui est capable de me laisser emporter par ma lecture et de ne pas voir certaines incohérences, qu’il en est quelques unes qui m’ont dérangée, au point que je suis retournée en arrière, j’ai relu, pour être certaine de ne pas m’être fourvoyée dans ma lecture.

Je le sais, mon avis peut sembler sévère, et de jeunes lecteurs seront sans doute plus indulgents que moi. J’aimerai cependant savoir quel est leur ressenti, et surtout, quel est le ressenti d’amateurs de sports de combat.

 

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