Les cygnes de la cinquième avenue de Melanie Benjamin

Présentation de l’éditeur :

New York, fin des années 50. Truman Capote, personnage hors norme, émerge sur la scène littéraire et devient vite célèbre. De toutes les femmes les plus en vue de la haute société new-yorkaise, Barbara – « Babe » – Paley est celle qui a tout pour être heureuse : l’argent, la beauté, des amies, un mari influent, William Paley, le fondateur de CBS. Mais derrière cette image se cache une femme fragile en manque d’un amour vrai. C’est alors que Truman Capote surgit dans sa vie ; de cette rencontre naîtra une amitié exceptionnelle et Babe lui ouvrira les portes lui permettant de faire son entrée dans les vies de celles et ceux qui sont l’élite sociale. Mais quand Truman Capote, après l’immense succès de De sang froid, est en mal d’inspiration, il voudra capturer ce monde qui le fascine. Or, en en révélant les secrets les plus inavouables, il écrira une histoire cruelle et désenchantée qui fera scandale et le conduira à son « suicide social. »

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour ce partenariat.

Mon avis :

Bien que le titre de ce roman soit pluriel, bien que Truman Capote soit présenté en premier dans le quatrième de couverture, c’est bien Babe qui, pour moi, est l’héroïne de ce livre. Elle est là, omniprésente, des années 50 aux années 70 qui ouvrent le livre, avec la parution d’un nouveau texte de Truman Capote et ses conséquences.
Qui découvrons-nous en 1975 ? Des cygnes déchues, non parce qu’elles ont vieilli mais parce qu’elles ont lâché prise, dans un monde qui n’est plus le leur, un monde que l’une des leurs s’apprêtent à quitter, un monde qu’une autre femme vient de quitter volontairement à cause d’un homme, Truman Capote. Il apparaît en filigrane, dans ses chapitres où l’alcool se le dispute au fiel. Lui qui fut leur ami, leur confident, leur amuseur, non pas le fou du roi mais le fou de sa reine les a trahis en écrivant ce qu’elles lui ont confié dans l’intimité de leur salon, de leur boudoir.
Ces femmes fascinaient le jeune écrivain, devenu écrivain confirmé, abîmé physiquement par l’acte d’écrire lui-même. Pourquoi ? Elles étaient belles, elles symbolisaient l’élégance, les photographes les attendaient à la moindre de leur sortie. Elles apparaissaient toujours impeccables, elles sont mariées à des hommes riches et puissants et j’avais une forte envie de les secouer. Élégantes, oui, mais femme objet, femme potiche, dont tous les actes tendent à être un beau trophée au bras de leur mari, auquel elles sont entièrement dévouée jusqu’à la servilité, éloignant tranquillement leurs enfants pour le bien être et la tranquillité de leur cher et tendre. Ainsi ont-elles été élevées, ainsi parfois, se rappellent-elles qu’elles doivent aussi élever leurs enfants. Bien sûr, parfois, l’une d’elles se rebellent, pas pour longtemps : vivre sans être riche, vivre sans être vu, regardé, admiré leur semble impossible.
Alors oui, ce livre est intéressant, pour nous montrer une société qui n’existe plus mais qui a donné naissance à la société du spectacle que nous connaissons actuellement, après bien des détours. Et Truman ? Son enfance, sa solitude, son besoin d’aimer, de désirer, d’être aimé sont bien présents. Sa solitude, leur solitude : voici ce qui restera au final de ce livre.

Une réflexion sur “Les cygnes de la cinquième avenue de Melanie Benjamin

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