Love stage de Mikiyo Studa

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Présentation de l’éditeur :

Sena Izuma est le dernier né d’une famille composée uniquement de personnes célèbres et talentueuses. Malheureusement pour lui, il est loin de respecter la norme familiale. Sena est un Otaku fan de «Magical Girl LalaLulu» et ne rêve que d’une chose : devenir un mangaka ! Cependant, un jour, il finit par apparaître malgré lui dans une publicité. Ne pouvant refuser, cette expérience restera un très mauvais souvenir pour lui. Dix ans plus tard, Sena voit son passé refaire surface quand il retrouve Ichijou Ryouma, un jeune acteur très populaire, avec qui il avait tourné LA fameuse publicité …

Merci à Babelio et aux éditions Taifu comics pour ce partenariat.

Mon avis :

Que signifie « être normal » ? Izumi, le héros de ce yaoi, considère qu’il est le seul membre de sa famille à l’être, parce qu’il n’est pas un artiste. Mais si l’on admet qu’être « normal » signifie « qui n’a rien d’exceptionnel » ou « qui est conforme au plus habituel », Sena, qui refuse de devenir acteur, ou chanteur comme tous les autres membres de sa famille, est-il réellement normal, à leurs yeux et à ceux (munis de lunettes) de Rei Sagara, qui gère la maison de production de la famille ? D’ailleurs, il souhaite pratiquer un métier artistique, puisqu’il veut devenir mangaka. Premier  problème (et de taille) : il ne dessine pas très bien. Second problème : ses parents, son frère aîné aiment beaucoup Izumi et ne veulent surtout pas qu’il devienne un otaku, un de ses adolescents qui passent ses journées (et ses nuits) enfermés dans sa chambre, à lire des mangas, à jouer à des jeux video, bref, à être totalement coupés du monde. Ils ne veulent que le bien du petit dernier, et n’ont pas renoncé à en faire un artiste.

Vous me direz, pour l’instant, on n’est pas vraiment dans le yaoi. Je vous rassure, on y vient. En effet, à la liste des problèmes que rencontre Izumi, s’en rajoute un autre : il a tourné dans une publicité dix ans plus tôt, grimé en fille. Nécessité fait loi : on n’avait que lui sous la main, et il a parfaitement fait l’affaire. A l’heure actuel, le gentil garçon qui lui tenait la main dans la publicité est devenu adulte, il est célèbre et il veut bien tourner une nouvelle publicité… avec sa partenaire de l’époque. Et c’est là que tout se gâte… ou presque.

Et oui, l’intrigue n’est pas si simple, parce que les personnages ne le sont pas. Comment admettre que la fille dont on est amoureux est en fait un garçon ? Et une fois qu’on l’a admis, que faire ? Renoncer ou accepter ? Et le garçon-fille (pour emprunter le terme à une chanson d’Indochine), comment réagit-il ? Le graphisme qui le définit montre sa jeunesse, son immaturité aussi, lui qui ne peut se passer de ses doudous, et se demande bien ce qui lui arrive. Mine de rien, sa famille le surprotège et l’expose à la fois, tout en devant faire face aux conséquences. D’ailleurs, par un procédé de mise en abîme pas si inattendu que cela, Izumi se voit comme un personnage de BL (Boy’s Love, soit une catégorie de Yaoi).

Ce premier tome pose beaucoup de question sur la place au sein de la famille, sur le fait de grandir, de s’accepter (ou pas) et d’accepter aussi le regard des autres sur vous. Bâti sur un quiproquo, l’intrigue est plus intéressante, plus profonde qu’elle n’y paraît et marque pour moi un retour à la lecture des mangas.

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