Mon résumé :
L’inspecteur John Rébus est officiellement à la retraire depuis Exit music. Il n’a pourtant pas décroché totalement puisqu’il travaille, en tant que civil, au service des Cold case. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’ennuyait ferme… jusqu’à ce qu’une certaine Nina le contacte. Ce n’est pas lui qu’elle cherchait à joindre, mais son prédécesseur, Margrath. Sa fille unique, Sally, a disparu depuis treize ans. D’autres jeunes filles, depuis, ont disparu de façon similaire. Un tueur en série rôderait-il en Ecosse ?
Mon avis (spoiler sur Exit music) :
Que deviennent les policiers après leur retraite ? Georges Simenon et Agatha Christie y ont répondu, chacun à leur manière. Dans les séries télévisées françaises, les héros ont la gentillesse et l’imprudence de mourir bien avant d’avoir cotisé suffisamment pour faire valoir leur droit à la retraite. Rébus, lui, y est parvenu, avec beaucoup de fatigue et de kilos en trop. Il est un homme du passé : ses méthodes n’ont plus cours, pour ne pas dire qu’elles sont prohibées. Les réseaux internet ont remplacés les réseaux qui avaient pu se nouer dans la rue ou dans les pubs. Peut-il encore résoudre une enquête ? Sincèrement, doutez-vous de la réponse ?
Autant vous le dire, il n’a pas changé de méthodes, et cela peut sembler suspect, surtout à cet inspecteur des plaintes qui ne rêve que d’une chose : épingler Rébus qui a fait la grosse erreur de demander sa réintégration ! Il est même devenu proche de Cafferty, l’ex caïd écossais (pour « ex », il faut le dire vite, vous vous en doutez). Après tout, sans l’acharnement de Rébus à « ne pas vouloir que cela se termine ainsi », Cafferty aurait certainement succombé à la fin d’Exit Music !
Rebus motive ses collègues, qui ne l’étaient pas vraiment, se déplace, use de passe-droit qu’il n’a plus vraiment, et remue dangereusement la vase, la boue, la bouillasse, bref, tout ce qui ne demandait surtout pas à être remué. « Il n’y a que deux équipes… eux et nous », lui avait-on dit au début de sa carrière (cf Exit music). Ceux qui lui ont succédé pensent exactement la même chose, et il est bon, parfois, de préserver la dignité des enquêteurs. Rebus pense avant tout à ce que méritent les victimes. Il est définitivement de leurs côtés, et tant pis si pour cela, il n’est pas du côté des soi-disant « bons ».
Bien sûr, je pourrai vous parler aussi de l’amour de Rébus pour la musique, du titre, particulièrement bien choisi, du roman, ou du fait que l’auteur n’oublie pas le passé de ses personnages, contrairement à d’autres auteurs qui feraient bien de se relire de temps en temps. Il n’oublie pas non plus de présenter l’Ecosse telle qu’elle est, non telle que les guides touristiques la présentent, même si les légendes rejoignent parfois, étrangement la réalité. Je vous dirai simplement que ce roman est excellent, et qu’il est à lire pour tous les fans de John Rebus et de son auteur.



