Londres, 1899.
Tous les soirs, douze minutes avant minuit, un phénomène inquiétant frappe un hôpital psychiatrique : les patients se mettent à écrire frénétiquement d’étranges messages sur des papiers, des murs, et même leur peau. Penelope Tredwell, propriétaire à treize ans du célèbre magazine Le Frisson illustré, et auteur d’histoires terrifiantes, décide d’enquêter.
Mon avis :
Pénélope est propriétaire d’un journal, elle écrit les récits qui font frissonner le Royaume-Uni tout entier, tant ils sont effrayants et brillamment écrit. Elle a même eu l’idée d’embaucher un acteur pour tenir le rôle de l’auteur Montgomery Finch – impossible, n’est-ce pas, dans la société victorienne, ou même dans la société tout court, de présenter une adolescente comme un auteur génial, une enquêtrice hors pair, n’est-ce pas ? Pourtant, après ce coup de génie publicitaire, il faut se rendre à l’évidence : les services de Monty sont demandés d’urgence, et pas par n’importe qui, par le directeur de Bedlam, le célèbre asile de fous londoniens. Et l’acteur, qui tient pourtant le rôle de sa vie – pour ne pas dire le rôle de toute une vie – n’est pas vraiment à la hauteur, tant il est peureux et porté sur la dive bouteille. A sa décharge, il est quand même plus confortable de boire, bien au chaud dans son club, que d’enquêter sur les délires des aliénés.
Et c’est là, après une centaine de pages, que l’enquête devient véritablement intéressante, à mi-chemin entre le policier et le fantastique. S’il est bien un thème essentiel dans ce roman, c’est le pouvoir créatif de l’écriture. Quel emprise peut avoir un texte sur ses lecteurs ? Quel est le lien entre l’auteur et ses personnages, a fortiori quand l’auteur se crée un double qu’il doit chaperonner ? Un auteur peut-il rester prisonnier de son propre univers créatif, au point de ne plus pouvoir en sortir ?
Le second thème est celui de la folie. Qui l’est véritablement dans ce livre ? Il suffit de voir (mais ce n’est pas nouveau) la facilité avec laquelle une personne peut être internée, ou la facilité avec laquelle il est possible de basculer dans l’aliénation mentale. Certains motifs sont plus admissibles que d’autres, et la frontière est vraiment ténue entre la dépression et la folie proprement dite – si ce n’est que certains fous (de pouvoir, de puissance) savent très bien donner le change.
Douze minutes avant minuit est un roman de littérature jeunesse que je recommande sans problème, sauf à ceux qui ont la phobie des araignées. Les chères petites ont un rôle à jouer dans cette intrigue, et gare à ceux qui veulent leur nuire.
Le résumé est vraiment alléchant ! Puisque tu confirmes que ça vaut le coup, j’essaierai de le trouver… Je ne lis jamais de littérature jeunesse, ça me changera !
J’en lis beaucoup, et pas toujours de la meilleure (je ne chronique pas nécessairement tout ce que je lis) mais ce livre est vraiment bien conçu. Peut-être aussi parce que l’auteur a été enseignant ? Il a côtoyé des ados, et sait ce qui peut leur plaire, tout en tendant des perches vers la littérature classique.
Je l’ai lu aussi il y a peu et j’ai beaucoup aimé aussi, je trouve ce roman jeunesse très réussi
Nous sommes d’accord ! J’espère que les deux tomes suivants seront bientôt traduits en français !
Pour une fois je suis tentée (en littérature jeunesse)^^ ! Et la couverture est trognonne !!! 🙂
Chouette !
Les couvertures des deux tomes suivants (en VO) sont aussi réussies, et l’éditeur français semble respecter le graphisme de la VO.
Très belle étude du roman et notamment ce que tu dis sur le pouvoir de l’écriture ! J’ai hâte de lire une nouvelle aventure de cette Penelope là !
Merci beaucoup George !
Moi aussi : deux autres titres attendent d’être traduits.
Je l’ai noté sur plusieurs blogs, il a vraiment l’air chouette !
Il l’est !
Ce livre est en vogue sur les blogs en ce moment et vous me tentez toutes terriblement !
J’en suis ravie ! Je l’ai trouvé d’occasion chez mon bouquiniste !
Je suis bien d’accord avec Titine, c’est le 3e avis très positif que je note et tout dans cette histoire me donne envie de la découvrir… vraiment ton avis est très alléchant ! Merci pour cette nouvelle participation et bon courage à toi pour la dernière ligne droite avant les vacances !
Merci beaucoup !
Cela ira mieux à partir de jeudi, je l’espère.
J’ai horriblement peur des araignées mais je pense le lire. Tu m’as prévenue… je ferai attention comme une grande !
Les cent dernières pages risquent alors d’être très douloureuses pour toi. Et je ne te parle même pas du dénouement !
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Et tu le conseilles pour quel âge ?
Je le conseillerai à partir de 12/13 ans.
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Il a l’air bien ce petit bouquin, mais j’ai un peu peur des araignées alors je pense que je ne vais pas tenter ^^
Si tu en as peur, je te le déconseille fortement (risque de cauchemars au dénouement).
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Contente que tu aies aimé ! Et j’ai aimé même si j’ai peur des araignées 😉 surtout que là elles sont très dangereuses ! J’avoue que j’ai fait un ou deux cauchemars…
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