Araminta Spookie, tome 3 : détectives aquatiques

Araminta Spookie, Tome 3 : Détectives aquatiques

Angie Sage

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Mon résumé :

Les grenouilles savantes de l’oncle Barry, capables d’accomplir un saut périlleux, ont disparu ! Oncle Drac subit de longues séances de torture, de rééducation avec l’infirmière Watkins, au comportement plutôt suspect. Araminta a une idée géniale : ouvrir l’agence de détective Spookie, avec Wanda comme assistante. Résoudront-elles l’affaire ?

Mon avis :
Je poursuis ma série : « comment enquêter alors que l’on est ado, et que vos parents prennent soin de vous ? » En effet, la plupart des détectives amateurs, dans les séries de littérature jeunesse, sont opportunément orphelines, et leur tuteur fait preuve d’une grande largesse en les laissant faire à peu près ce qu’elles veulent. Elles ont ensuite un don certain pour :

-découvrir un complot international,
-libérer un riche héritier,
-attraper un dangereux tueur en série.

Araminta a moins de chance, car elle a beau être orpheline, sa tante et son oncle veillent sur elle : « un bon détective doit savoir anticiper. Mais je n’en connais aucun qui soit obligé de se débarrasser de sa tante et de la mère de son acolyte avant de pouvoir enquêter. Moi, si ».

Et pourtant, l’enquête n’est rien moins que très ordinaire : les grenouilles d’oncle Barry ont disparu, et il est bien le seul à croire que quelqu’un puisse les convoiter. Il n’a en fait qu’une unique suspecte – Araminta – et prouver son innocence est une motivation supplémentaire à fonder son agence de détective.
L’enquête est hilarante, avec l’utilisation de tous les codes du genre – filature, déguisements, fausse piste, et même enlèvement d’armure fantôme. La peinture de ce trou perdu au bord de la mer a aussi son importance, avec ses dimanches en famille où l’on s’ennuie, même à la plage, où le parc d’attraction n’a même pas des tarifs attractifs, puisque «les enfants créent toujours des problèmes ». Le vieil Emilien, gérant du parc, devrait prévoir aussi un tarif spécial fantôme – messire Horace, fantôme cinq fois centenaire, et meilleure ami d’Araminta, est lui aussi de la partie.

Même avec un fantôme comme adjuvant, et un chapeau en forme de pieuvre sur la tête de l’héroïne, cette enquête et sa résolution restent dans le domaine du possible – même si rarement détective se sera donné autant de mal pour des grenouilles.

PP Cul-Vert et le mystère du Loch Ness

Mon résumé :

Rémi et Mathilde ont reçu, chacun de leur côté, un message de leur ami Pierre-Paul de Culbert, dit PP Cul-Vert. Ils doivent le rejoindre à Keays Castle, en Écosse. Mais, à leur arrivée, ils sont accueillis par Cornélia, aussi énigmatique qu’elle est efficace. Où se trouve donc leur ami ?

Mon avis :

Rémi, le cancre sympathique, Mathilde, la première de la classe, et Pierre-Paul, aristocrate, inventeur de génie, à l’égo déjà  surdimensionné, sont de retour. Ou plutôt, ils partent rejoindre PP dans son château en Ecosse. En plus d’être égocentrique et gourmand, PP a trouvé à chaque fois l’argument qui faisait mouche pour que ses amis le rejoignent, et surtout, pour que leurs parents leur donnent leur autorisation. Et oui, contrairement à bien d’autres séries jeunesses, nos trois héros ont des parents, et ils doivent composer avec eux ! Tout le monde n’a pas la chance d’être orphelin, telle Pénélope Green, Sally Lockhart, Pénélope Tredwell ou Mary Quin (uniquement des jeunes, notez-le).

Mathilde et Rémi n’ont pas vraiment le temps d’être déçu, tant ils vont de découverte en découverte, dans la demeure d’Archibald, oncle de PP. Il leur est même difficile de trouver le sommeil, tant les bruits de la nuit (comprenant les généreux ronflements de Mathilde) sont omniprésents. Je n’ai garde d’oublier les cornemuses, y compris celle d’un genre tout nouveau, destinée à charmer Nessie dans son Loch. Je crois d’ailleurs que la seule chose qui manque à cette demeure, c’est un fantôme ! Et des domestiques plus loquaces.

Ce qui fait vraiment le charme de cette aventure est l’humour, omniprésent grâce au style si particulier de Rémi. Difficile de résister à autant d’auto-dérision, contrepoids idéal à la suffisance de PP : Mme Breakfast, mon prof d’anglais, prétend qu’elle n’a jamais vu un élève aussi nul depuis la fin de l’ère glaciaire, ce qui, entre parenthèses, ne la rajeunit pas tellement. Presque chaque page comporte des pépites de ce genre, même dans les moments les plus critiques, sans oublier des péripéties hors-normes. Vous l’aurez compris, bien que cette aventure porte le nom de Pierre-Paul, Rémi est véritablement le anti-héros de cette histoire, avec « son vieux jean et ses baskets pourries ».  Et ce n’est pas avec lui que le mystère du Loch Ness sera définitivement résolu. Quoique….