Pike de Benjamin Whitmer

Présentation de l’éditeur:

Pike n’est plus l’effroyable truand d’autrefois, mais il a beau s’être rangé, il n’en est pas plus tendre. De retour dans sa ville natale des Appalaches proche de Cincinnati, il vit de petits boulots avec son jeune comparse Rory qui l’aide à combattre ses démons du mieux qu’il peut. Lorsque sa fille Sarah, disparue de longue date, meurt d’une overdose, Pike se retrouve en charge de sa petite-fille de douze ans. Mais tandis que Pike et la gamine commencent à s’apprivoiser, un flic brutal et véreux, Derrick Kreiger, manifeste un intérêt malsain pour la fillette. Pour en apprendre davantage sur la mort de Sarah, Pike, Rory et Derrick devront jouer à armes égales dans un univers sauvage, entre squats de junkie et relais routiers des quartiers pauvres de Cincinnati.

Mon avis :

Pike est un roman noir – vraiment noir. Ne cherchez pas des nuances, c’est le noir dans toute sa splendeur. Pike, le personnage éponyme, est un ancien truand, au passé très chargé (nous en aurons des aperçus). Il est ami avec Rory, un jeune boxeur dont la jeunesse a été tout sauf heureuse (et pas très différente de la jeunesse de certains de mes élèves. Pour ceux qui auront lu le livre, oui, cela n’arrive pas qu’aux Etats-Unis). Sa vie est presque stable, jusqu’au jour où une collègue de sa fille, fille qu’il n’a plus vu depuis qu’elle était en âge de rentrer à l’école primaire et qui est devenue prostituée (oui, même dans ce métier très particulier, on peut avoir des collègues), lui apprend que sa fille est morte d’une surdose d’héroïne et qu’elle laisse en héritage une gamine, Wendy, accompagnée de son chaton qui porte bien son nom (Monster). Si nous étions dans un mélodrame, nous irions droit vers la rédemption de ce bon vieux Pike, qui, en plus de prendre un jeune padawan sous son aile, se laisse apprivoiser par la jeune Wendy. Sauf que nous sommes dans un roman noir, et que Pike, il ne fallait pas tuer sa fille, ou du moins, il fallait tout faire pour l’empêcher de mourir. Il veut tout savoir, surtout depuis qu’un flic honnête (du moins, pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est à dire pour quasiment personne) s’intéresse de bien trop prêt à Wendy.
Vous croyez avoir déjà découvert le fond de la misère des laissés-pour-compte américains ? Nous allons encore plus loin dans ce livre. Pas d’espoir, pas de rédemption possible, pour personne. Ne tendez pas une main secourable, la personne ne la prendra pas. Et si par le plus grand des hasards une personne tente de s’en sortir, ce ne sera que provisoire. La violence est partout, dans la rue, avec les gangs (pas très nouveau, me direz-vous), dans les bar, dans les maisons, au sein même de la famille où les actes de cruauté ne sont même plus ressentis comme tel tant ils sont quotidiens. Vous ne trouverez pas de services sociaux, les problèmes sont réglés en interne – et même si la justice intervient, elle est si inefficace qu’on peut se passer de son intervention.
Pike – à réserver à ceux qui aiment déjà les romans noirs.

5 réflexions sur “Pike de Benjamin Whitmer

  1. Je confirme que ce n’est pas vraiment pour Aspho, ce genre de lecture car oui, c’est noir de chez noir ! J’ai lu plus noir, ou tout aussi noir chez Boston Teran, mais vu les degrés de noirceurs chez ces auteurs là, on n’est plus à ça près 😉

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