Archive | 15 février 2013

Meurtre au champagne d’Agatha Christie.

champagne

édition Le livre de poche – 244 pages.

Mon résumé :

La très belle Rosemary est morte au cours de son dîner d’anniversaire. L’enquête a conclu au suicide, causé par une dépression due à la grippe dont a souffert la jeune femme (comme quoi, une grippe, c’est dangereux).  Elle laisse derrière elle son mari George, et sa jeune soeur Iris, dix-sept ans, qui se rend compte qu’elle ne connaissait pas vraiment son aînée, si belle, si choyée par sa mère, et qui préférait sa vie mondaine à sa jeune soeur. Elle s’interroge d’autant plus que George, son beau-frère a reçu des lettres anonymes affirmant que Rosemary a été assassinée. Comment découvrir la vérité ?

Avertissement :

Cette enquête a des traits communs avec une nouvelle mettant en scène Hercule Poirot, L’iris jaune, mais ce roman ne voit apparaître ni Hercule Poirot, ni Miss Marple.

Mon avis :

Ce roman n’est pas une des oeuvres majeures d’Agatha Christie, mais elle reste un roman de qualité, agréable à lire.  La reine du suspense sait ce qu’écrire veut dire.

L’intrigue nait, comme souvent chez Agatha, au coeur du cercle familial. Et quel cercle familial ! Il faut remonter une génération plus tôt pour comprendre la situation actuelle, éminemment romantique. Un homme aimait une femme, et elle en aimait un autre, qu’elle épousa. Cet homme, ni jaloux, ni vindicatif, un être rare en somme, légua toute sa fortune à la fille aînée de sa bien-aimée, sans susciter autre chose qu’une profonde admiration. Cette enfant, Rosemary Marle donc, parcourt la vie entre cocktail, bal, réception mondaine – le bonheur. Elle a une vieille tante veuve d’un homme d’église, épousé sur le tard. Elle a un fils unique, Victor, la brebis galeuse de la famille. Pauvre chéri ! Ce n’est pas sa faute, c’est un artiste incompris, un entrepreneur qui manque de chance, un associé floué, qui menace de se suicider à chaque fois qu’il a des ennuis. Bon fils, il prévient toujours maman avant – le temps qu’elle réunisse l’argent nécessaire pour le sauver.

Il ne manque à ce tableau que deux personnages : le mari et la jeune soeur. Le mari, c’est George. Tous se demandent comment cet homme si gentil, si prévenant, si peu romanesque a réussi à séduire Rosemary – on le saura, je vous rassure. Il est plus âgé, il est rassurant, il a une bonne situation, mais il n’est pas aussi aisé que sa femme. Ses défauts sont peut-être un excès de confiance en ces proches et une imagination mal canalisée.

Iris est l’antithèse de sa soeur. Elle n’a pas sa beauté, elle n’a pas eu autant d’attention de la part de sa mère. Elle est cependant sensible et intelligente – qualités qui font défaut à sa soeur.

Le mot est dit : Rosemary est bête, mais d’une bêtise rare, et curieuse à observer. S’ajoute à cette bétise une indifférence complète pour tout ce qui n’est pas elle-même qui la condamne sans qu’elle s’en rende compte. Ecoutez-la parler, c’est merveilleux : même quand elle dialogue, elle monologue toujours. Elle ne fait pas le poids face à n’importe quel assassin doté d’un minimum d’intelligence et d’organisation.

L’auteure rappelle un axiome : l’enquête doit être laissé à des professionnels, non à des amateurs qui risquent gros, très gros à défier quelqu’un qui a déjà tué, et n’a donc plus rien à perdre. Arrêter un assassin, c’est aussi empêcher d’autres crimes d’être commis – pour le même mobile que le premier, ou simplement pour empêcher le premier d’être découvert.

Meurtre au champagne comporte aussi deux belles histoires d’amour passionnée – saurez-vous les reconnaître ?

Challenge petit bac par Enna

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