Bullet train de Kotaro Isaka

Présentation de l’éditeur :

Ils sont cinq tueurs à bord du Shinkansen… Qui arrivera à destination ?

En gare de Tokyo, Kimura s’apprête à monter dans le Shinkansen, le train à grande vitesse japonais, avec une arme à feu cachée dans son sac. Sa cible ? Un collégien qui a poussé son fils de 6 ans du haut d’un toit, le laissant entre la vie et la mort. Mais Kimura ignore qu’il est loin d’être le seul passager armé. Parmi les voyageurs se trouvent aussi Citron et Mandarine, les hommes de main d’un gangster qui doivent lui ramener son fils, victime d’un kidnapping – ainsi que la valise contenant la rançon. Et puis Nanao, un assassin malchanceux chargé de récupérer ladite valise. Une situation explosive, en particulier quand tout ce petit monde est voué à se croiser dans les compartiments du bullet train…

Mon avis : 

Merci aux éditions Presse de la cité et à Netgalley pour ce partenariat.

Après avoir vu le film et avoir beaucoup ri en le voyant, j’ai eu envie de découvrir le roman. Il est différent, bien entendu, mais j’ai aussi beaucoup ri en le lisant les aventures de Nanao. Il partait pourtant pour une mission simple : récupérer une valise. Elle était tellement simple qu’elle l’inquiétait franchement, cette mission, surtout que le plan mis au point (je récupère la valise et je descends du train, simple, efficace, concis) ne se déroule vraiment pas sans accro. L’on pouvait s’en douter en découvrant l’impression palmarès de catastrophe qui ont jalonné la carrière de Nanao et les raisons qui ont présidé à sa vocation de tueur à gages. Et c’est beaucoup moins simplistes que ce que l’on pourrait penser. D’ailleurs, en terminant ce livre, je me suis demandé s’il était vraiment aussi malchanceux qu’il voulait bien le croire, Nanao.

A croire aussi qu’un congrès de tueurs, tous plus sanguinaires les uns que les autres se tient dans ce train – j’ai du mal à classer Nanao dans cette catégorie. Entre gens de même profession, l’on se reconnait, il faut bien le reconnaître, et Nanao n’est pas forcément ravi de se retrouver face à Citron et Mandarine, pas plus que de croiser d’autres personnes dont il se serait bien passé.

J’ai pensé à Agatha Christie en lisant ce roman. Oui, comme la reine du crime anglaise, Kotaro Isaka peut nous présenter un personnage d’adolescent qui est loin d’être innocent, qui prend plaisir à manipuler autrui – et si vous avez vu le film, mais pas encore lu le livre, je puis vous dire que le personnage est infiniment plus complexe dans le roman que dans le film, ne serait-ce que par l’étendu du mal qu’il a déjà fait, et par tout celui qu’il prévoit de faire encore. Ce personnage pourra vous sembler incroyable, et pourtant : pour qu’il existe, il suffit que personne n’ose s’opposer à lui, et que tous croient un adolescent incapable de tant de manipulations. Pourtant, ce n’est pas un « beau » méchant à mes yeux, il a beaucoup trop confiance en lui, en ses capacités à manipuler les autres, à anticiper. Mieux qu’un jeune méchant ? Un méchant expérimenté, qui n’a pas eu que la méchanceté dans la vie. Oui, l’on peut être un tueur et avoir d’autres occupation dans la vie que tuer.

Et puis, comment ne pas penser au Train bleu, au crime de l’Orient-Expression, au train de 16 h 50, tous ces romans qui mettent en scène des meurtres dans un train ? La différence est que, dans Bullet train, le but n’est pas tant d’élucider les meurtres qui produiront, mais de survivre. La police ? Disons qu’elle arrivera après, bien après – difficile de signaler un meurtre dans un train lancé à grande vitesse.

 

28e participation – Japon.

6 réflexions sur “Bullet train de Kotaro Isaka

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