Ce doux pays d’Ake Edwardson

Présentation de l’éditeur : 

Une boutique de quartier dans la banlieue de Göteborg. Trois hommes sont retrouvés assassinés, le visage explosé à l’arme à feu. Erik Winter se trouve face à une affaire particulièrement épineuse. Drogue ? Trafic de réfugiés clandestins ? Ou pire encore ?
Personne ne semble avoir vu ni entendu quoi que ce soit, et ceux qui pourraient savoir se taisent – ou disparaissent…

Mon avis :

Je n’apprécie pas toujours les enquêtes d’Erik Winter, parce qu’il est un enquêteur qui ménage un peu trop, voire beaucoup trop, les personnes qu’il interroge. Cela dépend des enquêtes. Prendre son temps est nécessaire pour bien enquêter, cela ne veut pas dire perdre son temps.
Dans cette intrigue, les faits sont différents, parce qu’Erik sait que le temps joue contre lui, et que la vie d’une personne, au moins, est menacée. Il faut déjà qu’il parvienne à identifier cette personne, jeune, très jeune, présente sur les lieux du crime, mais ignorée (ou pas ?) par les meurtriers.
Trois hommes sont morts. Tous les trois se trouvaient au même endroit parce qu’ils y travaillaient, parce qu’ils y commerçaient – les horaires d’ouvertures de magasins, en Suède, ne sont pas les mêmes qu’en France. Seulement, les proches des victimes ignoraient qu’elles travaillaient là, voire ce qu’elles pouvaient faire là. Ignorance feinte ou réelle ? Leur point commun, à tous trois, est leur origine étrangère. Cela a-t-il pu jouer ?
D’autres auteurs suédois (Camilla Lackberg, Theodor Kallifatides dans une moindre mesure
) ont parlé du malaise d’une certaine frange de la population face à l’arrivée d’immigrés, de réfugiés, sur le sol suédois. Ici, nous voyons plutôt les conséquences de la politique visant à l’intégration au quotidien – ou plutôt les conséquences des erreurs qui ont été commises. Les bonnes intentions ne suffisent pas.
Erik Winter est confronté à la barrière de la langue, aux usages différents. Il lui est plus difficile d’interpréter les indices qu’il pense découvrir. Il a aussi ses propres préoccupations, liées à sa famille et à l’orientation qu’il souhaite donner à sa vie familiale : il n’est pas si facile de choisir où habiter, surtout si l’on a le choix.
Ce doux pays, titre ironique, puisque la Suède n’a pas pu ou su offrir aux immigrés un lieu sûr où vivre sans crainte. N’est-ce pas le problème qui se pose à de nombreux pays occidentaux ?

4 réflexions sur “Ce doux pays d’Ake Edwardson

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