La marche du mort de Larry McMurtry

Présentation de l’éditeur :

Aux confins d’un Texas encore sauvage, les jeunes Augustus McCrae et Woodrow Call viennent de s’engager pour faire régner un semblant d’ordre dans ce pays en devenir. Sous-équipés, piètrement entraînés et mal dirigés, ils s’apprêtent à traverser une série d’expéditions et d’aventures plus dangeureuses les unes que les autres. Tour à tour poursuivis par des Indiens, l’armée mexicaine ou des ours, ils devront se battre au milieu d’une nature hostile. Heureusement que les femmes sont là pour les laisser rêver à des jours meilleurs.
Ce premier roman de la série Lonesome Dove nous présente la génèse du plus grand des westerns littéraires. Nous y découvrons Gus et Call jeunes, intrépides et encore naïfs dans un savoureux mélange d’aventures, de drame, de romance et de dérision à la mode western.

Merci au forum Partage Lecture et aux éditions Gallmeister pour ce partenariat.

Mon avis : 

Ce livre est le premier de la série Lonesome, non dans l’ordre d’écriture, mais dans l’ordre chronologique. Il permet de découvrir Gus et Call jeunes, bien avant qu’ils deviennent… mais qui, au juste ? Robert Duvall et Tommy Lee Jones, les héros de la série télévisée éponyme ? A vous de lire.
Pour l’instant, ils sont surtout deux amis qui se sont engagés dans les Texas Rangers (oui, je sais, vous pensez vous aussi à une autre série télévisée). Ils sont jeunes, ils sont un peu naïfs mais ils vivront très vite un baptême des flèches au cours de la première partie de ce roman qui en comporte trois. Cette première partie a pour moi un effet miroir, puisque le hasard, la chance, le respect des consignes de sécurité (allez dire cela à des cow boys) sont partie prenante pour rester en vie, ou pour mourir sans être torturé. Oui, la violence est là, et elle n’est pas qu’un mot. Et les conséquences sont bien là, dans les chairs, dans les descriptions particulièrement évocatrices. Le lecteur « sent », « voit » vraiment ce qui s’est passé en des scènes concises et frappantes.
Ils sont beaux, nos cow-boys, ou plutôt, ils forment presque une équipe homogène par son hétérogénéité. Laissez-moi vous présenter le major Chevallie, qui ne pense qu’à retrouver sa femme et se demande bien ce qu’il fait là ou Kirker, chasseur de scalp – ou la face sombre de la conquête de l’Ouest. N’oublions pas les éclaireurs, ou les rangers expérimentés – il est bon d’avoir des hommes qui ont des armes et savent s’en servir. Des hommes et une femme : Matilda, prostituée de son état. Elle n’est pas avec eux par altruisme, non, mais ses interventions sont totalement hors-normes, et ce, tout au long de ce long périple qui sera le leur. Oui, ce voyage nous fera rencontrer peu de femmes, mais elles seront toutes remarquables et remarquées.
La conquête de l’ouest est un épisode inscrit dans notre mémoire collective, même si nous ne sommes pas américain. Nous avons tous vu des westerns présentant de courageux cow boys et de cruels indiens – avant une vague plus réaliste.  Nous sommes ici servis en ce qui concerne le réalisme, par la précision des descriptions. Oui, il fait chaud, oui, la sécheresse est bien présente, l’eau et la nourriture viennent à manquer. Les hommes souffrent, et je ne vous parle même pas des animaux. Tout est danger, tout peut dissimuler un danger. Personne n’est à l’abri, ce qui change des livres trop manichéens dans lesquels les héros s’en sortent sans une égratignure. Personne n’est à l’abri, pas même quand on est dans le « bon » camp.
Et je reviens aux indiens, ou plutôt à un indien, qui cristallise à lui tout seul les peurs : Buffalo Hump. Il pourrait n’être qu’une légende épouvantable, il prend corps dès les premiers chapitres. Il est une figure puissante, symbolique, même si je regrette que « le camp des indiens » reste aussi manichéen.

La marche du mort – ou la preuve que le western a encore de beaux jours devant lui.

8 réflexions sur “La marche du mort de Larry McMurtry

  1. Hélas, les indiens ont souvent le mauvais rôle. Je dois encore lire cette trilogie ou quadrilogie, avec les préquelles, mais j’avais vu une partie de la série, avec Tommy Lee Jones. Super !

  2. Pingback: Mon bilan du challenge polar et thriller 2017/2018 | deslivresetsharon

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