Marquée à vie d’Emelie Schepp

Présentation de l’éditeur :

Nörrkoping, l’hiver.
La procureure Jana Berzelius arrive sur la scène du meurtre d’un haut responsable de l’Immigration en Suède, assassiné dans sa maison, au bord de la mer Baltique. Le tueur n’a laissé aucune trace. Etrangement, les seules empreintes que l’on retrouve sont celles d’un enfant – or, la victime n’en a pas… Quelques jours plus tard, le meurtrier est identifié. Mais il est mort. On retrouve son corps sur un rivage désolé, l’arme tout près de lui. Il s’agit bien d’un enfant. Signe particulier, il présente sur la nuque une scarification énigmatique.
Ce nom, gravé grossièrement à même la chair, provoque brutalement chez l’impénétrable Jana, pourtant réputée insensible et glaciale, un véritable séisme intérieur. Car elle porte la même scarification à la base du cou. La marque d’un passé qui ne lui revient que par flashes incontrôlables…

Mon avis :

S’il est un point positif à soulever dans ce roman, c’est qu’aucun personnage n’est sympathique, sauf Gunnar et Anneli, qui travaillent tout deux dans le domaine de la police scientifique et, dans une moindre mesure, Jana, la procureure, qui doit régler les comptes avec son passé, sans personne sur qui réellement compter. Oui, j’anticipe un peu mais ceci est bien la preuve que j’ai lu le roman jusqu’au bout.
Il n’est pas, sauf peut-être dans les ultimes pages, de lueurs d’espoir dans ce livre. Les policiers ? Parlons-en. Je suis pour l’égalité homme-femme, pas pour le fait qu’un homme, Heinrick en l’occurrence, devienne entièrement soumis à sa femme, au point de ne rien pouvoir faire sans sa permission, plus surveillé qu’un gamin de six ans. Je vous en passe et des meilleures. Quant à Mia, l’autre policier, consommatrice compulsive, au caractère insupportable, je lui donnerai volontiers des baffes tant elle passe son temps à gruger les autres et à se gruger elle-même. Certes, on peut penser qu’elle a dû subir des choses difficiles dans son passé pour en être arrivée là, et bla bla bla mais je l’ai trouvée constamment insupportable, sauf quand elle est en présence de victime – elle est professionnelle, c’est tout de même le minimum.
Revenons-en à l’enquête policière, et avec la première victime. Un être fort antipathique, dont l’existence tout entière nous interroge sur les violences faites aux femmes, notamment les violences morales, physiques, faites très rapidement à sa propre femme. Si nous savons pourquoi elle ne l’a pas quitté alors qu’elle aurait très bien pu le faire, nous ne savons pas pourquoi elle l’a épousé – a-t-il seulement été un prince charmant avant d’être un immonde macho ? Second triste constat sur la Suède (qui peut s’appliquer à d’autres pays) : avoir du pouvoir, quel qu’il soit, peut donner envie d’en abuser et certains ne s’en privent pas. S’il est une leçon à retenir, c’est que cette situation ne peut durer que si personne ne se bouge, si personne n’agit pour faire cesser cet état de fait – parce qu’il est des personnes, autour de cet « homme de pouvoir » ou autour des victimes (j’ai bien dit « autour », je ne parle pas des victimes elles-mêmes) qui y trouvent leur compte, d’une manière ou d’une autre.
Si les actes qu’a commis Hans Juhlen sont sordides, attendez-vous à bien pire en poursuivant votre lecture. Déjà, nous en avions eu des signes avant-coureurs quand nous avons découvert, lors de retours en arrière, le passé d’une petite fille qui pourrait bien être Jana, la procureure. Ce passé expliquerait bien des choses au sujet de sa personnalité, il n’explique pas celles de ses parents. Oui, ils ont adopté un enfant parce qu’ils ne pouvaient pas en avoir, semble-t-il. Cependant, ils n’ont pas donné à Jana l’affection dont elle avait et a toujours besoin. La stérilité, le désir d’enfants sont des thèmes sous-jacents à ce roman. Etre parents, oui, mais quels liens a-t-on après avec sa progéniture ? Et comment protéger ses enfants contre tous les dangers qui les entourent ? Des questions qui ne reçoivent pas forcément de réponse dans ce livre.

11 réflexions sur “Marquée à vie d’Emelie Schepp

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