Les chiens de Riga d’Henning Mankell

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Présentation de l’éditeur :

Février 1991. Un canot pneumatique s’échoue sur une plage de Scanie. Il contient les corps de deux hommes exécutés d’une balle dans le cœur. L’origine du canot est vite établie: de fabrication yougoslave à l’usage des Soviétiques et de leurs pays satellites. Les corps sont identifiés: des criminels lettons d’origine russe liés à la mafia. Un policier de Riga est appelé en renfort à Ystad.

Mon avis :

Lire un roman d’Henning Mankell présente un gros avantage pour moi : la certitude de ne pas être déçue. Il sait magnifiquement doser ses effets. Je ne prendrai qu’un seul exemple : je me plains souvent que la vie privée des policiers envahit les enquêtes, au point que l’on se retrouve davantage avec un roman sur les policiers et leurs états d’âme qu’avec un véritable récit policier. Rien de tel ici. Wallander est un enquêteur qui a une vie privée, une fille, qu’il espère heureuse, un père, qu’il voit régulièrement, en bref, une vie après le travail, qui inclut la préparation de ses repas, et le linge à laver, mais ces faits l’humanisent, expliquent l’enquêteur pugnace qu’il est, et ne prennent jamais le pas sur l’enquête proprement dite. Il est un juste milieu à trouver entre l’enquêteur aussi déshumanisé que le tueur, et le flic dont la vie de famille prend le pas sur le travail (voir Julie Lescaut, même s’il s’agit d’une défunte série télévisée).

Justement, revenons à l’enquête, d’un genre particulier : deux cadavres viennent s’échouer dans un canot, sur la côte, et ce ne sont pas des naufragés, ce ne sont pas de malheureux clandestins, non, ce sont deux victimes d’un meurtre, deux étrangers également, dont on ne tardera pas à découvrir l’identité et la nationalité. La collaboration avec un enquêteur venu de Riga est aussi l’occasion de montrer la différence entre les deux pays, ou plutôt la différence de vision. Si le major Liepa clame son amour de la liberté et pointe du doigt les richesses de la Suède, Wallander est bien placé pour connaître la réalité du pays, et son quota de misère. Et après le départ du major, le lecteur aurait pu croire, tout comme Wallander, que l’affaire était définitivement close – en moins de cent pages. C’est mal connaître, pour le coup, Henning Mankell. Ce n’était que la fin de l’acte I.

En effet, un second acte, puis un troisième, se dérouleront sous les yeux du lecteur. Pour mener à bien sa quête, Wallander utilisera les méthodes de Rydberg, son mentor disparu. Il devra à la fois se méfier des apparences, se méfier tout court de la moindre parole, du moindre geste, et, paradoxalement, faire confiance aveuglément à des inconnus, sur la foi de son intuition, de son empathie devrai-je dire. Ce que cette affaire lui apportera ? Il serait plus juste de noter ce qu’il y perdra. La Lettonie n’est pas la Suède, cocon bienfaisant et protecteur.

Je n’ai qu’une envie après cette lecture : enchaîner avec une autre valeur sûre du polar.

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12 réflexions sur “Les chiens de Riga d’Henning Mankell

  1. Je n’ai pas encore lu un Wallander, juste Les chaussures italiennes qui m’avait convaincue de poursuivre mais voilà…d’autres petits livrounets sont arrivés entre-temps et Wallander attend, attend !!! 🙂 Mais je sais ce qu’il me reste à faire ! 😉

  2. Pingback: Hiver suédois, le billet récap | Chroniques litteraires

  3. C’est sûr que c’est une valeur sûre Mankell et son Wallander! je pense que j’ai encore un ou deux livres de lui à découvrir pour le challenge Un hiver en Suède. Mais j’ ai encore bien d’autres auteurs suédois à découvrir! ET dire que l’on n’a que trois mois!

  4. Pingback: Bilan de janvier 2014 | deslivresetsharon

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