Coyote Crossing de Victor Gischler

couv2027515édition Denöel – 227 pages.

Mon avis :

Bienvenue en Okhlahoma ! Bienvenue dans l’Amérique profonde ! Tellement profonde que je me serai cru plongée dans les années 60. A Coyote Crossing, il ne se passe jamais rien ! Le personnage principal, Toby, est adjoint à mi-temps du shériff. Revenu en ville pour le décès de sa mère, il fait figure de privilégié parce qu’il possède son propre mobil-home, dans le superbe camping  – je devrai dire lotissement – qui en comporte vingt. Il pensait repartir, il est resté : il s’est marié avec Doris parce qu’elle est tombée enceinte – ce n’est qu’après leur union qu’ils ont découvert les bienfaits de la pilule. Cependant, n’allez pas croire qu’ils sont de mauvais parents, Toby adore son fils, et lui souhaite une vie bien meilleure que la sienne.

Pour l’instant, Toby, pas très bien réveillé, est au prise avec son premier meurtre, et il devra passer la nuit à veiller le cadavre de Luke, petite frappe notoirement connue. Mouais. Cela sent le bizutage de bleu, surtout qu’une nuit auprès d’un cadavre, c’est long, très long. Autant rendre visite à Molly, sa maîtresse, qui vit non loin. Puis, un cadavre n’a aucune raison de se déplacer, non ?

Et bien si.

La suite de l’histoire ? Un cauchemar éveillé pour Toby, au prise avec une affaire qui le dépasse, mais qu’il devra empoigner à bras le corps. Ce n’est pas qu’il meurt d’envie de la résoudre, c’est qu’il tient à rester en vie. Il n’est pas toujours très futé, il est le premier à le dire, le premier aussi à payer ses petits oublis (il faut mieux charger son revolver, ou ne pas l’oublier dans le camion), cependant il a une très grande capacité à trouver tous les moyens de s’en sortir. Il ne dit pas merci à l’académie de police, non, plutôt à sa très grande expérience de bagarre après des concerts pas très réussis, et à sa volonté d’avoir le moins de blessures possibles. Il n’y arrive pas toujours, mais au moins, il est vivant, et c’est l’essentiel.

Surtout, Toby n’est pas seul en cause, il se doit de protéger son fils TJ, et s’il est un mari moyen, un adjoint du sheriff qui peut mieux faire, il est un excellent père près à tout pour protéger son petit. Et puisque ses adversaires n’ont que mépris pour toute vie humaine, vous comprendrez que sa mission n’en devient que plus difficile.

Coyote Crossing est un western moderne, dans une ville au milieu de nulle part, où même les portables ne captent pas, où le seul espoir des habitants est de partir, pour ne jamais revenir, où l’on est très vide confronté au vide. Toby en a fait l’expérience quotidiennement, dans son travail et sa vie de couple. Il en fait une expérience encore plus amer pour sa survie – et éventuellement aussi pour que justice soit faite.

Coyote Crossing, un très beau roman pour tous les laissés-pour-compte du rêve américain.

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12 réflexions sur “Coyote Crossing de Victor Gischler

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