Archive | 30 novembre 2023

Plus que deux morts et c’est Noël de Claire Plantevin

Présentation de l’éditeur :

Trois jours avant Noël. Deux retraitées loufoques. Un cadavre dans une forêt sarthoise. Et un auteur de polar qui, comme par hasard, habite juste à côté…
À trois jours de Noël, Suzanne et Odette, deux retraitées qui vouent leur vie au club de lecture de la paisible ville de Château-du-Loir, découvrent un cadavre dans la forêt de Bercé toute proche. Excitées par cette trouvaille qui va certainement booster la fréquentation de leur club, elles conduisent fièrement les gendarmes jusqu’au mort. Car elles ne l’ont pas trouvé par hasard, ce macchabée, c’est grâce à l’énigme qu’elles ont résolue, celle qui était cachée dans le dernier roman du célèbre écrivain de polar René d’Ambricourt. Des coordonnées GPS dissimulées dans les pages de son livre  » Le cadavre était caché là « . Et justement, cet écrivain vit reclus à une centaine de mètres à peine de la scène de crime.

Mon avis : 

J’ai hésité longtemps avant d’acquérir ce livre. Certes, il paraissait parfait pour la période de Noël, mais comme je ne suis pas à une contradiction près, je l’ai acquis en pleine canicule. L’action se passe dans la Sarthe, un département que je connais parce que ma tante y a vécu plusieurs années, et nous sommes allées lui rendre visite, dans le petit village où elle habitait. Donc, le calme de la Sarthe, je peux en témoigner. Seulement, là, le calme ne durera pas, et les gendarmes qui y exercent et qui étaient ma foi relativement contents de n’avoir à traité que des affaires sans gravité, ne se réjouiront pas de cette enquête.

L’âne de la crèche et les boules rouges du sapin de Noël ont été volés ! Cela met d’autant plus le maire de Château-du-Loir dans tous ses états que le lieutenant Marchand et ses hommes n’en font pas une priorité, sous prétexte qu’un cadavre a été trouvé dans la forêt.

Ce que j’ai apprécié, c’est que chaque gendarme soit fortement caractérisé. Chacun a sa personnalité, et si tous exercent leur métier avec professionnalisme, ils ont chacun ce quelque chose en plus qui fait que l’on ne peut confondre l’un avec l’autre. Tous se montreront fortement impliqués dans l’enquête, tous, ou presque, paieront de leur personne pour mener à bien cette enquête, qu’ils pensaient tous assez complexe, et qui s’avèrera l’être encore plus.

L’on peut parler d’intertextualité, puisque ce polar, que nous lisons, renvoie à des polars qui ont été écrits par un auteur qui entretient sa légende en restant cloîtré dans son château, en ne donnant aucune interview. Certes, ce n’est pas la première fois que des personnages, dans un polar, s’inspirent d’œuvres pour commettre des crimes, mais c’est la première fois que l’auteur semble participer autant, même si ses problèmes de santé rendent impossibles le fait qu’il ait commis le crime.

Je me suis interrogé sur l’abondance de ces noms à particules que l’on croise dans le roman : René d’Ambricourt, Christine et Christian de Magne, Charles de Valois – sachant que cette particule ne leur a pas apporté le bonheur, elle leur a plutôt fait côtoyé la violence. Je me serai presque cru au temps jadis, celui des chevaliers, des châteaux que l’on espérait imprenable, et qui, assiégé, voyait un déchaînement de brutalité. Je pense d’ailleurs, que, quand on commence à lire ce livre, on n’imagine pas du tout jusqu’où l’autrice nous mènera.

Pour terminer, je voudrai parler du sort qui est réservé à un chien, qui n’a été qu’un outil pour ses maîtres, et qui se retrouve victime collatérale. Alors, tant pis pour le spoile, mais j’ai apprécié que le lecteur sache ce qu’il était advenu de lui après ses blessures : il a été un personnage à part entière.