Archive | 5 novembre 2023

Les trois brestoises – tome 10 : De si jolies plages

édition du Palémon – 264 pages.

Présentation de l’éditeur :

Mort naturelle. Voilà la conclusion qui s’impose lorsque le corps d’un ancien élu est découvert dans sa voiture.
Si cette version satisfait tout le monde, à commencer par Léanne Vallauri, cheffe de la P.J., elle est loin de convaincre son amie Élodie Quillé, directrice de l’institut médico-légal de Brest. Ce décès lui rappelle un cas sur lequel elle avait travaillé dans sa jeunesse… une intoxication aux algues vertes.
Persuadée de tenir une piste, quitte à se brouiller avec ses copines et son amant, la légiste décide d’enquêter en baie de Saint-Brieuc, alors qu’une épidémie d’infarctus s’abat sur le monde politique breton.
Elle va vite s’apercevoir que lorsqu’on dérange, la quête de la vérité n’est pas sans danger…

Mon avis : 

Voici le tome 10 de la série Les trois brestoises. Le dernier tome que j’ai chroniqué, c’est le tome 4. Ce n’est pas que je n’ai pas lu les tomes 5,6,7, 8 et 9, c’est simplement que je ne les ai pas chroniqués. Bonne nouvelle : je compte le faire. L’espoir fait vivre.

Ce tome-ci n’est pas reposant, loin de là. Dès le début, nous sommes plongés au coeur d’une intrigue violente et dérangeante. Et pourtant, l’on nous dit après qu’il n’y a rien, ou presque, que les morts sont naturelles. Chut ! Classons l’affaire, n’ennuyons pas les familles déjà éprouvées. Il se trouve cependant qu’Elodie, la légiste, a des doutes, infimes. Elle se peut cependant rien faire de plus (et les notes démontrent que, dans certains cas, faire une autopsie complète, même si ce n’est pas agréable pour la famille, permet de lever des doutes et d’empêcher des polémiques).

Pour une fois, le récit est centré sur Elodie, sur sa vie privée et sur son obsession pour ces affaires de morts naturelles, qui lui rappellent une autopsie qu’elle avait faite, au début de sa carrière. Qui pour l’écouter, la croire ? Pas grand monde. Le point commun entre les victimes, ou du moins « les personnes décédées de mort naturelle ? » Elles étaient d’anciens hommes politiques, fortement impliqués dans le développement de leur région et de son agriculture, des hommes surs d’avoir oeuvré pour le bien des bretons. Alors, qui aurait pu vouloir mettre fin aux jours de ces septuagénaires ?

La Bretagne, son agriculture, son tourisme – et ses plages. Et ses algues vertes, dont la littérature et le cinéma commencent à s’emparer, à défaut que ce soit les pouvoirs publiques. Pour prouver que ses intuitions sont justes, Elodie sera à la fois légiste et enquêtrice, ne se ménageant pas, empiétant non sur son travail mais sur sa vie privée, dissimulant plus ce qu’elle fait de son mieux – oui, la jeune femme ne veut rien révéler avant d’être sûre de ce qu’elle avance. Il est des pages qui ne sont pas faciles à lire, parce que la violence est omniprésente, parce qu’elle est presque quotidienne, et que tous la subissent, hommes comme animaux. Rares sont ceux qui parlent pour eux, ou se préoccupent d’eux : parmi les premières victimes des algues vertes, l’on compta beaucoup d’animaux – mais ce n’était que des animaux.

Une oeuvre forte, différente des autres enquêtes des trois brestoises, mais là est justement la force de cette série.