Archive | 4 novembre 2023

Règne animal d’Adrien Tomas

Présentation de l’éditeur :

Faustine et la baleine. Kamili et l’okapi. Nour et le chat du désert. Spider et les araignées.

Quatre personnages découvrent le lien hors du commun qu’ils ont développé avec un animal… et les aptitudes incroyables qu’il leur transmet. Dans un monde en ruine, rongé par la colère, face à un ennemi secret et puissant, les quatre jeunes gens doivent s’allier. Et avoir foi en ce don qui leur confère une force perdue : l’empathie.

Mon avis : 

Et si l’on commençait ce livre par la fin ? Non par le dénouement, mais par la dédicace finale, qui donne un autre éclairage à ce livre.

De quoi est-il question ? Aux quatre coins du monde, des hommes, des femmes se sont révélés avoir de curieux pouvoirs, en lien avec un animal. Cela pourrait presque nous faire basculer dans la fantasy, si la situation décrite dans le roman n’était dramatique. L’être humain ? Balayé ou presque. Les grandes puissances mondiales ? Ce ne sont plus les mêmes, les nouvelles puissances étant les pays en voie de développement d’hier, et inversement. Le sentiment qui domine est la colère, non celle qui pousse à changer les choses, à lutter contre les inégalités, celle qui pousse à la bagarre, aux excès, aux actes de violence que l’on devrait regretter une fois qu’ils ont été commis mais que rares, très rares sont ceux qui les regrettent. L’amour ? Devenue une denrée rare. L’empathie ? Mot rayé du dictionnaire.

Quels sont ses fameux pouvoirs, dont je vous ai parlés plus haut ? Ils sont différents selon l’animal auquel l’homme s’est lié – et les animaux eux-mêmes sont devenus rares. J’ouvre une parenthèse : interroger les personnes autour de vous. Combien diront que l’humain prime, et que se préoccuper des animaux en tant de crises, franchement, il y a mieux à faire ? Sauf que ne pas se préoccuper des animaux, voire les supprimer, n’améliorera jamais le sort des hommes, et ne fera même que leur faire perdre encore plus leur humanité.

Faustine, Kamili, Nour, Spider. Quatre personnes, quatre personnalités, prêtes à changer aussi leur aprioris sur le monde qui est le leur, quitte à aussi être incompris de leurs proches, mis de côtés, insultés, comme se fut le cas pour Nour « la sorcière », mis en danger, comme Spider, solitaire en puissance que peu de choses effraient. Ce monde qui est le leur force à craindre tous et tout, à se méfier aussi, à être sur ses gardes, continuellement. Cette vision du futur est inquiétante, surtout lorsque l’on arrive au bout de la lecture, lorsque l’on découvre les tenants et les aboutissants de tout cela. Impossible ? Pas tant que cela. Inenvisageable ? Il est tant de personnes pour désirer le pire. Je n’irai pas jusqu’à dire que le dénouement est optimiste, je dirai simplement qu’il rappelle que s’unir pour le bien de tous (vraiment tous) permet de faire avancer les choses dans le bon sens.