Karst de David Humbert

Présentation de l’éditeur :

Trop curieux, trop honnête. Pour le lieutenant Paul Kubler, la sanction est un aller simple Paris-Rouen, avec affectation dans un commissariat de quartier de la cité normande, sa ville natale. Les premiers dossiers n’ont pas de quoi faire vibrer cet ex du quai des Orfèvres: promeneurs agressés dans les bois, ouvriers en colère pour cause de plan social? Mais un matin, les robinets des Rouennais commencent à crachoter de l’eau en Technicolor. Rose pâle, puis vert fluo. Quelqu’un pollue les sources. Du ministère de la Santé à la préfecture, on met la pression: il faut éviter l’affolement des usagers et stopper la crise. À cent à l’heure sur sa vieille Honda ou suspendu en spéléo au coeur des grottes, Kubler doit à tout prix découvrir le secret des profondeurs de la craie, le secret du karst.

Mon avis :

Si vous aimez les romans policiers et la ville de Rouen, ce livre est fait pour vous ! Si vous ne connaissez pas Rouen, il est fait pour vous aussi : la ville est très bien décrite, son journal local aussi. Bref, l’auteur connaît son affaire – j’ai parfois été suffisamment agacée par des descriptions erronées pour le signaler.
Rouen n’est pas une ville que découvre Paul Kubler, l’enquêteur de ce livre. C’est même un retour pour lui, après avoir pourtant « réussi » à Paris. Trop honnête, trop envie de faire éclater des vérités que certains n’avaient pas envie d’entendre. Donc, direction Rouen, et des policiers qui n’ont pas vraiment envie de découvrir ce « nouveau ».
Il faut dire que tout est calme, ou presque, et ses premières missions semblent plutôt de la routine, comme la surveillance d’une manifestation. Cette dernière est malheureusement ancrée dans l’air du temps, entre plan de redressement et fermeture programmée. Même la coloration de l’eau passe presque inaperçue – une erreur, cela arrive. Deux, cela fait beaucoup – trop. Que cherche donc le ou les personnes qui se livrent à ces « plaisanteries » ?
Oui, Paul Kubler est amené à mener une enquête minutieuse, en respectant les procédures. Il est possible d’écrire un roman policier solide et sérieux sans pour autant assommer le lecteur avec des pages et des pages d’explications indigestes. Il est possible aussi de parler des eaux, de la craie, du karst, des domaines qui ne semblent pas vraiment séduisants de prime abord sans être ennuyeux ou dogmatiques : il est toujours utile d’avoir un personnage sympathique, qui n’y connaît pas grand chose mais se montre de bonne volonté pour apprendre, auquel le lecteur peut s’identifier – le lieutenant Paul Kubler, bien entendu.
Il est un personnage réellement attachant, jusque dans sa vie personnelle qui ne déborde pas sur l’enquête. Il en a une, j’ai envie de dire « heureusement » – rien n’oblige les policiers à ne penser à leurs enquêtes constamment. Il a une famille, des amis, des connaissances, bref, une vie sociale – un personnage qui donne envie de le suivre.
En effet, Karst est un premier roman. J’espère que David Humbert en écrira d’autres.

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