Archive | 22 octobre 2016

Comment se débarrasser d’un vampire de J.M. Erre

Mon résumé :

Zazie, qui zozote légèrement, a reçu pour Noël un cadeau surprenant : un journal intime – elle espérait des chocolats. Depuis, elle lui confie sa vie, ses lectures interdites (Dracula ! Elle est toute jeune). Elle lui confie notamment être certaine que son nouveau maître est un vampire… Comment se protéger ?

Mon avis :

Ce livre est parfait pour de jeunes lecteurs – et parfaits pour les plus grands, qui liront ainsi un livre distrayant.

Il suffit que Zazie lise un livre (interdit) pour voir des vampires partout. Attention : je ne vous parle pas d’Edward, qui brille au soleil, nan, je vous parle des vrais de vrais vampires. Comme quoi, la bibliothèque des parents de Zazie est bien fournie, mais peut-être trop accessible.

Zazie aime lire, Zazie aime écrire, Zazie n’est pas très obéissante, et n’hésite pas à dire à son journal que cela fait cinq fois que sa mère l’appelle pour dîner. Cependant, en appelant leur fille « Zazie », à quoi s’attendaient ses parents ? S’ils voulaient une fillette douce et obéissante, ils auraient dû l’appeler Sarah (l’héroïne de Petite Princesse) ou Margareth, Beth ou Amy (les quatre filles du Docteur March – j’écarte Jo).

Zazie a un cousin, Lucas, qu’elle maquille et habille d’une robe pour qu’il joue la victime pas consentante du tout du vampire – oui, Zazie se réserve le beau rôle, elle n’est ni Lucy, ni Mina. Zazie a des amies, des ennemies, et même une copine, Anaïs, qui rentre dans les deux catégories selon les jours. Elle a un chat, Roudoudou, hypo-actif sauf quand il s’agit de « prendre soin » du journal en son absence – voir l’effet de réel causé par ses traces de pattes.

Oui, le livre parle (un peu) des méfaits des lectures mal digérés. Elle parle surtout de l’imagination débordante d’une pré-ado, de sa capacité à s’extraire de ses peurs (imaginaires) par des actes bien réels – les vampires et autres créatures extraordinaires n’ont qu’à bien se tenir !

Un bon moment de lecture.

cof

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Les tribulations d’une gothique amoureuse de Cécile Guillot

Présentation de l’éditeur :

« Lily est amoureuse de Vince, mais pas seulement… Elle aime aussi…
La vie.
La musique.
Son travail.
Ses corsets.
Les cupcakes.
Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… elle décide de vivre ses rêves au lieu de rêver sa vie… »

Mon avis :

Je ne suis pas fan de romance, je ne suis pas gothique, et pourtant, j’ai beaucoup aimé la lecture de ce roman très plaisant.
Pour quelles raisons ? Pour beaucoup de raisons !
Tout d’abord, l’héroïne, Lily, est professeur des écoles et le compte-rendu de son métier est très réaliste, jusque dans les relations entre les collègues. Les préjugés ont la vie dure, la manie qu’ont certains d’user de leurs petits pouvoirs aussi. Quant aux enfants, force est de constater qu’à leurs égards, quelques professeurs préfèrent le « dressage » à la bienveillance, encore un discours déjà entendu.
Ensuite, l’héroïne a une vie à côté de son travail – encore heureux, me direz-vous. Elle est bassiste dans un groupe de métal et, dans les chapitres consacrés à sa passion, elle ne vous racontera pas, extasiée, à quel point tout va toujours bien quand elle joue (j’en passe et des clichés). Non, jouer implique répéter (et se tromper), cela implique aussi des querelles entre les membres du groupe, le stress, la nécessité de gérer maintes choses – comme écrire de nouveaux morceaux ou décider d’une reprise. Bien sûr, le plaisir de jouer est là – mais pas que.
Puis, Lily a une vie sentimentale assez désertique – quand sa meilleure amie ne joue pas les entremetteuses de façon compulsive. Oui, dans ce cas, l’intrigue est plus classique. Cependant, tout n’est pas tout rose dans l’univers de notre gothique amoureuse et s’interroger sur ses choix de vie (ou ses absences de choix) ne peut que lui permettent, finalement d’aller de l’avant. Attention ! Lily n’arrive pas à la conclusion qu’il faut se mettre en couple avec le premier venu, encore moins renoncer à sa personnalité pour ne plus être seule. Il faut être sincère avec soi-même avant de l’être avec les autres, et ce n’est pas toujours facile. Et s’apercevoir que les conseils que l’on donne aux autres, on peut aussi les suivre soi-même (bis).
Enfin, comme une cerise sur le gâteau, les cupcakes et le rituel du mercredi après-midi sont là pour :
– nous montrer la nécessité, en tant qu’enseignant, d’avoir des vrais plages de détente (là, je prêche pour mon compte, mais je peux vous donner mon adresse décompression sur Rouen) ;
– rendre l’héroïne proche de nous ;
– nous donner envie de manger des gâteaux, par la description précise de leur saveur.
Bref, si vous lisez les tribulations d’une gothique amoureuse, vous passerez un très bon moment de lecture !