Quatre musiciens ont été assassinés à Storyville, quartier chaud de La Nouvelle-Orléans. Le détective créole Valentin Saint-Cyr s’enfonce dans ces bas-fonds dangereux, d’où s’échappe une musique brute et rugueuse appelée Jass. Il découvre que les victimes ont toutes joué dans un certain groupe dont le dernier membre depuis se cache. Sa seule piste est une fantomatique femme fatale, mais la police, le maire et même Tom Anderson, le « roi de Storyville », veulent l’écarter de l’affaire. Et s’obstiner à vouloir connaître la vérité, dans une ville célèbre pour sa corruption, devient vite dangereux…
Il s’est écoulé deux ans et demi entre ma lecture de Rampart Street et celle de Jass, volume précédent des enquêtes de Valentin Saint Cyr. La cause? La difficulté à trouver les romans de David Fulmer. Je ne désespère pas de trouver le tout premier volume.
Tout devrait aller bien, normalement, pour Valentin. N’a-t-il pas contribué à arrêter un dangereux assassin, dix-huit mois plus tôt ? Justement, il se remet mal de ce qu’il a vécu, à ce moment, et peine à retrouver les instincts, les réflexes, qui ont fait de lui un excellent enquêteur. Il vit avec Justine Mancarre, une métisse dont il a sauvé la vie. Vivre l’un à côté de l’autre serait une définition plus approprié. Deux morts suspectes surviennent, et le voilà à nouveau en train d’enquêter, pour rassurer un ami pianiste, persuadé que l’on tue les Noirs qui s’obstinent à jouer avec des Blancs.
Et s’il avait raison ? Nous sommes en 1910, et ce n’est pas le décès d’un ou de plusieurs musiciens de jass, cette musique qui n’est vouée à un grand avenir, pense-t-on, qui va empêcher les policiers de dormir. Mieux : ce n’est pas cela qui les fera enquêter. La mort pas très naturelle est constatée, le corps est laissé trois jours à la morgue puis enterré dans une fosse commune, si personne n’est venu réclamer le corps. Il est toujours utile de se rappeler du passé.
Valentin enquête, d’abord presque en dilettante, puis avec plus de persévérance. Il porte un regard très rude sur lui, sur ses propres capacités, ou plutôt son incapacité à mettre fin à la série de meurtres et à identifier le coupable. Rien n’est simple dans cette société, où il n’y a aucune place, aucun avenir pour les métisses, si talentueux soient-ils. je ne parle même pas des femmes, pour qui le meilleur est de devenir la maîtresse d’un homme en vue, et la mère de ses petits quarterons.
Jass est un roman noir plus qu’un roman policier. Il montre aussi que, quel que soit le style de musique, le talent ne se cultive qu’avec une discipline rigoureuse.
Jamais lu, vu, entendu… mais je ne suis pas omnisciente non plus 😉 je ne note pas vu la rareté des ouvrages…
Pour ma part, j’ai constaté que onze de ses romans attendaient encore leur traduction, ce qui est tout de même gênant.
Un auteur qui aurait dû être bien plus médiatisé par ses éditeurs.
c’est bête hein…
Oui ! Une petite adaptation cinématographique serait la bienvenue.
On envoie les propositions ?? 😛
Jamais entendu parler de cet auteur…c’est sûr il devrait être bien plus médiatisé.
Je l’ai découvert il y a deux ans grâce à ma bibliothèque qui l’a mis en valeur. Mon article a fait la une culture de Hellocoton, j’espère contribuer ainsi à le faire connaître.
Là comme ça ça fait envie, surtout découvrir la New Orleans et les débuts du jazz en 1910 !!! Mais bon…on va être raisonnable ! 😉
J’essaie aussi, de temps en temps, de l’être, pas facile.
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Hop, billet ajouté ! Bonne fin d’année !
Merci ! Bonnes fêtes de fin d’année à toi aussi !
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