The anomalies de Joey Goebel

anomaliesPrésentation de l’éditeur :

Dans une petite ville paumée du Kentucky, une improbable complicité se noue entre cinq excentriques. Opal, octogénaire lubrique en bottes de cow-boy. De soixante-douze ans sa cadette, Ember, bassiste surdouée aux pulsions destructrices. La satanique Aurora, bombe frigide qui ne prend son pied qu’à la batterie. Ray, Irakien efféminé à la recherche du soldat qu’il a blessé pendant la guerre du Golfe. Enfin, le charismatique Luster, poète afro-américain,éternel incompris qui gagne sa vie comme commissaire de piste dans un cynodrome. Tous ont une passion, la musique, et un rêve conquérir le monde avec leur groupe totalement déjanté, The Anomalies.

Mon avis :

Petite interro express : que savez-vous du Kentucky ? Peu de choses, sans doute, mis à part, peut-être, l’existence du comté de Bourbon, qui a donné son nom à une boisson à consommer avec beaucoup de modération. L’action de ce roman se passe donc dans le Kentucky, état, donc où il ne se passe rien, presque rien, rien qui soit digne d’être noté.

Les personnages de ce roman, créateurs d’un groupe de rock,  ne sont pas en reste, puisqu’ils ont tous un point commun : ne surtout pas être dans la norme. Prenez Luster, le poète, il est le seul de sa famille (dont la police ne se fatigue guère à distinguer les membres) à ne pas verser dans la petite délinquance. Le lire est un plaisir – heureusement qu’on peut le lire, d’ailleurs, puisque peu de monde l’écoute. Les deux membres les plus proches de ce quintette ont le plus grand écart d’âge : Ember, toute jeune pré-adolescente incomprise par ses parents et Opal, qui a des points communs certains avec Mémé Cornemuse, sans être toutefois aussi déjantée qu’elle.

Ce n’est pas le cas de cette histoire, je vous rassure (ou vous effraie) tout de suite. Si vous additionnez ces cinq personnalités, que vous mélangez bien, vous n’obtiendrez pas une histoire lisse. Leurs cinq points de vue sont complémentaires et même eux ne se comprennent pas tout à fait. Autant dire que, pour la population locale, digne représentante de l’Amérique profonde, ce n’est pas gagné.

The anomalies est un roman contraire au rêve américain : les anomalies sont priées de très vite rentrer dans les rangs, ou bien un moyen sera très vite trouvé de les dissimuler.

50

7 réflexions sur “The anomalies de Joey Goebel

  1. Ton billet me fait penser à un film des frères Cohen même si là, je ne sais pas s’ils ont déjà tourné quelque chose dans le Kentucky ! Je visualise bien cet état paumé et agricole mais j’ignorais que le Bourbon venait de là, je vois… 😉 Ce livre pourrait me plaire, je note ! 🙂

  2. Pingback: 50 billets, 50 états – le bilan final | deslivresetsharon

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