Lisbeth Sorel est cadre supérieur pour une grande compagnie aérienne. A Buenos Aires, elle rencontre Eduardo Ros, danseur de tango et gigolo. Leur rencontre les amène à se dévoiler et à remettre en question leur vision de la vie.
Mon avis :
Après la lecture de ce livre, je crois que je peux encore une fois revendiquer mon insensibilité. Je n’ai pas été touchée, encore moins émue par l’héroïne, rien.
L’une des raisons est simple : le maniérisme de l’écriture. J’ai eu beaucoup de mal à supporter les descriptions. D’abord, la description que Lisbeth fait de son propre corps – forcément parfait – puis de ses vêtements, ou encore de ses différents partenaires. J’ai eu l’impression que chaque élément était censé composer non une partie du portrait physique, mais du portrait psychologique des personnages. Plus facile, sans doute, que de permettre aux lecteurs de connaître les personnages par leurs actes. J’ajoute que j’en ai aussi eu assez très vite que Lisbeth rappelle qu’elle a « les cuisses nues ». Oui, tu n’as pas mis de collants, ni de bas, et alors ? Quelle audace quand l’on se trouve dans une chambre d’hôtel. De même, son insistance à juger les hommes sur leur bouche et la manière dont ils enfournent la nourriture (bâillements). Si cela l’amuse, moi pas vraiment.
Il faut dire que Lisbeth est riche. Célibataire, ayant deux amants, elle peut aller en Argentine quand elle veut suivre des cours de tango et proposer à son futur amant de passer une nuit avec lui en Islande pour 5 000 €. Elle et sa soeur ont perdu leurs parents très jeunes, elle a dû s’occuper de sa soeur, gérer les crises d’angoisse et les troubles alimentaires de cette dernière. Ainsi passa la vie, jusqu’à ce que sa soeur découvre qu’elle est atteinte d’un cancer. Et je n’ai toujours pas ressenti d’émotion, sans doute aussi à cause des techniques narratives employées. Le récit lui-même dure une nuit (et 167 pages) au cours de laquelle seuls des faits très banals sont racontés tandis que le passé de Lisbeth et Lucie est inséré dans cette trame, au cours de très brefs retours en arrière (quatre à six pages à chaque fois). Le désordre apparent provient du fait que c’est Lisbeth qui choisit de se souvenir – ou pas. Cette manière de tenir le lecteur en haleine a plutôt échoué avec moi. Et si la douleur de Lisbeth est bien là, j’ai l’impression que ni elle ni sa soeur n’ont réellement vécu, plutôt qu’elles ont regardé la vie passer.
Je suis certaine que l’auteur a ses fans… je n’en fais pas partie, mais j’essaierai de lire un autre de ses livres.
En te lisant, je crois que le personnage m’aurait aussi agacée.
Je le crains également.
L’Islande est vraiment à la mode partout. Je crois avoir entendu parler une fois de ce livre qui a l’air chargé quand même mais pourquoi pas !!
Ce pourrait être l’Islande, ou n’importe quel autre pays : ils ne quittent pas vraiment la chambre d’hôtel.
J’ai failli écrire que je partageai ton désarroi devant la littérature scandinave (mes dernières rencontres m’ont comme tu le décris laissée insensible) . Puis j’ai découvert que l’auteur est slovène. Tu pourras au moins te venter d’avoir lu de la littérature slovène, ce qui est loin d’être banal 🙂
Et oui : c’est mon deuxième roman slovène (le premier, je ne l’ai même pas chroniqué) et j’ai exactement le même ressenti.
Il y a peut-être un souci de traduction avec le slovène ! 😆 Enfin, même ! Les affres des pauvres petites gens riches qui baladent leur ennui de palace en palace ne m’émeut plus depuis longtemps, qu’ils soient tchétchènes, ouzbeks ou argentins !!! 😉 Le début de ton billet mes réactions à la lecture d’un Laurence Cusset (emprunté à la biblio de l’hôpital), il m’a tellement hérissé le poil que je ne l’ai pas fini…et là pas de problèmes de traduction !
Pas de soucis de traduction: elle écrit en français !
Ils ne m’émeuvent pas non plus, mais ce livre était décrit comme un cadeau fait à ses fans, un bijou. Nous n’avons pas la même définition.
Les romans de Laurence Cusset me hérissent le poil aussi.
Bon ben alors nous sommes raccords ce soir ! 😀
P.S. : Dommage, là aussi le titre était beau, il y avait du Indridason…mais…peut-être que l’on joue un peu trop avec le succès des grands de cette littérature nordique pour écrire n’importe quoi et surfer sur la vague ! 😉
Oui, il était très beau. Il est dommage que l’on ne voit rien de l’Islande dans ce roman. Ce pourrait être n’importe où, dans n’importe quel palace paumé.