Triburbia de Karl Taro Greenfeld

Quatrième de couverture:

Quartier de Tribeca, Manhattan. Ici, il faut avoir beaucoup d’argent, sans passer pour un banquier. Affecter un job artistique et un mariage d’amour. Se surprotéger mais feindre l’insouciance bohême. Comme ces quelques pères de famille ? journaliste, cuisinier, marionnettiste, photographe ? qui se retrouvent chaque matin au café, après avoir déposé leurs enfants à l’école chic du coin.Au fil de l’année scolaire, ils dévoilent leurs secrets et leurs passions, leurs mariages et leurs adultères, leurs espoirs et leurs illusions perdues.Car ici comme ailleurs, on s’ennuie, on s’aveugle, on se trompe?

Mon avis :

Merci au forum Partage-Lecture et aux éditions Pocket pour ce partenariat.

En lisant le quatrième de couverture, je m’attendais à lire un Desperate Housewife au masculin. Quel père peut en effet prendre le petit déjeuner avec ses amis tous les matins ? En cela, j’ai vite déchanté puisque nous ne voyons que rarement les pères ensemble. Bien au contraire, chaque chapitre est consacré à un personnage, pas toujours un personnage masculin d’ailleurs, puisque la femme et la fille du premier narrateur ont droit elles aussi à leur chapitre. Non, s’il me fallait vraiment chercher un parallèle, ce serait avec Arlington Park de Rachel Cusk, qui présente la même technique narrative – et les mêmes défauts. J’aurai aimé pouvoir passer plus de temps avec certains personnages, peut-être cela m’aurait-il permis de m’attacher à eux. Je dis bien « peut-être » parce que rares sont les personnages à être attachants. Le photographe, quand il se remémore son enfance. Les jumelles, Anouk et Amélie, sous l’oeil aimant de leur mère. Cela fait peu.

Cela fait peu de noms, aussi, puisque les personnages sont définis avant tout par leur adresse et par leur profession – au point qu’ils pourraient presque paraître interchangeables. Ils se considèrent comme des artistes, ils n’en sont pas, non qu’ils ne vivent de leur travail, mais parce que, justement, ils sont avant tout des commerçants, ayant su parfaitement mener leur barque et remplir leur compte en banque, que des artistes. De la rock star qu’ils ne sont pas (aucun véritable musicien, d’ailleurs), ils n’ont conservé que le sexe et la drogue, qu’ils consomment (leur femme également) sans culpabilité ni arrière-pensée.

Père ? Oui, parfois, dans le sens où ils véhiculent leur progéniture à l’école ou à la maison. Et encore. De là à dire qu’ils prennent réellement soin de leur enfant, s’inquiètent de leur bien être, il y a un pas (de géant) que certains ne franchissent pas, par respect pour les conventions et pour pouvoir conserver leur petit confort. Certains enfants ont d’ailleurs bien compris comment, déjà, se comporter comme des tyrans de cour de récréation.

Peu à peu, des liens se tissent entre les différents protagonistes, surtout dans la seconde moitié du roman, des personnages de second plan se retrouvent soudain en pleine lumière, éclairant au passage certains faits, sans provoquer, encore une fois, un attachement, une empathie pour ses pauvres petits artistes ratés riches malgré tout.

18 réflexions sur “Triburbia de Karl Taro Greenfeld

  1. On parlait beaucoup de TriBeCa à l’époque où John-John Kennedy y vivait, je pense qu’il a même contribué à le rendre à la mode… Pas du tout envie de lire ce genre de roman, il faut au moins s’attacher à un personnage !!! 😀

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