Pudding mortel de Margaret Yorke

Présentation de l’éditeur :

Riche, impotente et tyrannique, la vieille Mrs Ludlow régente sa famille sans souci des rancœurs et des haines qui couvent. Jusqu’au jour où sa gouvernante meurt mystérieusement. Assassinée ? Sans doute, mais peut-être à la place d’une autre… Le jeune et brillant doyen de l’université d’Oxford, Patrick Grant, démêle cette histoire policière, la première d’une série très british.

Mon avis :

Ce dimanche, pas de recettes de cuisine pour moi, plutôt une mise en garde contre la cuisine britannique. En effet, c’est un pudding au citron et aux somnifères qui est la cause du trépas de Mrs Mackenzie, gouvernante bienveillante de la vieille Mrs Ludlow, qui tyrannise « pour leur bien » tout son entourage. Même quand elle les aime, comme sa petite-fille Cathy, elle ne leur montre pas – en revanche, quand elle ne les aime pas, comme c’est le cas pour sa fille Phyllis, elle ne se prive pas pour leur mener la vie dure, et maintenir chacun sous son emprise.

Pour la police, l’évidence est là : ce n’est pas l’efficace gouvernante, dont la vie était réglée comme du papier à musique, que l’on a cherché à éliminer, c’est la riche, impotente et autoritaire vieille dame, qui tenait les cordons de la bourse très serrée. Pas de soucis pour son fils cadet, Gerald, à qui elle a donné le prénom de son mari, mort en héros pendant la première guerre mondiale : il a su monter son affaire seul, et celle-ci se porte très bien. Veuf depuis dix ans, il vient de se remarier avec Helen, et Cathy, sa fille, accueille plutôt bien la nouvelle : sa grand-mère voulait la forcer à renoncer à étudier, afin qu’elle prenne soin de son père. Pour les deux autres enfants, la situation est plus compliquée : Phyllis, qui est à la fois dame de compagnie, infirmière et souffre-douleur de sa mère, ne touche aucune rétribution, Derek est en très mauvaise posture, et ses deux fils ont aussi de gros soucis financiers, qu’ils ne devraient pas avoir. Martin, jeune marié, a vu une partie de sa maison financée par sa grand-mère, qui désapprouve le fait que sa femme continue de travailler. Tim, lui, est étudiant, touche une pension de ses parents, et le professeur Grant connait bien ses frasques.

Et oui, Patrick Grant va enquêter, lui dont la soeur vit dans ce charmant petit village anglais, avec son mari et son fils Andrew. Elle apprécie fort peu l’ingérence de son frère dans les affaires d’autrui, et le lui dit sans prendre de gant, lui reprochant de manquer de coeur poussant ainsi Patrick à se livrer à un bref mais intense examen de conscience. Ce professeur, qui adore se pencher sur les crimes du passé, se penche pour la première fois sur une enquête dans le présent. Quoi qu’il puisse dire, sa position de professeur à Oxford en impose, même à la police – alors quand il prend les choses en main, a une théorie et trouve le moyen de la démontrer, je vous laisse deviner s’il parvient à ses fins.

En lisant ce roman, on ne peut pas ne pas penser à Agatha Christie, les villages paisibles dans lesquels les intrigues prennent vie, à ses familles qui se déchirent, à ses charmantes personnes qui, n’ayant pas grand chose à faire de leurs journées, épient soigneusement leurs voisins. On retrouve aussi dans ce roman des personnages féminins marquants. Helen et Cathy Ludlow ne sont pas des jeunes femmes qui attendent le secours d’un homme pour vivre, et si Helen a épousé Gérald, elle l’a fait par amour, en ne lui cachant rien – et en étant parfaitement capable de se débrouiller seule. Quant à Cathy, elle envisage de faire des études, sermonne son immature cousin, mais n’envisage jamais le mariage comme solution pour s’émanciper.

Pudding mortel, ou un roman à lire pour ceux qui aiment les romans policiers anglais.

13 réflexions sur “Pudding mortel de Margaret Yorke

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  2. On ne se méfie jamais assez des pudding !! Surtout si on bosse pour une Tatie Danielle en puissance. Je trouve qu’il y a souvent des tyrans qui le sont « pour notre bien »… 😆

    Par contre, je ne puis résister au jeu de mot sur sa fille Phyllis… Quand sa mère acquiesçait, elle disait « Si, Phyllis » ??? mdr

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