Présentation de l’éditeur :
Elle l’a retenu dans sa chute par les mots. Ceux qu’elle lui arrachait. Ceux qu’elle lui écrivait. Après la mort de Marguerite Duras, dont il avait été le dernier amant, il trouva la force de lui dédier deux livres, magnifiques. Mais ensuite ? Plutôt mourir, disait-il. Elle ne s’y résolvait pas. Il fallait écrire encore. Remplissait-elle simplement sa fonction d’éditrice? Avec l’écriture est lentement revenue la vie.Avec le souffle des phrases s’est peu à peu rallumé le désir. Et même l’amour. « Disponible au talent », ainsi qu’elle tient à être et à définir son métier, elle voulait lui prouver que les mots fécondent les mots comme l’amour engendre l’amour.
Merci aux éditions Pauvert et à Marie, leur attachée de presse, pour ce partenariat.
Mon avis :
Un titre simple, épuré, et à l’intérieur du livre deux voix, celle de Maren Sell et celle de Yann Andrea. Maren Sell parle d’elle et de Yann Andrea, Yann Andrea parle de lui et de Maren Sell. Entre eux, l’écriture, l’amour, l’alcool et Marguerite Duras.
Ce livre nous dit beaucoup sur l’écriture, l’édition, et la réception des livres, ainsi que les conséquences sur les auteurs. Maren Sell ne semble vivre que pour prendre soin de ses auteurs – même si son mari, sa fille, sont bien présents dans ce livre, spectateurs involontaires de la passion de Maren pour Yann Andrea. Publier ce livre est un choix, l’histoire aurait pu demeurer secrète, Maren Sell l’a publié avec l’accord de la soeur de Yann Andrea. Lui qui avait cessé de publier (d’écrire ? Difficile à dire) quelques années avant sa disparition ne sera plus là pour assister à la réception de son dernier texte. J’ai été peu sensible à ses textes, sortes de poèmes en prose narrant son quotidien. J’ai été peu sensible à l’homme que nous compte Maren Sell, tant il semble impossible à saisir, intellectuellement et physiquement. Tant il lui semble impossible de se livrer réellement. Est-ce le souvenir de Marguerite qui l’empêche de s’ouvrir aux autres, ou bien est-il trop centrer sur ce que je qualifierai de dépression pour s’ouvrir aux autres ? Le livre n’apporte pas la réponse.
L’écriture de Maren Sell est très fouillée, très recherché, analyse de la passion des mots qui devient passion amoureuse. Récit autobiographique, qui raconte aussi les conséquences pour l’entourage de cette passion. Les réactions contrastés aussi. Il n’est facile ni de vivre, ni d’écrire.
J’avais vu déjà un post sur ce livre. J’ai essayé une fois de lire Duras et le livre m’est tombé des mains . Ceci dit, cette histoire passionnelle pourrait me plaire mais j’ai peur de ne pas arriver à suivre ou que le style soit trop intello pour moi.
Le style est déjà presque trop intello pour moi, ce qui nuit un peu justement à la lecture de cette histoire passionnelle.
Je ne suis pas très fan de Duras, j’ai dû lire un de ses romans pour le bac français, puis un autre parce que je voulais le faire étudier à mes élèves (j’ai renoncé).
Bon ben alors je crois que ça n’ira pas non plus pour moi, j’aime bien pourtant ce genre de livres autour des proches ou amours des écrivains…
Là, c’est vraiment autour des proches d’un proche, si j’ose dire… et le style est vraiment particulier.
Si tu n’es pas sensible si à l’homme, ni aux textes, je ne vais pas me précipiter, mais je le garde en tête, parce que Duras est une femme qui me fascine (et sa relation avec Yann Andréa aussi).
Marguerite Duras apparaît « en filigrane » dans le roman, c’est davantage la voix de Maren Sell qui domine. Les textes de Yann Andrea sont les plus courts.
Je ne suis pas fan de Duras non plus, ça me tombe facilement des mains alors de la prose emberlificotée même si les deux « voix » pourraient être passionnantes, je passe ! 😉
Je pense qu’il faut vraiment être un(e) inconditionel(le) de Duras pour aimer ce livre, ou, à défaut, être passionné par les affres de l’écriture et de la passion.