Le petit vieux des Batignolles d’Emile Gaboriau

Présentation de l’éditeur : 

Le petit vieux des Batignolles est une histoire policière des plus classiques : un meurtre, une victime, un enquêteur et, forcément… un coupable !
Écrite à la fin du Second Empire, on y fait la connaissance de Méchinet, un enquêteur débonnaire et patient qui, bien avant Holmes ou Poirot, va mettre en place les mécanismes subtils de l’investigation policière.
Il n’hésite pas à se lancer sur plusieurs pistes quitte à tout reprendre de zéro pour résoudre son énigme. Car, pour lui, une seule chose compte : découvrir qui a tué le petit vieux des Batignolles.

Mon avis : 

Je n’ai pas mis longtemps à lire une nouvelle oeuvre d’Emile Gaboriau, même si cette fois-ci, j’ai choisi de relire une nouvelle que j’avais déjà découverte il y a longtemps. Je me souvenais simplement l’avoir aiméz, mais je ne me souvenais plus du déroulement de l’histoire.

Le lecteur pourrait oublier que nous ne sommes pas dans un roman historique, mais bien dans un roman policier dont l’écriture est contemporaine de l’action racontée, tant les méthodes de l’enquêteur rappellent à la fois celles de Sherlock Holmes et celles d’Hercule Poirot. De même, le choix du narrateur n’est pas sans rappeler celui d’Hastings, pour les enquêtes de Poirot : bien que nous assistions ici à la naissance d’une amitié, le narrateur n’est pas du tout un enquêteur, et il ne comprend pas les méthodes utilisées par Méchinet. Lui aurait procédé autrement ! Aurait-il confondu le coupable ? Rien n’est moins sûr.

La victime est un vieil homme sympathique, aux yeux de ses voisins, de ses proches, de sa concierge. Cependant, il ne l’est pas tant que cela aux yeux de son unique héritier, son neveu, à qui il a refusé le prêt d’une somme d’argent, nécessaire selon lui pour son commerce. Aussi, quand le petit vieux est assassiné,  c’est vers lui que les soupçons se tournent, d’autant plus qu’avant de mourir, la victime a eu le temps d’écrire le nom de son assassin, avec son propre sang. Si cette nouvelle n’était une des premières à appartenir au genre policier, je vous dirai que nous nous trouvons là face à un coup classique pour incriminer faussement quelqu’un. Mais quand le récit est un des précurseurs du genre, l’on peut dire que l’on a là une trouvaille audacieuse.

Comme si cela ne suffisait pas, nous avons mieux encore : le neveu, confondu, avoue immédiatement son crime. Passez votre chemin, l’enquête est close, Méchinet, on vous aura dérangé pour rien. L’on ne le dérange jamais pour rien, parce qu’il sait relever les indices, s’étonner de certaines choses, attendre les constatations du médecin légiste, dont personne n’a pris le temps de recueillir l’avis. Surtout, Méchinet n’a pas le culte de l’aveu, culte encore très répandu en France – il suffit de regarder la moindre série policière.

Alors Méchinet reprendra tout à zéro, sous les yeux d’un témoin attentif qui sait tout de même voir quand quelqu’un en fait un peu trop. Le lecteur saura tout finalement, des méthodes, des mobiles, et même des erreurs qui ont été commises. L’on saura même ce que deviendront les principaux protagonistes, quelques années plus tard. Que demander de plus qu’un récit aussi concis et aussi riche ? Franchement, rien.

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