Archive | 20 mars 2023

Terminus Elicius de Karine Giebel

Quatriéme de couverture :

Istres-Marseille. Pour Jeanne, la vie est ponctuée par cet aller-retour ferroviaire quotidien entre son travail de gratte-papier au commissariat et la maison de sa mère. Elle attend néanmoins qu’un événement vienne secouer le fil de son existence : un regard, enfin, du capitaine Esposito ? La résolution, peut-être, de cette affaire de serial killer qui défraie la chronique phocéenne ?
« « » « Vous êtes si belle, Jeanne. Si touchante et si belle. » « » » Ce soir-là, une lettre, glissée entre deux banquettes, semble combler toutes ses espérances. Un peu trop, même. Car derrière le mystérieux soupirant se cache le meurtrier tant recherché par la police. Commence alors une correspondance amoureuse qui, pour Jeanne, n’aura de terminus qu’au bout de l’enfer…

Mon avis : 

Sans le challenge Solidaire de Babelio, je n’aurai sans doute pas lu Karine Giebel avant longtemps, peut-être même ne l’aurai-je pas lu du tout. En refermant ce livre, je ne sais pas si je l’ai aimé, ou si j’ai été intéressée par celui-ci.

Nous rencontrons Jeanne, sur laquelle le récit se focalise. Jeanne a une vie réglée comme du papier à musique, et dès les premières pages, j’ai eu l’impression soit qu’elle avait des tocs, soit qu’elle était une éternelle inquiète : elle vérifie sans arrêt que son sac à main est bien fermé. Tous les jours de la semaine, elle prend le même train, puis le même métro, et effectue le même trajet en sens inverse le soir – elle vit à deux cent mètres de la gare d’Istres. Elle travaille au commissariat de Marseille, et non, elle n’est pas policière, elle est secrétaire. Elle est invisible, transparente, elle se sent mise à l’écart par les trois autres secrétaires. Puis, un jour, elle trouve dans le train une lettre qui lui est destinée, une lettre écrite par un certain Elicius, lettre dont elle analyse soigneusement le style, tiquant sur certaines tournures grammaticales jusqu’à se prendre la vérité en face : celui qui lui écrit est un tueur, celui même que les policiers de Marseille recherchent. Que doit faire Jeanne ? En parler, à ses risques et périls, ou tout garder pour elle ? Note : pas un seul instant elle n’a pensé que celui qui a écrit ces lignes était un petit plaisantin, bien au fait de l’actualité. Qui est-il ? Je vous rassure, nous le saurons.

En marchant au côté de Jeanne, je n’ai cessé de ressentir un malaise. Parce qu’elle ne va pas bien, Jeanne, pas bien du tout, comme le montrent les médicaments qu’elle a en réserve dans sa pharmacie et qu’elle prend en cas de crise – et nous les verrons, les conséquences de sa crise.  Nous saurons comment tout a commencé. Et j’aimerai dire que ce n’est plus possible de nos jours, que « la parole se délie », sauf que je suis tout sauf optimiste, et que, même si depuis 1995 (depuis l’époque où j’étais étudiante), l’on a cessé de progresser, il faut avant tout, pour être écouté, que l’on veuille bien vous écouter, que l’on veuille bien prendre en compte vos maux, et faire évoluer les mentalités. De même, quand on est au fond du trou, mais alors vraiment au fond, il est bon d’avoir quelqu’un voire même dans un beau monde idéal, plusieurs personnes qui sont là pour vous, pas seulement des médecins, des infirmières, mais des personnes qui veilleront sur vous, qui vous tendront la main, qui vous soutiendront sur le long, très long chemin de la guérison – si la guérison est possible.

Terminus Elicius est une nouvelle, Aurore, qui reprend la même thématique – le harcèlement. Alors oui, l’on en parle de plus en plus, ce qui ne veut pas dire que ce fléau est derrière nous. Pas tant que certains diront que survivre au harcèlement rend plus fort, ou donne une personnalité plus intéressante aux personnes qui ont pu s’en sortir. Aurore et Alban sont deux cibles faciles pour les harceleurs, et le dénouement est poignant.

Un peu de musique : Je m’envole

Bonjour à tous

Aujourd’hui, j’avais envie de parler un peu de musique, moi qui en écoute constamment/sans arrêt.

Cette chanson, je l’écoute depuis sa sortie, en 1988. Le groupe qui la chantait, Les charts, a duré à peu près dix ans.

Après la dissolution du groupe, le chanteur, qui avait pour pseudo Charly, à l’époque, s’est lancé dans une carrière solo en 1999 sous son vrai prénom (Calogéro).

Un premier morceau :

Puis un second, une reprise Des filles de l’aurore de William Sheller.

Je sais que c’est anecdotique, mais ce groupe (et son chanteur) fait partie des musiciens que je peux écouter sans que mes chats ne sautent au plafond.