Derrière l’épaule de Françoise Sagan

édition Plon – 234 pages

Présentation de l’éditeur : 

En relisant ses livres, Sagan retrouve le fil de sa vie mouvementée (amis, voyages, maisons, amours…).
Comme si sa biographie se confondait avec la liste de ses romans, l’idée est venue à Françoise Sagan de se promener dans le paysage de son oeuvre. Idée amusante et parfois cruelle qui l’entraîne dans une flânerie mélancolique à travers « profils perdus », « chagrins de passage », « lits défaits » et « bleus à l’âme ».
Au hasard de la lecture, surgissent des moments de temps retrouvé : « le charmant petit monstre » de Cajarc, les années Saint-Germain-des-Prés, ses amours, ses maisons, ses voyages.
Voyages autour d’elle-même, en somme, pages confidentielles traversées de fous rires qui nous rapprochent encore d’un écrivain que nous admirons. Mieux : d’une personne que nous aimons.

Mon avis : 

Le livre se présente presque comme un défi, non pour le lecteur, mais pour l’autrice : revenir sur la genèse, l’écriture et la publication de chacun de ses romans. Oui, dans cet ouvrage, elle ne nous parle ni de ses pièces de théâtre (j’en ai lu une) ni de ses nouvelles. Elle présente chacun des romans en respectant l’ordre chronologique de parution.

Qui n’aurait eu envie, en effet, de se retrouver derrière l’épaule d’un écrivain pour savoir comment il procédait ? Françoise Sagan reconnaît qu’elle ne se souvient pas forcément de tout, qu’elle n’a pas vraiment envie de se relire, elle qui a tant d’autres livres à lire. Dans ses pages, toutes très agréables à lire, elle accorde plus de place à des romans qui ont été des succès qu’à ceux qui en ont eu un moindre, ou ceux qu’elle-même estime peu réussis, comme son troisième roman Les merveilleux nuages.

Il ne s’agit pas pour elle de se jeter des fleurs, ni de s’auto-flageller non plus. Sagan chroniqueuse a la même plume que Sagan romancière. Pudique, elle évoque cependant celui qui fut son compagnon de vie avec une infinie tendresse : son frère Jacques. Elle n’oublie pas non plus ses fantasques amis, comme Jacques Chazot, ou Bernard Franck. Pudique, toujours, quand elle évoque les grandes douleurs de sa vie, qu’elles soient physiques (après son accident de voitures de ) ou morale (la douleur ressentie après la perte d’un ami). Pudique, oui, mais elle n’oublie pas une bonne dose d’auto-dérision : On ne peut pas lire pendant deux mois les romans d’un seul auteur, même si ce sont les vôtres. Surtout si ce sont les vôtres… Elle fut en son temps un véritable phénomène d’édition, phénomène que d’autres maisons d’édition tentèrent de transformer, en lançant de nouvelles Françoise Sagan, enterrant un peu vite la véritable Sagan.

Lucide, aussi : elle sait bien, en terminant ce livre, que le prochain ouvrage qu’elle rédigera sera le dernier, et la vie lui donnera raison.

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