Mon petit ami genderless, tome 1 de Tamekou

Présentation de l’éditeur : 

Dans Mon petit ami genderless, suivez le quotidien lumineux d’un couple particulièrement moderne. Sous le trait de Tamekou, laissez-vous attendrir par ce nouveau manga bourré d’énergie positive.
Wako travaille au sein d’une maison d’édition. Meguru est un homme genderless, star des réseaux sociaux. Tous les deux sont amoureux, mais leur quotidien ne ressemble pas à celui d’un couple conventionnel : entre elle qui enchaîne les heures supplémentaires au travail et lui, dont le principal intérêt est de se rendre mignon pour la femme qu’il aime, ils déstabilisent souvent leur entourage… Mais ensemble, ils sont heureux, et c’est bien ça l’essentiel.

Mon avis : 

Je me suis remis à acquérir des mangas, puis à les lire – j’ai une forte tendance à accumuler les livres dans ma bibliothèque. J’ai été attiré par ce manga parce qu’il me semblait parler d’un sujet qui n’était que rarement traité : les personnes genderless.

Oui, ce manga est mignon, les relations entre Meguru et Wako sont mignonnes, et c’est rafraîchissant de voir une relation qui dure, de voire Meguru prendre soin de la femme qu’il aime, tandis qu’elle travaille énormément, jusqu’à l’épuisement même, et qu’elle gère aussi les réseaux sociaux dont il est la star. Elle pense à tout pour le mettre en valeur, voyant immédiatement tout le potentiel des situations, des scènes qu’elle photographie. Même si elle n’est pas sur les photos, même si elle ne veut pas être sur les photos, s’effaçant dès que Meguru prend un selfie « à deux », elle est présente quand même, par sa façon de le valoriser, de ne penser qu’à lui. Lui pense à tout ce qui pourrait lui faire plaisir à elle.

Mais… il y a un mais, ce manga n’est que mignon. Les gens pensent Meguru gay, ou, s’il est avec Wako, les gens pensent qu’elles sont lesbiennes, mégenrant ainsi Meguru. Ils laissent faire, parce ce que cela ne les dérange pas, alors que cela me dérange. Ce n’est pas en s’en tenant aux apparences, à des clichés rassurants, admis (ah, la collègue de Wako fière d’étaler sa largeur d’esprit parce qu’elle soutient la jeune femme, qu’elle pense lesbienne, ah, le mannequin forcément gay parce que ne respectant pas les codes de son genre) que l’on fait évoluer la société. J’aurai vraiment envie de voir les personnages s’affirmer davantage face aux autres. Oui, ce n’est pas toujours facile, j’en conviens. Il n’est pas facile, par exemple, de tenter de faire signer un auteur, d’entendre ses remarques sexistes et de ne pas pouvoir réellement répliquer. Wako pense énormément à sa carrière, elle est aussi terriblement complexée, craignant toujours, en dépit de son amour et de sa bienveillance, que Meguru ne la trouve pas assez bien pour lui et, quelque part, ses complexes sont un carcan pour elle.

Meguru aime les belles personnes, mais toutes les personnes belles le sont-elles réellement ? Je pense au mannequin Kira, que je ne sais pas trop comment qualifier (genderless lui aussi ou androgyne, plus simplement ?). Je sais seulement qu’il est un exemple parfais de narcissisme et d’égocentrisme, ne pourtant strictement aucune attention aux autres, à ce qu’ils disent, à ce qu’ils vivent : tout glisse sur lui, sauf ce qui se rapporte à lui. Il est le personnage le plus curieux de ce manga, parce qu’il agaçant, horripilant, bref, tout sauf mignon.

J’ai cependant envie de lire le tome 2 quand il paraîtra, pour voir comment leurs situations respectives vont évoluer.

10 réflexions sur “Mon petit ami genderless, tome 1 de Tamekou

  1. « genderless », encore un nouveau mot dont je ne connaissais pas la signification. Je t’avoue que je suis comme une majorité de personnes, je nage dans tout cela, pour ne pas dire que je m’y noie, mélangeant tout et ne sachant plus trop où se trouvent les repères. Ben oui, on ne met pas de côté ses vieux repères d’un coup, faut du temps. J’y travaille, j’essaie de comprendre, mais je dois sans doute faire des erreurs et être victime des clichés… même sans le vouloir…

    Parfois, comme le personnage de ton manga, on se croit large d’esprit et finalement, on se gourre… :/

    • Je ne connaissais pas non plus ce mot avant de lire ce manga, je connaissais gender fluid, sans trop savoir ce que cela recouvrait non plus. Je m’y noie aussi, j’essaie de comprendre aussi, je m’interroge également, et je ne trouve pas forcément de réponse.
      Oui ! Maintenant, les deux personnages sont finalement un couple banalement hétéro, si ce n’est que le garçon adopte plutôt des codes jugés féminins.

      • Tout est donc possible… je ne devrais plus être étonnée, mais je suis sans doute comme ceux qui ont vu, un jour, les femmes adopter les codes vestimentaires des mecs… je ne hue pas, je cherche à ne pas commettre d’imper. Non, d’impair 🙂

        • Je cherche aussi, mais ce n’est pas toujours facile ! Et c’est ce que je fais remarquer à des jeunes femmes : toutes ou presque portent exclusivement des pantalons. Pourquoi les hommes ne pourraient-ils pas s’habiller comme ils le souhaitent ?

              • L’article de loi qui interdit aux femmes de porter un pantalon (sauf exceptions pour le vélo et la manipulation d’un cheval), existe toujours dans le code civil français, même s’il n’est plus verbalisé 😆

                Oui, dans le privé…. :/

              • Oui, je l’espère aussi… mais tout dépend qui le fait…

                Exemple : quand un joueur refuse de porter le brassard « one love » parce que ça va à l’encontre de ses croyances, ça fait un gros tollé, mais quand le Qatar dit non pour les mêmes raisons et que la fifa dit « oui chef », ça fait un tollé moins grand… « selon que vous serez puissant ou misérable… ». Ou que vous faites des affaires avec nous, que vous nous livrez des énergies fossiles, que vous achetez nos armes…

                L’hypocrisie a encore de beaux jours devant elle.

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