édition Bruno Doucey – 80 pages.
Présentation de l’éditeur :
Aide à la personne, soin, accueil, éducation… Prise en charge du corps de l’autre, des besoins de l’autre. Entretien des bureaux, des maisons, des écoles. Des femmes au travail. Ces textes ont été écrits comme des instantanés photos. Ici et maintenant.
Mon avis :
Court. Volontairement.
Des instantanées de vie. Des vies de femme. Ces femmes que l’on ne voit pas, ou à peine. Ces femmes qui sont au service des autres, de toutes les manières possible. Des femmes à qui l’on ne parle pas, ou à peine. Elles exercent des métiers qui sont tous essentiellement féminins, comme celui d’Atsem, métier exercé à 99 % (c’est très précis) par des femmes. Elles sont omniprésentes dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite. Certains n’en peuvent d’ailleurs plus de ces métiers, même si elles sont en CDI – envie d’autres choses, envie aussi de ne plus sentir ses odeurs standardisées de produits ménagers. Il est des exceptions, comme cette jeune femme, menuisier, unique femme qui parvient pourtant à s’imposer – alors que dans le monde des gardiens de prison, elles sont, aux yeux de leurs collègues, trop nombreuses. De là, je passe à l’enfermement virtuel dont certaines femmes sont victimes. Enfermées chez elles, pour élever les enfants. Fermées au monde extérieur parce qu’elles ne savent pas lire. Enfermées en elle-même parce qu’elles ne maîtrisent pas le français. Certains, pourtant, maîtrisent parfaitement l’anglais, mais qui pourrait le croire venant de ses femmes à qui l’on ne parle pas.
Être une femme n’empêche pas d’être sexiste, parfois même sans s’en rendre compte, comme cette professeure des écoles qui parle de « l’heure des mamans » ce que sa directrice rectifie en ajoutant « et celles des papas ».
Un recueil de situations prises sur le vif, qui poussent le lecteur et la lectrice à réfléchir.
Même sans le vouloir, nous avons encore des réflexions sexistes… j’essaie de me corriger, mais purée, nous avons été conditionnée sans le vouloir et ça s’accroche autant qu’une tache sur du tissu !
Oui, c’est exactement cela – et après, certains disent que notre société n’est pas, ou n’est plus patriarcale. Je suis plus sensible qu’avant à détecter les réflexions sexistes.
Si, elle l’est encore et très fort ! Ça remonte à la surface, comme un cadavre mal lesté…
Exactement ! Ceux qui disent que cela n’existe plus sont le plus souvent ceux qui profitent de ses avantages et ne les voient même plus.
Il existera toujours, malheureusement, il partira un peu, disparaîtra presque, mais un jour, le patriarcat reviendra en force, l’histoire n’étant jamais qu’un éternel recommencement…
Ah, quand tu profites des avantages, tu n’as pas envie que le système s’arrête !
de quoi prendre conscience du chemin qui nous reste encore à accomplir!
Oui. IL faudrait que nous en ayons tous conscience.
Voilà qui fait une très belle proposition pour l’activité autour du monde du travail ! Si tu le permets, je récupère ton lien, qui viendra s’ajouter au récap du sous-thème « Femmes au travail ».
Oui, bien sûr !