Présentation de l’éditeur :
Pennsylvanie, comté de Lancaster. Une jeune fille est arrêtée pour le meurtre de l’une de ses camarades de classe. La violence inouïe du crime la dirige tout droit vers les couloirs de la mort. L’enquête criminelle dissèque le passé de la jeune meurtrière, archétype des laissés-pour-compte de la société américaine, et met à jour les inavouables secrets de la communauté Amish voisine. Michel Moatti s’est inspiré de plusieurs cas réels ayant défrayé la chronique aux Etats-Unis pour imaginer cette histoire unique et effroyable.
Mon avis :
Merci aux éditions Voolume et à Netgalley pour ce partenariat.
Lancaster. Le lecteur saura tout dès le début du meurtre de Carol par une de ses camarades de classe, Connie, ou plutôt, il croira tout savoir, parce que le roman inlassablement, reviendra sur la meurtrière, sur son complique, sur sa vie d’avant, sur sa vie d’après, sur ce qui l’a amené à commettre ce meurtre barbare.
Oui, mais voilà : j’ai eu l’impression que l’on en revenait sans arrêt aux mêmes faits, que l’on revoyait sans arrêt la scène du meurtre, les déclarations de Connie qui n’exprime aucun regret de ce qu’elle a fait, accablant la victime, responsable selon Connie de ce qui lui est arrivé. L’on reviendra aussi, souvent, sur ce que Connie a subi, avant même sa naissance, sur les nombreuses et insoutenables maltraitances qu’elle a endurées, de la part de sa mère, de la part des compagnons successifs de sa mère. C’est parfois insoutenable, et l’on peut se demander pourquoi personne n’est venue en aide à Connie.
Ce qui se passe dans la communauté Amish voisine, dont est issu Tarabont, le petit ami de Connie, n’est pas tellement plus reluisant. Tout se passe en vase clos. Ils refusent tout contact avec les « anglais », nom qu’ils donnent à tous ceux qui n’appartiennent pas à leur communauté ? Ils ne valent pas mieux, si ce n’est qu’ils le pensent, en sont persuadés, le mal ne veut venir que de l’extérieur. Si un membre de leur communauté finit par être victime de quelque chose, eh bien, c’est peut-être de sa faute – tout simplement. Il n’est pas vraiment de moments, dans ce récit, où je n’ai pas ressenti de la colère, face à l’inaction, à l’aveuglement, à l’hypocrisie qui sont constamment dénoncés.
Il est finalement quelqu’un que l’on voit peu, dont on parle peu, c’est Carol, la victime. Qui était-elle réellement avant de n’être que ce corps tragiquement ensanglanté ? J’ai l’impression que l’on ne le saura pas, même si l’on a bien pris de plein fouet la douleur de ses proches à l’annonce de son décès. De même, Tarabont, qui a été mis au ban de la communauté Amish, paraît presque comme une ombre, une silhouette, un complice presque malgré lui, dépassé par le cours des événements.
Si je retiens véritablement une chose de cette écoute, c’est le remarquable talent de Stéphanie Cassignard, la lectrice de ce texte, qui parvient parfaitement à incarner chacun des personnages, à rendre vivant, émouvant, percutant ce récit. Sans sa lecture d’une expressivité constante, ce récit ne serait pas le même. Bravo à elle.
Je l’ai beaucoup aimé, je suis très en retard dans mes chroniques. Bonne semaine
Je suis très en retard aussi ! Entre les conseils de classe, la liaison école/collège, la liaison collège/lycée, je passe beaucoup de temps devant l’ordinateur.
Allez, deuxième piqûre de rappel pour ce roman que je voulais lire et que je j’ai pas encore lu… 😆
Pour « les belles vies », cela faisait 6 ans qu’il était dans ma biblio ! Shame on me à tous les étages Merci pour ton lien, le 18ème.
Je n’ai toujours pas trouvé le temps d’ouvrir Rural noir, alors.
Je t’en prie !
Oh dear ! 😛
Je suis débordée, je viens en plus de recevoir les copies du brevet blanc aujourd’hui.
Ou comment noyer une pauvre prof de français
La lectrice semble à être seule déjà un argument pour se lancer.
Oui ! Je la trouve vraiment exceptionnelle.
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