La dent du Bouddha de Colin Cotterrill

édition Le livre de poche – 303 pages

Présentation de l’éditeur : 

Cette nouvelle enquête va mettre à l’épreuve le flair et l’indépendance d’esprit du vieil homme, peur soucieux de ménager les bureaucrates du régime. Tandis qu’à Luang Prabang, ancienne capitale royale, il rencontre un souverain déchu habité par les esprits, une série de meurtres agite Vientiane. Dans les couloirs de la morgue s’entassent des cadavres de femmes lacérés par les griffes de ce qui semble être une bête féroce.

Mon avis : 

Je suis triste, oui, très triste de savoir que c’est la dernière enquête du coroner que je lirai, sachant que les dix enquêtes suivantes n’ont pas été traduites en français. Pour les lire en anglais, il faudrait vraiment que mon niveau s’améliore, que je m’y remette sérieusement, mais je manque de motivation pour cela.

Amis des animaux, il vous sera difficile de lire certaines pages. Non que le coroner n’aime pas les animaux, loin de là. Il est des personnes qui ne les aiment pas. Il est des personnes qui se servent d’eux, et tant pis pour eux, il est des personnes qui leur font du mal. Il est des personnes qui paieront pour le mal qui a été fait. Il est des personnes qui essaient de faire le bien, même si, aux yeux de certains militants actuels, ce n’est pas encore assez – mais bien traité un animal captif, un animal qui est trop âgé, trop souffrant pour qu’on puisse espérer le relâcher, c’est déjà très bien.

Depuis la précédente enquête (et l’explosion de la maison où il logeait), Siri a été relogé. Il retrouve tout de même Mlle Vong, la voisine pot de colle et observatrice, et un nouveau voisin, délateur à souhait, dont il se passerait bien. Il enquête, encore et toujours, et tant pis si ces conclusions ne plaisent pas, mais alors pas du tout à ceux qui lui ont demandé d’enquêter. Il cherche la vérité, la justice, il ne cherche pas à faire plaisir. Et, pendant ce temps, des femmes sont retrouvées tuées et mutilées. Serait-ce cette vieille ours, qui s’est échappée de la cage où elle se mourrait plus qu’elle ne vivait, qui serait responsable de ces actes ? Ce serait beaucoup trop simple, mais ce serait tellement simple de pouvoir faire peser sur elle la responsabilité de ces morts. Et, pour le coup, ce n’est pas tant Siri qui enquêtera – il se débat déjà avec d’autres affaires, mais Dtui, sa courageuse assistante.

Ce roman offre vraiment de beaux moments de lecture. Nous nous retrouvons plongés dans le Laos des années 70, dans lequel ceux qui ont oeuvré pour que les choses changent constatent que les lendemains ne sont pas forcément meilleurs. Il est aussi, dans ce roman, une dimension surnaturelle : Siri ne croyait pas aux esprits, après ce qui lui est arrivé lors de sa première enquête, il a changé d’avis, il ne sera pas le seul.

Je terminerai ce voyage au Laos par cette citation :

Quand on choisit un camp, on dépend de la confiance et du sens de l’honneur de ses compagnons d’armes. Pour Siri, toute trahison était impardonnable.
Lui-même avait survécu à quarante et quelques années de guérilla dans la jungle, non parce qu’il savait se battre, ou courir au besoin – ça, c’était à la portée de n’importe quel animal. Non, il avait survécu grâce à son entourage. Leurs vies étaient interdépendantes. ON devait pouvoir compter sur la parole d’un camarade et le savoir capable de sacrifier sa propre vie pour sauver la vôtre. En tout cas, c’était ainsi, au début…..

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