La mort et la belle vie de Richard F. Hugo

74 (cela, c’est Lisette. Pas toujours facile de taper des articles sereinement).

Présentation de l’éditeur :

Lui, c’est Al Barnes alias Barnes la tendresse, retraité prématuré de la police à la suite de blessures graves.
Lors d’une interpellation, il n’avait pas passé les menottes au  » gentil vieillard  » qui souffrait de  » mauvaise circulation  » et le  » gentil vieillard  » lui avait logé trois balles dans le corps. Barnes s’installe donc à Plains, Montana, et se dégote un boulot d’adjoint au shérif, une petite amie, et la certitude que ce sympathique patelin ne lui occasionnera pas un turbin trop coriace. Et pourtant, de mauvaises surprises il en sera question, à commencer par ce tranquille pêcheur retrouvé la tête explosée par quelques disgracieux coups de hache…
Et là n’est bien sûr que le début d’une enquête tumultueuse et difficile qui nécessairement le ramène à la ville, Portland.  » A la réflexion, je ne regrettais plus tellement la ville. Quand on vit avec tant de violence autour de soi, on finit par l’accepter. On se surprend à plaisanter à ce sujet pour être sûr qu’on est encore humain.  »
Mon avis :

Quand j’ai lu ce roman, je n’ai eu qu’un seul regret : celui que la maladie et la mort aient empêché Richard Hugo d’écrire la suite des aventures de son policier poète Al Barnes, dit Barnes la tendresse. Il est un policier atypique et cela lui a valu bien des déboires dans son précédent poste. t’gfve (merci Saphira qui, encore une fois, a collé une baffe à Lisette). Il est trop gentil, trop poli mais (et ce « mais » est heureusement très important), cela ne l’empêche pas d’aller au bout des choses, et d’être entourés d’enquêteurs qui ont aussi envie d’aller au bout des choses.

Quoi ? Laissera-t-on, dans le Montana, des hommes se faire assassiner à coup de hache ? Non ! Et même si la seule piste concrète a été fourni par un homme plus imbibé qu’un baba, homme que l’on reverra au cours de ce récit, même si elle semble totalement improbable, il est important de se raccrocher au peu que l’on a, cela peut mener loin, très loin. De même, il est important de tout vérifier : les imitateurs sont légion, et c’est ce qui se passe, un autre tueur est en piste, un tueur non pas plus prudent, mais un tueur qui se salit moins les mains. Si, si, cela existe. Cette partie de l’enquête mène donc Barnes dans l’Oregon, à Portland, lui qui s’était juré de se tenir toujours loin des violences de la ville. Et la violence, il y sera largement confronté. Il est fou de se dire qu’il a fallu l’acharnement de Barnes, son sens de l’observation aussi pour mettre au jour des choses qui étaient sous les yeux de tout le monde, ou presque. On ne voit que ce qu’on veut bien voir. Il faut dire aussi que tout semble beaucoup plus facile quand on a beaucoup d’argent et beaucoup de pouvoirs. Semble, pour un temps – même si, effectivement, cela prend du temps.

J’ai aimé cette intrigue, j’ai aimé ce personnage principal rempli d’humour et de culture, ce personnage qui ne s’en laisse pas imposer, quelle que soit la personne en face de lui, cet enquêteur qui s’entend très bien avec son supérieur, un homme fort sympathique lui aussi, qui sait très bien ce qu’il veut, et qui se demande bien pourquoi son adjoint fourre son nez dans de vieux dossiers, loin, bien loin du Montana.

Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024).

26 réflexions sur “La mort et la belle vie de Richard F. Hugo

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    • Oui, c’est une possibilité !
      J’ajoute qu’ils ont fait tomber l’écran aujourd’hui et ont vomi dessus. Je salue ce geste artistique.
      Merci beaucoup ! J’ai lu une critique négative, parce que l’enquêteur est trop porté sur « la chose ». Et alors ??

      • Ah oui, je salue aussi le fait qu’ils aient été jusqu’au bout… et l’écran supporte le vomi de chat ? Toujours bon à savoir pour les constructeurs…

        S’il aime baiser, que les femmes sont consentantes et majeures, ma foi, on s’en fout, faut juste que le cul ne prenne pas le pas sur l’enquête et que le sexe ne phagocyte pas tout… en fait, ce roman, je le possédais et je ne le savais même plus :/

        • Oui, l’écran a supporté !!!!!!
          Il éprouve du désir pour les femmes, il ne s’en cache pas, et quand la femme est d’accord, et bien…. bingo ! Non, cela ne phagocyte pas à mes yeux. Puis, il a le droit d’exprimer son désir, même s’il ne le dit pas forcément à la femme (je précise que ce sont toutes des femmes, pas des jeunes filles, ou des ados) parce que, justement, ce n’est pas forcément le moment.

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