Le ranch de Silver Horse de Lauren Brooke

édition Pocket Junior – 168 pages.

Mon avis : 

Roman(ce) spécial pour les amateurs (les amatrice ?) de chevaux, parce que, comme le disent certains non sans cynisme, pour vendre un livre jeunesse, il faut mettre en couverture un cheval ou un dauphin (si tu parviens à mettre les deux, c’est tout bénéfice). Par contre, si le quatrième de couverture (que je ne reproduis pas ici) pouvait éviter de révéler les deux tiers de l’intrigue, ce serait fabuleux.

Isabelle dite Belle est une cavalière émérite, elle vient de se qualifier pour un prestigieux concours avec sa monture, Fiesta. Elle a deux petites soeurs, avec lesquelles elle s’entend bien. Dit ainsi, l’on pourrait penser qu’il n’y a pas d’ombres au tableau. Si, un peu : leurs parents sont très investis dans leur travail, et ils attendent, surtout sa mère, équithérapeute, que Belle leur prête main forte. Pour Kate, c’est une marque de confiance qu’elle donne à sa fille, la preuve qu’elle grandit, qu’elle peut lui confier des responsabilités – alors que Belle, parfois, a l’impression que l’on compte sur elle comme main d’oeuvre gratuite, ne lui demandant jamais si elle est d’accord ou pas, si elle n’a pas autre chose à faire pendant ses vacances, notamment s’entraîner avec sa jument.

Là où cela coince pour moi – même si, sur le papier, c’est une très bonne idée – c’est que la mère d’Isabelle ramène ses patients à la maison, pour le bien de leur thérapie. Pour ma part, j’aurai plutôt une forte tendance à cloisonner vie privée/vie professionnelle, et je me demande même (mais nous ne sommes pas en France) s’il est bien déontologique pour un thérapeute de vivre avec ses patients. Clarke est peu coopératif, il parlera peu, il échangera peu, mais aura tout de même un bon contact avec un des chevaux, le bien nommé Bandit, lui aussi pas tout à fait dans la norme. Un accident, pourtant, viendra tout remettre en cause, parce que Clarke se retrouve accusé, par tous, et qu’il ne prend pas la peine de se défendre, il se sait condamné d’avance.

Avec un autre auteur, l’intrigue aurait pris un autre tournant, mais le récit a une dimension morale et appelle isabelle à s’interroger sur les erreurs qu’elle a commises – parce qu’elle en a commises, dans son désir de liberté, dans son désir d’ébaucher une histoire d’amour avec Dean (je dis bien « ébaucher », nous ne sommes qu’au début de leur histoire). Elle sera amenée à réfléchir aux conséquences, non seulement pour elle, mais pour autrui – parce qu’elle n’a pas tenu compte d’une chose, et c’est bien normal en tant qu’ado : ses parents lui ont toujours fait confiance, toujours, et s’attendaient à ce qu’elle fasse de même avec eux.

Une série qui devrait plaire aux lecteurs ciblés par ce roman.

5 réflexions sur “Le ranch de Silver Horse de Lauren Brooke

  1. Des chevaux, ça pourrait me plaire, mais quand je vois ma PAL (qu’on voit depuis Mars), je me dis que je vais plus que passer mon tour et en effet, il vaut mieux cloisonner vie privée et vie professionnelle et je ne pense pas que ce soit déontologique de ramener des patients à la maison…

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