Le réseau des Flandres Juliette et la Grande guerre – Tome 2 par Anne Riolet

Merci aux éditions Elidia/plein vent et à netgalley pour ce partenariat.

Présentation de l’éditeur :

Juillet 1915 : plus question pour Juliette de sillonner le front en uniforme d’infirmière au volant de son automobile ! Ses parents ont décidé qu’elle passerait l’été de ses seize ans en famille à Bellignies, à la frontière franco-belge.

La mort dans l’âme, Juliette se prépare à vivre deux mois d’ennui dans le château de sa tante. C’est sans compter sur la curiosité naturelle de la jeune fille…

Aussi Juliette se trouve-t-elle de nouveau dans l’oeil du cyclone de la guerre en s’aventurant dans un combat dangereux, celui de l’espionnage et de la clandestinité. Passage de frontière, messages secrets, hébergement de soldats anglais…

Avec sa fougue et son audace habituelles, elle se lance dans l’aventure, vite rejointe par Émile et Charles, ses plus fidèles amis.

Pourtant, la guerre n’est pas un jeu et les jeunes gens vivent sans cesse sous la menace d’une arrestation qui peut leur être fatale…

Mon avis :

Nous retrouvons Juliette dans ce second et dernier tome de ses aventures. Oui, ce second tome mènera le lecteur jusqu’à la fin de la guerre, et j’ai trouvé intéressant de ne pas chercher à étirer en un nombre conséquent de tomes son histoire singulière.

Autant le dire tout de suite, j’ai préféré ce second tome au premier, peut-être parce que nous sommes déjà au cœur de la guerre et des combats quand débute ce roman. Juliette et Irène Curie ont continué à se dévouer pour prodiguer leurs soins aux soldats. Avant de prendre quelques jours de repos (même les meilleurs combattants ont droit à des permissions), les deux jeunes filles doivent accomplir une dernière mission, qui leur impose de traverser les lignes ennemies, les territoires occupés par les allemands. J’ai l’impression que l’on a presque totalement occulté cette composante de la première guerre mondiale, comme l’on occulte que des réseaux, que l’on ne qualifiait pas encore de « résistants » ont vu le jour. Ce récit nous permet de redécouvrir des figures féminines fortes, comme Edith Cavell. Note : la première fois que j’ai lu la biographie de cette infirmière, dans les années 80, elle était simplement qualifiée « d’espionne », comme si ce qu’elle avait fait pendant la guerre était mal, comme si son sacrifice n’était pas reconnu à sa juste mesure. De même, je ne connaissais pas Marie de Croÿ, qui a montré tout au long de sa vie que le verbe « résister » se conjugue toujours au présent.

Ce récit met en valeur le sort de ces personnes qui ont agi dans l’ombre pour aider les prisonniers, ou ceux qui menaçaient d’être emprisonnés, à regagner leur pays. Là aussi, on s’interroge peu sur leur sort, cela se résume souvent à une phrase : « il a été prisonnier, il est devenu », sans que l’on se questionne sur les conditions de détention de ces soldats. Il est question aussi de la foi de ses femmes, foi qui les soutient : « Seigneur, tu connais la justesse de notre cause, donne-nous la victoire ! », cette même foi qui a soutenu quotidiennement mon arrière-arrière-grand mère Aimée et ses trois fils tout au long de ses quatre années de guerre.

Une série à découvrir.

29 réflexions sur “Le réseau des Flandres Juliette et la Grande guerre – Tome 2 par Anne Riolet

              • C’est certain ! Et c’est sans doute dommage. Ainsi, imagine (et là j’imagine, parce que je n’ai eu que l’acte de mariage dans les mains) un jeune soldat français en 1945 (prisonnier ? STO ?). Comment a-t-il appris à ses parents qu’il allait épouser … une jeune allemande ?

              • Je ne sais pas du tout comment il s’est débrouillé. Ou alors, il n’a rien écrit du tout, et est rentré en France avec elle en mode « papa, maman, j’ai une surprise ! ». Ils ont eu six enfants.

              • Oui. Peut-être a-t-il dû préciser à sa femme : « non, maman ne te fusille pas du regard, elle a toujours ce regard-là, il suffit de regarder les photos de mariage de mes grands frères ».

              • ♫ elle a les yeux révolver ♪

                Bon, mettons-nous à leur place un instant, pour eux, une allemande, c’était une ennemie ! Mais comme on dit dans « le soldat désaccordé » : « Si on avait su qu’un boche c’était rien qu’un Français qui parle allemand, on aurait eu du mal à continuer à leur tirer dessus. »….

              • Ma belle-mère avait les yeux révolver aussi, même sur les photos ! À croire qu’elle allait tuer quelqu’un ou qu’il était interdit de sourire :p

                Oui, elle résume toute l’imbécilité d’une guerre.

              • Tu sais, en Sicile, un décès et tout le monde portait le deuil durant une année, s’habillant de noir et après un certain âge, tu perdais de la famille régulièrement, ce qui fait que tu vivais en permanence en deuil :/

              • C’est un peu de cette manière que l’on faisait en France dans les années cinquante (et avant aussi, sans doute). C’est pour cette raison que ma mère m’a interdit de porter le deuil à sa mort, elle en a trop souffert.

              • Ma famille arrive à choquer certaines personnes conservatrices… Ainsi, le parrain de ma mère avait demandé des couleurs vives pour son enterrement. Pour ma tante, même si, et pour cause, elle n’avait pas laissé d’instruction (elle est morte subitement en 2012), nous nous sommes tous vêtus de bleu (sa couleur préféré) et chaudement (il faisait très froid).

              • Là, c’était une demande, donc quand on me répond : « moi, je ne l’aurai pas fait », mais ton opinion, je m’en moque, celle du parrain de ma mère compte plus.

              • Voilà ! Donc, certes, le manteau rouge pétant, ce n’est pas discret, mais il avait insisté « j’ai eu une belle vie », et là, rebelote, la même personne m’explique que non. Purée ! Si lui dit qu’il a eu une belle vie, enviée par certains de mes élèves (j’avance toujours la carte : il a travaillé pour le PSG jusque dans les années 80).

              • Ben oui, s’il le dit lui-même, on ne va pas le reprendre et aller contre !

                Le PSG, c’est le club qui appartient au Qatar maintenant ? 🙂

              • Personne ne l’a fait, mais des collègues, quand j’ai dit que j’allais à son enterrement, si.
                Oui, mais en 1989, année de la retraite du parrain de ma mère, ce n’était pas encore le cas.

  1. Pingback: Le réseau des Flandres Juliette et la Grande guerre – Tome 2 par Anne Riolet – Amicalement noir

  2. J’avais lu le premier à sa sortie et là je suis entrain de lire le second et pour l’instant je le préfère aussi au premier. J’ai hâte de voir ce qui attend Juliette et toutes les autres femmes car je ne sais pas du tout ce qu’il advient de Louise, Edith Cavell, Marie de Croÿ en réalité.

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