Sorcière et Loup-garou, tome 1 : le lien de Noëmie Flaux

Au loup éditions – 426 pages.

Présentation de l’éditeur :

Maëlys est une jeune Nécromancienne orpheline formée au Domaine parmi les autres sorcières. Reconnaissable entre toutes grâce à sa longue chevelure blanche, elle ne passe pas inaperçue, d’autant plus que son lien avec le monde des morts a tendance à effrayer ceux qui l’entourent.
Bientôt, il sera temps pour elle de participer à la Cérémonie du Lien, pendant laquelle sa vie sera liée à celle d’un Loup-Garou.
Sans savoir pourquoi, Maëlys se sent étrangement attirée par ces êtres dangereux. Sauf qu’elle ne doit surtout pas développer de sentiments envers K-Ain, son loup, car elle y risquerait sa vie.
Et lorsque les Crocs de la Rébellion s’attaquent aux sorcières du Domaine, Maëlys va découvrir les dangers qui les entourent. Son don suffira-t-il à les sauver ? Saura-t-elle affronter les démons de son passé ?

Mon avis : 

Tel le lapin blanc dans Alice au pays des merveilles, je suis en retard, irrémédiablement en retard pour rendre mon avis sur ce partenariat reçu des éditions Au loup, que je remercie chaleureusement pour cet envoi. Vous imaginez un peu ce qui se passerait dans un roman si l’un des personnages disait : « la suite de l’histoire, notre mission ? Attends, je vais procrastiner, ce que je fais de mieux, rendez-vous dans un mois. » Pas terrible, je l’admets.

Nous voici donc dans une école de sorcellerie, le Domaine, et nous rencontrons Maëlys, jeune sorcière de son état. Sorciers et sorcières ne choisissent pas leur spécialité, elle s’impose à eux. Celle de Maëlys est rarissime : elle est nécromancienne. Si je trouve ce pouvoir fort intéressant, pour ne pas dire enthousiasmant, ce n’est pas le cas de tout le monde, cela a même plutôt tendance à éloigner d’elle les autres adolescents. Heureusement, certains ne sont pas remplis de prévention, telle Manon, sa meilleure amie. Tout va pour le mieux dans la meilleure des écoles quand approche la Cérémonie du Lien. Oui, les sorcières ne sont pas les seules créatures du monde magique, il existe aussi des loups-garous, et ceux-ci se lient avec les sorcières au cours d’une cérémonie. Seulement, même s’ils sont liés, ils ne doivent en aucune manière tomber amoureux l’un de l’autre, sous peine de grosses catastrophes. Même sans cela, les problèmes surviennent : cette cérémonie ne plait pas à tous les loups, et une faction rebelle, les biens nommés Crocs de la Rébellion, et le moins que je puisse dire, c’est qu’ils ne font pas dans la dentelle !

Si, comme moi, vous aimez les loups-garous et les sorcières, vous ne serez pas déçu (es) par cette lecture. Le récit nous entraîne bien loin de ce que j’avais imaginé, et quand j’ai cru que Maëlys pourrait enfin se poser un peu, se remettre des aventures vécues, des révélations qui lui ont été faites par la grâce de rencontres pas vraiment prévues, de nouvelles péripéties surgissent, la mettant à mal, elle et ses ami(e)s. Dire qu’elle n’était pas préparée à tout ce qui survient est évident, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas les capacités, la force, la ténacité nécessaires pour lutter contre les adversaires qui se présentent à elle ou pour défendre les siens (qui ne sont pas en reste non plus et se montrent très investis à ses côtés).

Addictif ? Oui. Envie de découvrir le tome 2 ? Bien sûr. Et vous, avez-vous envie de découvrir ces sorcières et ces loups-garous ?

Le grand chef Salamoo Cook arrive en ville ! par Highway Tomson, Jenniss Dave, Renon Delphine

édition La montagne jeunesse – Durée : une heure.

Présentation de l’éditeur :

Il était une fois un jeune lapin nommé Weeskits qui gambadait dans la forêt à la périphérie de Kisoos, une petite ville peuplée exclusivement de lapins, considérée le nombril du monde. Il avait des nouvelles très importantes à annoncer : Salamoo Cook, le grand chef de tous les lapins de la planète, était en route pour annoncer un mystérieux concours. Le prix qu’on pourrait gagner ?

Mon avis :

Cela devait arriver : je crois que c’est la première fois que je n’accroche pas à l’audition d’un livre audio. La cause n’est en aucun cas les lecteurs/chanteurs, mais plutôt le récit lui-même qui ne m’a pas convaincu tant que cela. Je n’ai pas vraiment compris non pourquoi un concours était organisé mais pour quelles raisons cette épreuve-ci, que je ne révèlerai pas, était le point central du concours. J’ai trouvé que cette épreuve, même si grands et petits lapins souhaitent y participer, était plutôt source de questionnement pour moi.

Puis, je n’ai pas aimé le genre auquel appartenait ce conte. En effet, je me suis retrouvée face à un conte musical, un conte dans lequel la musique prend énormément de place, et ce n’est pas vraiment ce qui m’intéresse quand j’écoute un livre. Les morceaux, qui appartiennent à des genres variés, n’ont pas été ma tasse de thé – pour ceux qui souhaitent uniquement les écouter, ils sont présentés à la fin du livre audio.

Une oeuvre à réserver à ceux qui aiment mêler lecture et musique.

Merci aux éditions La montagne jeunesse et à Netgalley pour ce partenariat.

Quai mortel à l’armada de Bruno Choupaut

Mon avis :

J’ai acheté ce polar au salon du livre de Romilly sur Andelle. Comme ce livre est une auto-édition, je peine à trouver non seulement une photo de couverture sur le net, aussi ai-je mis une photo « perso » – même les libraires qui le vendent en Normandie ne montrent pas de photos de couverture.
L’enquêteur est Hubert Coupinet (et il précise bien qu’il ne faut pas rire de son nom, même s’il en a l’habitude), il est secondé par Céline, une jeune policière avec laquelle il a des liens solides : elle et Leuna, sa compagne, s’entendent très bien, surtout pour le chambrer ! Tout irait presque bien, l’Armada 2023 bat son plein (je l’ai en partie raté pour cause de Covid, la loose) et le cadavre d’une jeune bénévole est retrouvé. Aucun doute n’est possible : la jeune femme a été assassinée. Par qui ? Pour quoi ? D’entrée de jeu, on a l’impression que certains veulent à tout prix préserver l’événement, et ne pas communiquer sur l’enquête en cours. Je ne saurai leur reprocher, finalement, non que je tienne tant que cela au tourisme et aux retombées économiques de l’événement, mais je pense qu’en l’absence de couverture médiatique abondante, l’on peut enquêter plus sereinement.
Malgré tout, la sérénité ne durera pas, surtout quand nos deux enquêteurs découvriront qui d’autres sont impliqués dans ce crime, rejoignant ainsi une actualité brûlante : la guerre en Ukraine. Certes, l’on me dira que le Mir, le bateau russe qui venait à toutes les Armadas n’était pas présent, cela n’empêche que la marine russe n’est pas la seule marine slave.
Course contre la montre ? Oui. Découverte de ramification pas jolie-jolie ? Aussi. Au finam, Quai mortel à l’armada est un polar agréable à lire, en dépit de la dureté des faits racontés. J’ai depuis acheté le premier tome des enquêtes d’Hubert Choupinet, Une affaire ordinaire.

Quand les femmes étaient des oiseaux par Terry Tempest Williams

Présentation de l’éditeur : 

Tels sont les mots de la mère de Terry Tempest Williams à sa fille, quelques jours avant de mourir. Alors quel choc lorsque cette dernière découvre que ces carnets sont vierges. Pourquoi les lui léguer alors ?

En cinquante-quatre courts chapitres où elle interroge la notion d’héritage et d’identité, l’auteure nous offre un récit des origines cathartique et se raconte en femme plurielle: enfant de la communauté mormone, pionnière de l’écologie américaine, ornithologue et activiste passionnée, écrivaine accomplie. Cette grande dame du nature writing tente surtout de répondre à la question : « Que signifie avoir une voix ? » Nul doute, en tout cas, qu’elle a trouvé la sienne, puissante source d’inspiration.

Merci à Netgalley et aux éditions Phébus pour ce partenariat.

Mon avis : 

J’ai lu pour la première fois une oeuvre de Terry Tempest Williams en 2019, et je regrettais alors que d’autres oeuvres de cette autrice ne soient pas traduites en français. C’est désormais chose faite grâce aux éditions Phébus.

Ce livre m’a questionné, parce qu’il est très éloigné de ce que je suis, de ce que je vis, et il est toujours bon de se confronter à d’autres idées que les siennes.

Terry Tempest Williams est femme, écologiste, ornithologue et mormone. Femme, elle s’inscrit dans une lignée de femmes durement touchées par la maladie. Elle parle d’elles, déjà, dans Refuge, elle parle d’elle à nouveau ici, de ces femmes qui l’ont façonnée, qui ont fait d’elle ce qu’elle est devenu, de ces femme, dont sa mère, qui se sont éloignées, à leur manière, de la culture mormone.

« Tenir un journal, c’est garder une trace. » Toute femme, dans la communauté mormone, se doit de tenir un journal. Sa mère, scrupuleusement, achetait un nouveau cahier journal tous les ans. Elle n’a rien écrit dedans. Pourquoi ? C’est le début de l’interrogation et du cheminement de sa fille, qui s’interroge sur ce que sa mère a voulu lui léguer, à elle, sa seule fille (Terry a trois frères), fille dont elle était très fière, fille qui était aussi une amie, une égale.

« Les carnets de ma mère sont des tombes de papier. » Ils laissent une énigme pour Terry, qui se met à la place de sa mère, elle qui a le même âge quand elle écrit que lorsque sa mère est décédée, sa mère qui ne lui a pas parlé de ses tourments, sa mère qui a toujours fait passer les autres, leurs besoins, avant elle, sa mère, qui ne lui laisse que des pages blanches, des carnets vides. Enigme.

Terry alors se raconte, elle raconte ses combats, ses engagements, son amour aussi pour son mari. Terry est écologiste, féminisme, elle se battra y compris quand on lui dira que cela ne sert à rien – et, bien sûr, ce ne sera pas le cas, son engagement, celui d’autres écrivains, d’autres activistes, portera ses fruits. Pour nous rappeler que oui, si l’on agit, l’on peut faire bouger les choses.

« Quand une femme reste silencieuse, d’autres sont en danger. » Certains n’apprécieront pas cette citation, disant que c’est une manière de culpabiliser les victimes. Sauf que Terry Tempest Williams parle en son nom, au nom de ce qu’elle a vécu, de ce à quoi, surtout, elle a conscience d’avoir échappé. Parler, elle l’a fait. Trop tard non pour elle, mais pour identifier celui qui l’aurait sans doute agressé voir pire. Elle sait qu’elle n’a pas été suffisamment attentive aux signes qui lui montraient la dangerosité de ce collègue. Elle sait aussi qu’elle a eu de la chance, mais que toutes les femmes n’ont pas eu cette chance, et elle y pense à chaque fois qu’une femme est retrouvée assassinée, torturée, violée. Etre féministe, c’est aussi rappeler la dureté du sort des femmes, ne jamais se voiler la face. Elle parle aussi de ce droit qui est menacé aux Etats-Unis, celui à l’avortement. Elle connaît des femmes qui y ont eu recours – elle dit bien qu’elle n’a jamais eu besoin de se questionner à ce sujet – et s’inquiète, pour le futur.

Un livre qui me fait regretter que d’autres ouvrages de cette autrice – mis à part Refuge – ne soit traduit en français.

Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024).

Une bonne action de David Baldacci

édition Talent – 576 pages

Présentation de l’éditeur : 

Premier tome de la série Aloysius Archer, détective privé des 50’s :

Archer, la trentaine, vétéran de la 2nde guerre mondiale, sort de prison après 3 ans pour un crime qu’il n’a pas commis. Pour lui, direction la petite ville de Poca City, dans le sud-ouest des USA, où l’attend son agent de probation. Il y fera aussi la connaissance d’un magnat local et de sa maîtresse, une femme fatale nommée Jackie. Chargé par l’homme d’affaires de récupérer une dette, Archer se voit – encore – accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. L’horloge tourne pour prouver son innocence…

Cigarette à la bouche, un vieux costard élimé, cet ex-détenu avec un certain sens de l’honneur n’est pas loin d’être un loser magnifique qui se retrouve dans le pétrin sans trop l’avoir cherché. Il s’en sortira autant par la force de son intellect que par la force de ses poings.

Merci à Talent éditions et à Netgalley pour ce partenariat.

Mon avis : 

La première chose que je me suis demandée, c’est à quelle bonne action faisait référence le titre de ce roman, le premier à mettre en scène Aloysius Archer, le nouveau héros de David Baldacci ? Celle qui l’a conduite à passer trois en en prison ? Toutes celles qu’il fera au cours de ce roman ? Le sous-titre est par contre parlant : à qui pouvez-vous faire confiance ? Pour avoir fait confiance jusqu’au bout, Archer a passé trois ans en prison. Pour faire confiance à nouveau, y retournera-t-il ?

J’ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman, pendant les cinquante premières pages. Archer arrive dans cette petite ville, doit rencontrer son agent de probation (un personnage particulièrement riche et intéressant, disons-le tout de suite), respecter toutes les règles qui lui sont fixées sous peine de retourner en prison – et certaines ne sont pas forcément facile à suivre. Il lui faut aussi renouer avec une vie ordinaire, se loger, se nourrir, s’acheter des vêtements, trouver un logement et aussi un travail. Le premier travail qu’il acceptera sera d’ailleurs des plus déroutants : récupérer une dette. Simple, me direz-vous. Oui, si ce n’est que le mauvais payeur a les moyens de payer, mais ne veut pas payer, tandis que le débiteur, lui, ne semble pas avoir véritablement besoin de cet argent. Il s’agit plutôt d’une lutte entre deux hommes, par personnes interposées – toutes les personnes possibles.

En lisant ce roman, j’ai pensé à Ross MacDonald. Il est des références bien pires. En effet, nous évoluons, au cours de ces enquêtes, dans le même genre de milieu, celui dans lequel les familles, pourtant aisées, se montrent particulièrement étouffantes, pour ne pas dire toxiques, avec le poids des secrets, des non-dits, de la volonté de puissance aussi qu’elles distillent savamment. Les relations entre une mère et sa fille sont compliquées, dira un des personnages à Archer. Les relations entre un père et sa fille peuvent être hautement toxiques quand celui-ci veut absolument contrôler sa vie et que celle-ci est prête par tous les moyens à se libérer de lui. Un milieu dans lequel les femmes mariées n’ont d’autres choix que se taire et accepter la vie que leur conjoint leur fait mener. L’on peut qualifier la plupart des personnages masculins de ce roman d’être misogyne – Archer et Shaw, le lieutenant-détective, font figure d’exception – il ne faut pas oublier que ce récit est le reflet d’une époque pas si lointaine que cela.

Mais s’il est un personnage essentiel, incontournable dans ce roman, c’est bien celui d’Ernestine J. Crabtree, un personnage auquel l’on pouvait peut-être au début prêter peu attention – elle est agent de probation – pour peu à peu découvrir ce qu’il faut de courage, de détermination pour accomplir son métier. A cela, il faut ajouter aussi un sens aigu de l’observation, dont l’origine, tout comme celle de sa vocation, est à rechercher dans son passé.

Une bonne action est un polar solide et bien construit.

Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024).

Défier la nuit de Brigid Kemmerer

édition Rageot – 608 pages

Présentation de l’éditeur :

Dans le Secteur Sauvage de Kandala, une apprentie apothicaire, Tessa, voit des gens souffrir depuis trop longtemps. Une fièvre mystérieuse ravage la population qui n’a pas les moyens de se procurer le remède. Alors, chaque nuit, Tessa défie l’autorité royale et vole des pétales de fleur-de-lune afin de réaliser de l’élixir, remède contre la fièvre, pour ceux qui en ont le plus besoin. Au palais de Kandala, le Prince Corrick incarne la Justice du roi, préparant des punitions vicieuses et instillant la peur dans les cœurs des agitateurs et des criminels. Corrick sait qu’il doit paraître convainquant dans ce rôle. Avec la pénurie d’élixir et la menace d’une rébellion qui plane, la mainmise du roi sur le pouvoir est pour le moins ténue, et Corrick sait que son frère est le meilleur espoir de survie du royaume. Mais quand un drame rassemble Corrick et Tessa, le prince et la rebelle qui auraient toujours dû se détester devront faire face à un choix impossible – et à une étincelle inattendue. Suivront-ils l’instinct qui les pousse à se détruire l’un l’autre ? Ou sauveront-ils le royaume ensemble… quitte à laisser cette étincelle devenir un brasier ?

Préambule : 

L’envie de lire, et surtout le fait de lire sont revenus. Reste maintenant à retrouver le goût d’écrire, et ce n’est pas encore gagné. Hier, je suis allée à Paris, et dans le train, j’ai lu (aller-retour) 90 % de ce livre soit 540 pages.

Mon avis : 

Lire, c’est plonger. (Ne cherchez pas l’autrice de cette brillantissime observation, c’est moi). Plonger dans un univers, accepter de s’y perdre, d’être entièrement immergé dedans, par la grâce de personnages auxquels on croit totalement et d’un style véritablement personnel. C’est ce qui m’est arrivé avec Défier la nuit, même si, au début, je ne pensais pas prendre autant de plaisir à cette lecture. J’en étais à 6% quand je me suis dit que cette fois-ci, oui, j’accrochais et parviendrais à terminer ce pavé rapidement.

J’ai véritablement apprécié les personnages que j’ai rencontrés, que ce soit Tessa ou le prince Corrick. En effet, dès le début, ce prince est attachant, même s’il est la Justice du roi (traduction : son bourreau, son exécuteur des basses oeuvres). Lui et son frère ont mûri brutalement à l’assassinat de leurs parents, qui étaient pourtant des souverains bienveillants pour leur peuple. Cela n’a pas empêché un proche, et néanmoins traitre, de les tuer, de tuer aussi celui qui était à l’époque la Justice du roi. Corrick et Harriston ont survécu, le premier ayant protégé le second, et depuis le cadet continue de faire tout ce que son aîné ne peut pas faire (physiquement et moralement). L’on dira que Corrick pourrait faire autrement. L’on voit à la lecture que rien n’est simple ni pour lui, ni pour le roi.

Qu’ils pourraient faire autrement, c’est ce que pense le peuple, tous ceux qui ne peuvent pas se procurer aisément le précieux remède contre la fièvre. En effet, les contrées sont décimées par la fièvre, sans que l’on sache exactement pourquoi tout une famille peut être touchée alors qu’une autre est entièrement épargnée. Oui, cette épidémie fait penser à celle que nous venons de vivre, et l’autrice s’en explique dans les remerciements : elle a commencé à écrire ce roman en 2019, et la pandémie, le fait aussi qu’elle travaillait à l’époque sur une autre trilogie, ont entraîné des changements dans l’intrigue. Tessa fait partie des personnes qui veulent que les choses changent, que le plus grand nombre puisse avoir accès au remède. Pour cela, elle n’hésite pas à voler des pétales de fleur-de-lune chaque nuit, aidé par West, un jeune homme téméraire. Oui, s’ils se font prendre, ils ne risquent pas moins que la mort. Mais, pour aider les autres, Tessa est prête à prendre ce risque. Altruiste, la jeune apothicaire ne se contente pas de voler, aider les autres, c’est les aider quelles que soient les tourments qu’ils endurent.

Nous allons suivre ces deux personnages dans une intrigue qui est certes remplie de rebondissements, qui ne sont pas de simples moyens de soutenir l’attention du lecteur, non, ces rebondissements sont directement liés aux caractéristiques complexes des personnages et à une situation politique tout sauf simpliste. C’est un peu comme si tout ce que l’on croyait savoir sur les personnages au début du récit se révélait non pas faux, mais terriblement incomplet. L’on peut difficilement imaginer jusqu’où certaines personnes peuvent aller, quelles sont leurs réelles motivations, comment ils évolueront. Ou comment la richesse des personnages créés permet de construire une intrigue profonde.

Je terminerai en citant mes deux personnages préférés : Rocco et Quint. Oui, je suis subjective, mais j’en ai parfaitement le droit.

Merci aux éditions Rageot et à Netgalley pour leur confiance.

Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024).

 

Astérix aux Jeux Olympiques par Albert Uderzo , René Goscinny

Présentation de l’éditeur :

Retrouvez vos Gaulois préférés dans une nouvelle expérience sonore inoubliable ! 8 voix exceptionnelles, une musique originale et des bruitages sur-mesure, pour faire le plein d’aventures renversantes avec Astérix et Obélix. Faire la fête et laminer ses adversaires : voilà bien ce que les Gaulois préfèrent. Et lorsqu’ils apprennent que les Romains du camp d’Aquarium s’entraînent pour représenter Rome aux prochains Jeux Olympiques, ils n’ont qu’une envie : y participer eux aussi ! Astérix et ses amis se voient déjà vainqueurs, mais leur affaire se complique : la potion magique relève du dopage et est par conséquent formellement interdite. La palme du vainqueur s’éloigne. À moins que…

Lu par Dominique Pinon , Jean-Claude Donda , Guillaume Briat , Bernard Alane , Emmanuel Curtil , Julien Chatelet , Stéphane Ronchewski , Caroline Klaus.

Durée : 49 minutes.

Préambule : 

Les vacances sont arrivées. Je suis épuisée physiquement et émotionnellement. J’espère que mes élèves passeront tous de bonnes vacances.

Mon avis : 

Je me demandais quel serait le rendu d’une bande dessinée en livre audio, j’étais vraiment curieuse d’entendre le résultat, et je n’ai pas été déçue. Grâce aux huit lecteurs qui se partagent le texte, nous sommes véritablement au beau milieu du village gaulois – et des jeux olympiques. L’on distingue très bien chacun des personnages, l’on voit très bien les personnages et très vite, on se laisse emporter par cette lecture et l’on s’amuse beaucoup.

Il faut dire que nos chers gaulois découvrent les jeux olympiques : oui, l’on peut courir dans la forêt sans chercher à fuir quelqu’un ! Oui, l’on peut s’entraîner à lancer un objet sans vouloir assommer quelqu’un avec (ou sans jouer avec Idéfix). Vaste sujet d’interrogation pour Obélix que de voir un romain s’entraîner. Vaste sujet de profonde déprime pour ce romain que de voir les gaulois, gavés de potions magiques le battre systématiquement. On ne le dira jamais assez, le mental est très important pour une victoire ! Le centurion Mordicus aura fort à faire pour le lui faire recouvrer.

Le moral, les gaulois l’ont. Ils n’ont pas le droit de participer aux Jeux parce qu’ils ne sont pas romains. Qu’à cela ne tienne, ce cher Jules ne répète-t-il pas à qui veut l’entendre qu’il a conquis la Gaule ? Qu’est-ce qui pourrait s’opposer à leur participation ? Rien. Sauf un détail : l’utilisation de la potion magique est considéré comme du dopage. Mais ne dit-on pas que l’important, c’est de participer ?

Drôle, inventif, créatif, cet album nous plonge dans un monde de jeux quasiment intemporel. Ne boudez pas votre plaisir de lecteur et d’auditeur !

Ce livre participe au Prix du Public du Livre Audio Francophone 2024

Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce

Présentation de l’éditeur :

Le fils retourne dans sa famille pour l’informer de sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles dans le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers d’éternelles querelles. De cette visite qu’il voulait définitive, le fils repartira sans avoir rien dit.

Mon avis :

J’ai lu une pièce de théâtre contemporaine. Je l’ai lu alors que ce n’est pas ma tasse de thé, que je suis bien plus touchée par le théâtre classique. Si j’ai lu cette oeuvre, c’est en partie parce qu’on me l’a prêtée, non parce qu’elle m’intéressait particulièrement.

Un homme, Louis, revient dans sa famille pour leur annoncer qu’il est sur le point de mourir. Il n’aura pas l’occasion de le leur dire, parce que son retour, après tant d’années d’absences, sera l’occasion pour les autres de lui dire tout ce qu’ils ont sur le coeur, toutes les rancoeurs qu’ils ont accumulé au cours de son absence, d’autant plus que nous sommes face à une famille « traditionnelle ». Ainsi, Catherine, la belle-soeur, explique pour quelle raison elle a accepté que son fils porte le prénom de Louis, celui de son grand-père, mais aussi celui de son oncle, parce que c’est une tradition, parce qu’il était évident que Louis, l’oncle, n’allait plus avoir d’enfants à l’âge qu’il avait. J’ai souvent eu l’impression que Catherine pataugeait dans ses explications, alors qu’Antoine et Suzanne, le frère et la soeur, ont un mode de communication assez particuliers, le frère faisant le plus souvent taire sa soeur. Si les présents ne prennent plus la peine de s’écouter, pourquoi écouteraient-ils l’absent, de retour ?

Quand j’ai lu le texte, j’ai pensé à la performance, physique, émotionnelle qui était attendu des acteurs, avec ces très longs textes qu’ils se devaient d’interpréter. J’ai pensé aussi au travail du metteur en scène puisqu’aucune didascalie ne vient lui donner d’indication pour le guider. Et pourquoi pas ? L’auteur est libre, le metteur aussi, n’ayant ainsi plus à justifier de ne pas avoir respecté les sacro-saintes indications.

J’espère que, maintenant que ce texte a été adapté au cinéma, il sera encore lu !

Wild love tome 1 de Hiraku Miura

Présentation de l’éditeur :

Yuzuki Madoka est une jeune fille passionnée d’animaux qui a le coeur sur la main. Elle suit des études pour devenir toiletteuse. Un jour, un étudiant nommé Shirô Kuon, emménage dans la même résidence qu’elle. Ce dernier est gentil et toujours en demande d’affection. Petit à petit, il attire la jeune femme à lui. Mais il y a un problème : il cache un bestial secret que personne ne doit découvrir…

Mon avis :

Cela s’appelle se faire rouler. Si, si. J’ai trouvé ce livre dans le rayon des shojos, j’ai trouvé la couverture très belle, avec ces fleurs et ces tons roses, et elle l’est. Je n’avais pas vu la petite inscription « pour public averti ». J’ai débuté la lecture pendant le quart d’heure lecture, et heureusement, personne ne m’a posé de questions sur ma lecture (j’étais avec les troisièmes).

L’histoire aurait pu être bien, mais l’héroïne est d’une naïveté confondante. Oui, dans les shojos, les héroïnes sont naïves, mais tout de même. Je lui conseillerai de rompre illico avec son amant loup garou, tout sauf mignon, relativement violent, et qui ne tient pas du tout compte de ses désirs à elle. Oui, je suis restée focalisée là-dessus, elle est son « repas », un point c’est tout. Le quatrième de couverture dit qu’il est en demande d’affection, l' »affection », ce n’est pas vraiment ce qui se passe entre eux ! Naïve, toujours, Yuzuki accepte de se rendre dans la boutique d’un inconnu, et tant pis si elle ne sait pas ce que vend cette boutique, tant pis si elle ne connait pas bien ce quartier, tant pis si elle a peur d’un moineau – pour quelqu’un qui parvient à apaiser l’animal le plus violent, c’est tout de même un comble.

Alors oui, l’on devine des luttes de pouvoirs, entre ces loups qui existent au Japon depuis des siècles et tentent de survivre, ces loups-garous qu’il faut vider de leur force/magie/pouvoir (oui, je suis déjà en train d’oublier ce que j’ai lu) avant qu’ils ne deviennent extrêmement violents mais cela semble presque à la périphérie du roman. J’ajoute un autre personnage, la princesse des loups qui est recherchée par des loups garous, justement, et qui, à mon sens, est juste sous notre nez (ou truffe, cela dépend).

Il doit exister une suite, puisque c’est un tome 1, mais je ne la lirai pas.

Un mois au Japon avec Lou my lou book et Hilde

Chocolat vampire de Kyoko Kugamai

Présentation de l’éditeur :

Chiyo, simple humaine, et Setsu, issu d’une puissante famille de vampires, ont grandi ensemble et de leur amour est né un pacte du sang. À l’adolescence, leur lien se distend mais la jeune fille accepte toutefois de rester la source de vie de Setsu, en échange de son aide pour retrouver les vampires responsables de la mort de ses parents. Entre complots, rivalités amoureuses et canines aiguisées, Chiyo va tout faire pour regagner son indépendance.

Mon avis :

Je me replonge un peu dans les mangas, d’autant plus que j’ai fait quelques rangements dans mes étagères, et que j’ai retrouvé celui-ci, dont j’ai enchainé la lecture avec un autre titre qui m’a réservé quelques surprises.

C’est un tome 1 d’une série qui en comporte 16, et je ne pense pas nécessairement poursuivre la lecture de cette série. Elle combine à mes yeux deux éléments : elle se déroule dans un milieu scolaire, comme beaucoup de mangas que j’ai eu entre les mains, et elle met en scène des vampires. Tout d’abord, j’ai eu du mal à identifier les personnages masculins les uns des autres, certains vampires et certains humains se ressemblaient énormément. Chiyo se distingue parce qu’elle est humaine, parce qu’elle est l’un des personnages principales, parce qu’elle veut venger ses parents, protéger son frère et sa soeur sans oublier se défaire de ce pacte qu’elle a fait, des années plus tôt, avec Setsu. A tort ou à raison ? L’avenir le lui dira.

Ce premier tome m’a semblé poser les bases de ce récit et contenir suffisamment de péripéties pour maintenir l’attention du lecteur. Il nous permet de nous interroger sur les motivations des personnages, celles qui sont avouées, celles qui le sont moins aussi. L’on se questionne aussi, surtout après le dénouement, sur le devenir des personnages, jusqu’où ils seront capables d’aller pour obtenir ce qu’ils désirent – quel que soit ce qu’ils désirent.

Une série que je poursuivrais peut-être, mais qui n’est, hélas, pas disponible en bibliothèque.

Un mois au Japon avec Lou my lou book et Hilde