Archive | 18 Mai 2024

Manolito d’Elvira Lindo

Présentation de l’éditeur :

Manolito, surnommé « le Binoclard », est terriblement bavard. Dans ce livre, il nous raconte tout, comme s’il parlait à un copain : sa vie, son grand-père, ses amis (notamment Paquito l’extraterrestre), l’école, son anniversaire, ses bêtises, ses bagarres, et quelques punitions aussi… Créé à l’origine pour la radio espagnole, Manolito est l’équivalent espagnol de notre Petit Nicolas. C’est dire sa popularité. Le récit de ses tribulations dans un quartier pauvre de Madrid est irrésistible.

Préambule : 

Gros coup de mou au moral : je vous épargne ce qui se passe au travail (je pourrai rédiger des pages et des pages). Je me sens donc particulièrement à fleur de peau en ce moment. Gros besoin de déstresser.

Mon avis : 

Connaissiez-vous Manolito ? Moi non, pas avant d’avoir fait des recherches pour trouver des oeuvres de littérature jeunesse espagnole, parce que je ne peux pas dire que je connaisse grand’ chose sur ce sujet. J’ai donc trouvé cette série, qui comporte sept livres, et j’en ai emprunté deux à la bibliothèque.

Manolito nous transporte dans ce qui est déjà le siècle dernier depuis presque un quart de siècle. En effet, le premier tome a été traduit en 2009, mais il date de 1994. Pas de téléphone portable, pas de réseaux sociaux, à peine une télévision. Il ne s’agit pas de dire « c’était mieux avant », non, il s’agit de se souvenir de ce que pouvait être la vie d’un enfant dans les années 90. Le quatrième de couverture le compare à notre petit Nicolas français, et je reconnais que c’est aussi une pensée qui m’est venue, tant Manolito est un enfant à la fois unique et représentatif de son époque, de son quartier. Il vit à Madrid, il a un père camionneur qui est toujours sur les routes, une mère sévère, spécialiste de la baffe de côté (pourrait-on écrire cela de nos jours ? non), un grand-père qu’il adore et qui estime sa mort imminente, un petit frère aussi, insupportable à ses yeux. Il voudrait être son petit frère, et son petit frère voudrait être lui.

La force de ce récit est de nous conter de manière épique les petits riens du quotidien. Quelle expédition pour trouver un nouveau bouton pour son duffle coat ! Ne parlons même pas de sa visite chez la psy, qui souligne son besoin d’être écouté – mais pas par elle. Il faut dire que le quartier où vit Manolito a mauvaise réputation, et que leur sévère et intraitable institutrice tient vraiment à ce que ses élèves réhaussent leur réputation ! Ce n’est pas gagné, autant vous le dire.

Une série que j’ai aimée découvrir, et dont j’espère lire d’autres tomes au cours de ce mois.

A la une, à la deux, à la proie de Janet Evanovitch

édition Pocket – 281 pages

Présentation de l’éditeur : 

Donner toujours l’impression de savoir ce que l’on fait surtout quand ce n’est pas le cas.
Savoir reconnaître le déclic d’un fusil à pompe. Courir vite ! Céder quand l’agresseur a une bombe lacrymo plus grosse que la vôtre. Éviter de conduire avec un cadavre sur le pare-brise. Ne pas tomber sous le charme d’un copain d’enfance. Surtout quand il est devenu flic. Savoir se relaxer devant Winnie l’Ourson.
Et surtout, malgré un régime de limier à base de beignets, pizzas et hot dogs froids, une garde-robe réduite à un bonnet, une chemise de flanelle et un jean, savoir rester sexy et irrésistible ! ! !
Tout un programme pour Stéphanie Plum.

Mon avis : 

Alors que les enquêtes de Stéphanie Plum ont connu à une époque un grand succès – époque à laquelle je ne les lisais pas – il est très difficile de nos jours de mettre la main sur un volume de ses enquêtes, que ce soit en librairie ou en bibliothèque. Certes, il s’agit là d’un ouvrage uniquement distrayant, mais je ne pense pas que ce soit le seul roman auquel on peut coller cette étiquette.

Et pourtant, ce qui pourrait n’être qu’un simple divertissement nous renseigne sur la bonne société américaine. Mo est aimé de tous ! Seulement, Mo ne s’est pas présenté à sa convocation au tribunal pour port d’armes prohibées, et c’est le patron de Stéphanie qui avait payé sa caution. Je vous laisse deviner qui devra traquer Mo, ce gentil vendeur de confiserie, célibataire endurci, qui ne vivait que pour sa boutique. Cela ne plait pas à tout le monde puisque Mo est aimé de tous ! L’on ira pourtant de révélation en révélation à son sujet. Disons qu’il avait des secrets qu’il avait su profondément enterrer.

Disons aussi que certains américains ont une vision très particulière de la justice. Je ne parle pas des chasseurs de prime, qui sont parfaitement intégrés dans le paysage judiciaire américain – à leurs risques et périls, bizarrement, ceux qui fuient la justice ont rarement envie de se rendre gentiment. Non, je parle des citoyens américains au-dessus de tout soupçon, à la vie bien réglée, et qui pensent pouvoir rendre la justice eux-mêmes. Ils sont tellement sûrs d’eux qu’ils sont vraiment prêts à tout, et presque aussi dangereux que les repris de justice qu’ils poursuivent.

Dernier conseil : faites attention quand vous ouvrez une porte de placard, vous ne savez pas ce qui pourrait vous tomber dessus.

Challenge « American Year » – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires (du 15 novembre 2023 au 15 novembre 2024).